« Alors que la situation en Palestine est dramatique, qu’Israël intensifie ses politiques d’apartheid et tue des dizaines de Palestiniens et Palestiniennes, la France mène depuis le début de la semaine une nouvelle offensive autoritaire contre le mouvement de soutien au peuple palestinien.
Mercredi 12 mai, c’est le Président de l’Association France Palestine Solidarité qui a été arrêté et mis en garde à vue jusque tard dans la nuit à l’issue d’un rassemblement pacifique à Paris rassemblant plusieurs centaines de personnes venues soutenir la résistance palestinienne.
Jeudi 13 mai, le ministre Darmanin prétend interdire la manifestation préalablement autorisée, samedi 15 mai à Paris, pour la commémoration de la Nakba qui marque l’expulsion et l’exil des Palestinien·nes de leur maisons et de leurs terres en 1948.
L’Union syndicale Solidaires dénonce l’autoritarisme de ce gouvernement. Manifester est un droit constitutionnel, un acquis social. Nous ne nous résoudrons pas à l’inaction, nous n’acceptons pas la privation de nos libertés de manifester et de nous rassembler. »
–Paris, métro Barbès, à 15h
–Lyon, place Bellecour, à 15h
–Marseille, place Bargemon, à 15h
–Saint-Étienne, place Chavanelle, à 15h
–Nîmes, avenue Feuchères, à 15h
–Metz, Place Saint Jacques, à 11h
–Toulouse, métro Capitole, à 11h
–Strasbourg, place de l’université, à 15h
–Lille, place du Général de Gaulle (Grand’Place), à 15h
–Nantes, place Maginot, à 15h
–Rennes, République, à 15h
–Annecy Haute Savoie, esplanade Place François de Menthon à 14h30
–Nancy, place Maginot de 15h à 17h
–Niort, parvis des droits de l’Homme à 11h
[PARIS] Festival des canotiers : du 07 au 11 juillet 2021
Le 14e festival des Canotiers, « cinéma et concerts en plein air », se déroulera du mercredi 7 au dimanche 11 juillet 2021 sur le parvis de l’église de Ménilmontant.
Pour cette édition, la Commune de Paris y sera à l’honneur !
Entrée libre
Concerts à 20h30, projections à 22h15
Au programme :
MERCREDI 07 : – Dominique Grange et Mymytchell, avec Jonathan Malnoury (guitare) et Alexis Lambert (accordéon)
– « Louise Michel la rebelle », de Solveig Anspach
JEUDI 08 : – Cheikh Sidi Bemol (solo)
– « Déportés du bout du monde », de Denis Buttner, et « Les Kabyles du Pacifique », de Mehdi Lallaoui (documentaires) dans le cadre d’une soirée consacrée à la déportation des communards et des Kabyles au bagne de Nouvelle Calédonie.
VENDREDI 09 : – Tyard
– « La Commune de Paris » de Peter Watkins (1/2)
SAMEDI 10 : – M.A.J.
– « La Commune de Paris » de Peter Watkins (2/2)
[ROUEN] Mercredi 12 Mai : Projection et débat autour du film « Laïcité, Inch’Allah ! » (en présence de la réalisatrice Nadia El Fani)
Mercredi 12 Mai, 15h30, Théâtre des 2 Rives
Dans le cadre de son agora, le collectif Art en grève accueillera la réalisatrice Nadia El Fani, et projettera son documentaire « Laïcité, Inch’Allah ! », pour ouvrir une réflexion sur les printemps arabes 10 ans après.
Le film :
A l’été 2010, alors que le portrait du président Ben Ali restait omniprésent sur les murs de Tunis, Nadia El Fani, militante féministe et laïque, est venue filmer sa ville et son pays pendant le mois de ramadan. Six mois plus tard, la Tunisie étonnait le monde et le film de Nadia El Fani s’en trouvait bouleversé....
Dimanche 9 mai (après le vote solennel du projet de loi « Climat et Résilience » qui aura lieu le 4 mai à l’Assemblée nationale) des marches sont organisées partout en France pour dénoncer le manque d’ambition du gouvernement qui refuse de faire face à l’urgence écologique.
« Cette loi aurait pu être l’instrument d’une réorganisation de notre société en donnant les moyens à tous les citoyens et citoyennes de vivre dignement en préservant la planète, et donc notre avenir. Elle aurait pu être l’instrument clé de régulation pour faire payer les plus gros pollueurs et réduire la pression exercée sur les plus précaires, déjà les plus impactés par les effets du dérèglement climatique. Elle aurait pu anticiper la reconversion des emplois des secteurs les plus polluants et la création d’emplois dits "verts". »
Une carte des rassemblements partout en France est également consultable en ligne :
Samedi 1er mai : Rassemblements partout en France
À l’occasion de la journée internationale de lutte des travailleuses et des travailleurs, comme chaque année et plus que jamais, des rassemblements auront lieu partout en France.
