« Ouvriers, paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs ;
La terre n’appartient qu’aux hommes,
L’oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent !
Mais, si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins, disparaissent,
Le soleil brillera toujours ! »
Si vous ne savez pas encore quelle chanson vous allez entonner dans la rue ce premier mai, on vous conseille de revenir aux fondamentaux : « L’Internationale » !
Si tout le monde connaît évidemment le premier couplet et le refrain, il faut déjà avoir quelques heures de manif au compteur pour connaître le deuxième… quant au troisième couplet, n’en parlons pas, seules celles et ceux qui ont leur carte au Parti depuis 1956 le connaissent par cœur ! De notre côté, c’est pour le dernier que notre cœur balance, car « si les corbeaux, les vautours, un de ces matins, disparaissent, le soleil brillera toujours ! »
Alors entraînez-vous pour que le soleil brille toujours pendant la grande Journée internationale des travailleurs, apprenez tous les couplets par cœur, révisez, et épatez les copains et les copines en leur expliquant que les créateurs de la chanson, Eugène Pottier et Pierre Degeyter, ne se sont jamais connus ! Ah bon ? Eh non, et c’est même Olivier Besancenot qui vous l’a appris.
Eugène Pottier, L’Internationale
Debout ! les damnés de la terre !
Debout ! les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère,
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
Foule esclave, debout ! debout !
Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !
Refrain (2 fois sur deux airs différents)
C’est la lutte finale
Groupons-nous, et demain,
L’Internationale
Sera le genre humain.
Il n’est pas de sauveurs suprêmes,
Ni Dieu, ni César, ni tribun,
Producteurs sauvons-nous nous-mêmes !
Décrétons le salut commun !
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer quand il est chaud !
Refrain
L’État comprime et la loi triche,
L’impôt saigne le malheureux ;
Nul devoir ne s’impose au riche,
Le droit du pauvre est un mot creux.
C’est assez languir en tutelle,
L’égalité veut d’autres lois :
« Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
Égaux, pas de devoirs sans droits ! »
Refrain
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail,
Ont-ils jamais fait autre chose,
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande,
Ce qu’il a créé s’est fondu.
En décrétant qu’on le lui rende,
Le peuple ne veut que son dû.
Refrain
Les Rois nous saoûlaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
À faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.
Refrain
Ouvriers, paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs ;
La terre n’appartient qu’aux hommes,
L’oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent !
Mais si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours !