Samedi 8 décembre, 18h40, non loin des Champs-Élysées, à quelques rues du palais de l’Élysée. Nos reporters Dillah Teibi et Gaylord Van Wymeersch rentrent d’une journée de reportage sur le mouvement (ou plutôt le « blocus policier ») des Gilets jaunes.
Depuis le matin, mais particulièrement en cette fin de journée, les BAC (brigades anti-criminalité de la Police nationale qui sont déployées massivement et en tenue civile, avec ou sans brassard, dans Paris ce samedi 8 décembre) se lancent par groupes d’une dizaine ou d’une vingtaine d’agents à la poursuite de jeunes et de moins jeunes, portant ou ne portant pas de gilet jaune, casseurs et non casseurs… certains parce qu’ils relancent des plots de lacrymogènes vers les forces de l’ordre, d’autres simplement parce qu’ils se trouvent là, comme nous avons pu le constater.
Les agents de la BAC sont équipés de LBD (lanceurs de balles de défense, communément appelés « flash-balls »), de matraques télescopiques et de bombes lacrymogènes. Ils portent jambières, plastrons, casques, lunettes ou masques de protection intégrale et cagoules.
Alors que Dillah Teibi et Gaylord Van Wymeersch sont à l’intersection de la rue Miromesnil et de la rue de Penthièvre, dans le 8ème arrondissement, trois ou quatre personnes poursuivies par une dizaine d’hommes de la BAC arrivent en courant.
Nos deux reporters se reculent, dos contre la façade du commerce qui fait l’angle, pour laisser passer les hommes de la brigade de police et les laisser intervenir.
Sur leur droite, un homme à terre a été interpellé. Il est violemment frappé par deux agents, coincé le long d’une voiture. Notre reporter Gaylord Van Wymeersch décide alors de filmer la scène avec son téléphone portable et Dillah Teibi branche son micro :