Bernard Friot présente la Sécurité Sociale de l’alimentation

Vaches à hublot : sortir de la folie, c’est possible !

Le

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement

Alors que le monde entier s’indigne des images affreuses de « vaches à hublot » révélées par l’association L214, nous nous sommes dit qu’il ne fallait pas s’en tenir à ce constat terrible. C’est vrai, ces images ont un pouvoir paralysant, on est comme ahuri par une telle folie. Pourtant, des solutions existent pour sortir de la logique de l’agro-business. Parmi ces pistes, l’une d’elles nous intéresse particulièrement : la sécurité sociale de l’alimentation. La force de cette idée, c’est de s’appuyer sur quelque chose qui existe déjà, la sécurité sociale, et de s’inspirer de son modèle pour sortir l’agriculture et la distribution des logiques de marché, à l’instar de l’éducation, de la santé ou des retraites.

Car s’il y a bien un domaine où l’on constate que le marché, laissé à lui-même, fait n’importe quoi, c’est bien la production alimentaire : il tue les paysans et les agriculteurs, massacre les sols, creuse des trous dans les vaches pour y mettre des hublots, et en plus, il y a encore des gens qui crèvent de faim, tandis que l’on détruit un tiers de la production excédentaire. Une folie qui ne peut décemment plus continuer longtemps.

Profitons donc de cette émotion suscitée par les images de L214 pour explorer cette piste de la Sécurité Sociale de l’alimentation avec le penseur du « salaire à vie », Bernard Friot.

Bernard Friot : « Pour une Sécurité Sociale de l’alimentation ! »
par Là-bas si j'y suis
La sécu de l’alimentation, comment ça marcherait ?

L’idée est la suivante : il s’agirait de créer une « cotisation alimentaire » dont le budget serait géré par les travailleurs et qui permettrait de créditer à chacun 100 euros de nourriture par mois sur la Carte Vitale. 100 euros à dépenser auprès de professionnels conventionnés, exactement comme pour les pharmacies ou les médecins libéraux. Une cotisation de 8% de la valeur ajoutée qui serait payée par les entreprises : un total de 120 milliards d’euros par an. En échange de quoi, on annule 8% de la dette privée des entreprises. Opération blanche. Une façon de solvabiliser la production de nourriture saine, car évidemment, on ne "conventionnerait" que des professionnels qui produisent selon des critères écologiques. Une façon aussi d’assurer un réel salaire aux paysans et agriculteurs.

Un entretien de Jérémie Younes.

Écouter l'émission version radio

Bernard Friot : « Pour une Sécurité Sociale de l’alimentation ! »

journaliste : Jérémie Younes
réalisation : Jonathan Duong
montage : Cécile Frey
son : Sylvain Richard

Voir aussi

Pour une sécurité sociale alimentaire :
Pour lire le projet détaillé du groupe « Agriculture et Souveraineté alimentaire » d’Ingénieurs Sans Frontières, rendez-vous ici.

Bernard Friot, Le tavail, enjeu des retraites, La Dispute, nouvelle édition du 7 mars 2019

Bernard Friot, Vaincre Macron, La Dispute, 5 octobre 2017

Sur notre site

À écouter

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

Tout un été Là-bas MOI PRÉSIDENT, JE RÉPONDRAI À CHAQUE FRANÇAIS QUI M’ÉCRIRA ! AbonnésVoir

Le

Hervé Le Tellier, prix Goncourt pour son roman L’Anomalie, est moins connu pour sa correspondance avec plusieurs présidents de la République française. Pourtant, dans Moi et François Mitterrand, il dévoilait sa correspondance secrète avec ce grand homme et révélait l’incroyable vérité sur sa mort. Une vérité que les médias ont totalement occultée, il faut avoir le courage de le dire. Mais il évoquait aussi ses échanges épistolaires avec Jacques Chirac aussi bien qu’avec Nicolas Sarkozy. Tous ces grands chefs d’État ont pris le soin de répondre à Hervé alors qu’il n’était pas encore célèbre mais un simple citoyen. Le (ou la) futur(e) président(e) aura-t-il (elle) la même modestie ? Cette question nous fournit l’occasion de (ré)écouter l’entretien qu’Hervé nous a accordé en 2016. À travers ces échanges épistolaires, c’est une partie mal éclairée de notre histoire qui apparaît en montrant le rapport entre ces grands hommes et un modeste citoyen comme Hervé.

Tchernobyl, c’est notre paradis ! Avec les derniers habitants de la zone interdite Les joyeux fantômes de Tchernobyl Accès libreÉcouter

Le

Elles préféraient rester dans la zone contaminée plutôt que de quitter leur maison. Des centaines de milliers d’habitants furent évacués de gré ou de force dans une zone de 30 km après la catastrophe du 25 avril 1986. Mais ces quelques femmes avaient voulu rester, malgré dénuement et abandon.

Environ 700 irréductibles, les SAMOSELY, survivaient ainsi dans la zone la plus contaminée par la radioactivité dans le monde, 2 600 km2, devenue aujourd’hui un « parc involontaire » où se développent une faune et une flore étranges, avec toujours ces habitants tenaces depuis trente ans. (...)