« Vous le reconnaissez ? Vous devriez ! C’est à vous ! » C’est avec ses mots que Benyamin Netanyahou a brandi un morceau de drone supposément iranien à Munich, lors d’une conférence sur la sécurité, le 18 février. S’adressant au ministre des Affaires étrangères iranien, le Premier ministre israélien a ajouté : « vous pouvez ramener avec vous un message aux tyrans de Téhéran : ne testez pas la détermination d’Israël ! »
Ce coup d’éclat faisait suite aux récents heurts entre les forces iraniennes et israéliennes : interception d’un drone attribué à l’Iran dans l’espace aérien israélien, suivie de frappes israéliennes sur les positions iraniennes en Syrie, puis d’une réplique des forces de Bachar el-Assad qui ont abattu un avion de chasse israélien.
Si le conflit ancien entre l’Iran et Israël s’exporte ainsi en Syrie, c’est que l’Iran combat Daech depuis 2014 en Syrie, mais aussi en Irak. Puissance importante de la région, l’Iran est également un soutien actif du Hezbollah libanais, et apporte son aide aux rebelles houthistes en lutte contre le pouvoir central au Yémen.
Ces diverses relations et influences font craindre à certains une « tentation hégémonique » [1] de la part de l’Iran. L’Iran, une menace pour la région ? Ou un rival de l’Arabie Saoudite, autre puissance régionale, soutenu par les États-Unis ? Éléments de réponse avec Bernard Hourcade, géographe, directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique.
Un entretien de Jonathan Duong avec Bernard Hourcade, auteur de l’article « L’Iran se réinvente en puissance régionale », pages 06 et 07 du Monde diplomatique de février.
Programmation musicale :
– ZIA : Helelyos
Écoutez la compilation de morceaux découverts par Marion Armengod et Franck Haderer, « Téhéran : à la chasse aux chants cachés du Shah » (Libération, 1er janvier 2018) :
Merci à Sophie Durand-Ngô du Monde diplomatique.