La CGT tient à jour une carte des mobilisations pour connaître les points de RDV :
– à Paris : à partir de 14h au départ de la Place de la République pour se rendre jusqu’à la Place de la Nation.
– à Marseille : à 10h00 au Vieux Port
– à Lille : à 10h00 Porte des Postes
– à Rennes : à 10h30 devant l’École de Santé
Manifestation à Paris contre la réforme de l’assurance chômage : « vous sucrez notre chômage pour saler vos profits »
Vendredi 23 avril 2021, journée de mobilisation partout en France contre la réforme de l’assurance chômage, qui doit entrer en vigueur dès le 1er juillet et qui réduirait les indemnités d’1,15 million de demandeurs d’emplois. Voici quelques images de la manifestation du jour à Paris.
14h30 : Le cortège, assez nombreux pour une première journée de mobilisation, s’élance sous un grand ciel bleu. Départ de la place d’Italie en fanfare, direction la Bastille.
HK & les Saltimbanks sont présents pour ambiancer le cortège : « On lâche rien, on lâche rien ! »
14h45 : Des manifestants sont déguisés en groom façon Spirou. Les agents de la restauration et de l’hôtellerie, particulièrement touchés par la crise du covid, sont aussi des contrats courts impactés par la réforme de l’assurance chômage, expliquent-ils.
15h00 : Rencontre avec Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT : « Le gouvernement veut obliger les gens à accepter n’importe quel boulot, peu importe la qualification ! »
15h15 : Festival de pancartes et de slogans dans la manifestation ! Florilèges :
15h30 : Florent, délégué CGT à Renault Lardy, nous parle de la situation de son entreprise, où 500 suppressions d’emplois ont eu lieu en un an, et 400 autres sont prévues en 2021 : « C’est important que nous soyons là, en tant que travailleurs, avec un emploi pour l’instant, pour montrer notre solidarité avec tous ceux qui n’ont pas d’emploi »
16h00 : Rencontre avec le député LFI de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel : « Cette manifestation peut sonner le départ d’un printemps social »
16h15 : Le cortège arrive en fanfare à la place de la Bastille !
16h30 : Le choeur de l’Opéra de Paris, empêché par la police de chanter sur les marches de l’Opéra, entonne l’hymne à la joie sur la place de la Bastille.
La manifestation se termine dans le calme et les opposants à la réforme de l’assurance chômage, déja nombreux aujourd’hui, se donnent rendez-vous pour un grand 1er mai, samedi prochain !
Vendredi 23 avril : mobilisation nationale contre la réforme de l’assurance chômage
Le vendredi 23 avril, grande journée de mobilisation nationale pour l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage, contre les licenciements et les suppressions de postes, contre la précarité, pour notre système de santé, pour défendre nos biens communs :
– A PARIS : RDV A 14H PLACE D’ITALIE
– A STRASBOURG : RDV A 11H PLACE DE LA BOURSE
– A BREST : RDV A 16H PLACE DE LA LIBERTÉ
– A NANTES : RDV A 13H DEVANT LE THÉÂTRE GRASLIN
– A LORIENT : RDV A 14H DEVANT LE GRAND THÉÂTRE
La carte des mobilisations qui sera mise à jour régulièrement :
« Nous ne pouvons pas comprendre cette volonté d’imposer en pleine crise une transformation brutale de l’assurance chômage. Nous savons qu’elle engendrera pour l’ensemble des intermittent·e·s du travail, pour la jeunesse qui cherche à accéder à l’emploi, pour les salarié·e·s les plus fragiles, une aggravation de la précarité et une dégradation des conditions d’existence. »
Sauvons les jardins ouvriers d’Aubervilliers : Manifestation Samedi 17 avril
Un spa et un solarium minéral des #JO2024 valent-ils mieux qu’un jardin centenaire ?
Ça se passe à Aubervilliers, à quelques centaines de mètres de Paris.
Le projet qui doit terrasser ces espaces verts si précieux est une piscine d’entraînement des Jeux Olympiques « les plus écologiques de tous les temps ».
Lundi, les engins ont pénétré dans les jardins.
« Nous, jardinières, jardiniers, citoyennes, citoyens de France et du Monde avons décidé de nous battre pour protéger les 10000 m2 d’arbres, de plantes, d’insectes, d’animaux (dont plusieurs dizaines d’espèces protégées) voués à un saccage inutile. Inutile car, comble du cynisme, ce ne sont pas les bassins qui vont détruire les jardins mais un « Splashpad, un pentagliss, un solarium minéral et un village finlandais » tout ceci dans un des quartiers les plus pauvres de France. »
Samedi 17 avril, une manifestation est prévue avec le Collectif de défense des Jardins Ouvriers des Vertus et leurs soutiens. RDV à 10h30 Place de la Mairie à Aubervilliers pour manifester jusqu’aux Jardins Ouvriers des Vertus, où un pique-nique et des ateliers d’information sur la menace imminente qui pèse sur les jardins sont prévus (dans le respect des règles sanitaires).
« Sauvons la Vallée de l’Ornay » : Appel à manifestation le 17 avril à la Roche-sur-Yon
À La Roche-sur-Yon, le collectif « Sauvons la Vallée de l’Ornay » appelle à manifester samedi 17 avril, contre le contournement sud de la rocade.
Le collectif (qui réunit l’Association de sauvegarde de la vallée de l’Ornay, Attac 85, EELV 85, France Nature Environnement Pays de la Loire, La France Insoumise 85, La Ligue de Protection des Oiseaux, Les Voies Citoyennes, Place Publique Vendée, Youth for climate La Roche-sur-Yon) demande « l’arrêt immédiat des travaux au nom de l’urgence climatique et environnementale ».
Pour le collectif, même si la densité du trafic pose problème dans le quartier de Saint-André d’Ornay à La Roche-sur-Yon, la rocade Sud n’est pas la solution, au contraire : elle est un problème de plus et à l’heure de l’urgence climatique une aberration écologique.
Créer cette rocade ce serait : – saccager la Vallée de l’Ornay, sa faune et sa flore, sacrifier des terres agricoles, artificialiser des sols précieux et priver de tranquillité riverains, randonneurs et promeneurs
– déplacer le problème
– amener à brève échéance des pressions en termes d’urbanisation de la zone.
le collectif propose : – un arrêté municipal réglementant drastiquement la circulation des poids lourds tout en autorisant la desserte locale ;
– la mise en œuvre d’un nouveau plan de circulation à l’échelle de la ville avec des parkings-relais en périphérie et des aménagements favorisant les mobilités douces (bus, vélo, marche...), et que soit en
Alors que les occupations se poursuivent (plus de 80), la CGT spectacle appelle à de nombreux rassemblements vendredi 2 avril, contre la réforme de l’assurance chômage, contre la casse des droits sociaux et pour la convergence des précaires.
–En île de France : Rassemblement revendicatif / Happening Vendredi 2 avril à 13h Place de l’hôtel de ville
–À Poitiers : RDV à 11h devant le Pôle emploi de la Gare
–À bourges : RDV à 16h30 devant l’ancienne Maison de la culture
Pas d’autres informations pour le moment concernant les autres rassemblements.
Carte des lieux occupés au 30 mars :
Le Landy Sauvage à Saint Denis menacé d’expulsion anticipée
40 personnes et des associations humanitaires jetées à la rue du jour au lendemain ? À la veille d’une forte mobilisation pour le droit au logement pour tous, l’équipe du Landy Sauvage, lieu auto-géré depuis 2018 à Saint-Denis, s’est vu notifier la semaine dernière son expulsion anticipée, par un arrêté de fermeture immédiate, émis par la mairie de la ville.
Dans un communiqué publié sur leur page Facebook, le collectif s’exprime : « En plein confinement et alors que la trêve hivernale a été prolongée jusqu’au 31 mai, la mairie de Saint-Denis a émis le mardi 23 mars 2021, un arrêté de fermeture immédiate du Landy Sauvage, un lieu d’accueil et de soutien aux plus démuni·es de 7000 m². Elle ordonne l’arrêt des activités publiques et l’évacuation de tou·tes les habitant·es du bâtiment, et ce, immédiatement.
Une décision judiciaire a statué en juillet dernier que l’occupation était légale jusqu’au 28 juillet 2021. La mairie et le propriétaire ont été informés de la volonté du collectif du Landy Sauvage de respecter cette décision. La mairie de Saint-Denis ne peut pas se substituer à la justice rendue. Cette décision, brusque et unilatérale, qui intervient en pleine crise sanitaire mondiale et alors que la trêve hivernale est prolongée, apparaît comme particulièrement injuste.
Une quarantaine de personnes habitent le lieu au quotidien : familles, enfants, étudiant·es, précaires, travailleurs·ses et engagé·es de toute part. L’expulsion immédiate du Landy Sauvage engendrerait une mise à la rue pure et simple de nombreuses personnes précaires n’ayant actuellement aucune autre solution d’hébergement. En revanche, le respect des délais accordés par le juge d’exécution des peines permettrait de poursuivre la recherche de solutions décentes, afin de permettre à une quarantaine de Francilien·nes de survivre ».
Libération précise, dans un article paru dimanche 28 mars, que : « Début mars, un incendie s’est déclaré dans un des bâtiments, ne provoquant aucun blessé. Les occupants parlent d’un départ de flammes accidentel. Le propriétaire des lieux, l’EPF Ile-de-France, opérateur public foncier des collectivités franciliennes, et la municipalité de Saint-Denis souhaitent, eux, l’évacuation immédiate d’un bâtiment qu’ils jugent dangereux.[...] Le propriétaire a obtenu l’autorisation d’assigner aux fins de demander l’expulsion sans délai du collectif en raison du risque évident pour la sécurité des personnes hébergées sur site »
Le collectif s’interroge sur le devenir de ses occupants, mais également sur l’avenir des initiatives que le Landy Sauvage hébergeait jusqu’à présent :
– La cuisine solidaire, dans laquelle chaque semaine 4 associations viennent préparer près de 500 repas pour les personnes à la rue, doit elle aussi cesser ses activités.
– L’atelier de réparation de vélo, où chacun.e peut venir utiliser les outils, piocher dans les pièces de récup, subit le même sort. Et ce en ignorant complètement les règles sanitaires mises en place : accueil des personnes sur RDV, une par une, par un bénévole qualifié, port du masque, nettoyage des outils.
– l’AMAP du Landy, qui propose depuis 2018 des paniers de légumes bio, locaux, de saison, venus de la ferme de Nathalie, dans l’Oise, ainsi que du pain cuit sur place. Chaque semaine, ce sont une trentaine de foyers qui viennent récupérer légumes, oeufs, pain, fruits.
Un logement pour tous : mobilisations le 27 mars partout en Europe
A l’initiative de la Coalition Européenne d’actions pour le droit au logement et à la ville, la LDH et le DAL appellent à la mobilisation le samedi 27 mars dans toute l’Europe, contre les expulsions, le logement cher et pour le droit à un logement pour toutes et tous !
Marche pour une VRAIE loi climat : dimanche 28 mars
Vendredi 19 mars, la commission spéciale a achevé l’examen du projet de loi « Climat et Résilience » après 2 semaines de débat. Le texte sera examiné à l’Assemblée à partir du 29 mars.
Jugeant que le projet déposé est loin d’être à la hauteur de l’urgence écologique, plus de 300 organisations appellent à se mobiliser partout en France le dimanche 28 mars.
Samedi 20 mars : marches et rassemblements partout en France, dans le cadre des Journées internationales contre les violences des forces de l’ordre et contre le racisme.
À l’occasion des journées internationales contre le racisme et contre les violences policières la Marche des Solidarités et les Marches Vérité et Justice pour toutes les victimes appellent à manifester partout en France, le samedi 20 mars.
À Paris, la manifestation est appelée à 13H15, place Edmond Rostand - RER Luxembourg - pour débuter à 14h00 jusqu’à la place de la Bastille.
Vendredi 19 mars : Marche de l’avenir
Face à la catastrophe écologique et la précarité de la jeunesse (et des autres), Youth For Climate France et une trentaine d’organisations appellent à la mobilisation nationale vendredi 19 mars et samedi 20 mars, dans plusieurs villes de France.
Voir la carte des mobilisations :
Lire l’appel à mobilisation :
À Paris, le RDV est fixé vendredi 19 mars à 14h00 au Panthéon.
La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...
Autriche. Victoire historique de l’extrême droite aux législatives. Le 29 septembre, pour la première fois, le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche), parti fondé par des nazis, arrive en tête dans une élection nationale avec 28,8 %, soit un bond de 13 points depuis 2019. Herbert Kickl (55 ans), chef du parti, ex-ministre de l’Intérieur, veut devenir le VOLKSKANZLER, le « chancelier du peuple », titre emprunté à un autre autrichien, Adolf Hitler.
Le 29 septembre en Autriche, le parti d’extrême droite FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche) a remporté les législatives avec 28,8 %, un score historique chaudement salué par le RN de Marine Le Pen. Le génial caricaturiste Manfred Deix a eu la chance de mourir avant de voir ça, lui qui toute sa vie a montré tous les signes annonciateurs du retour d’un refoulé qui ne le fut jamais. Voilà un choix de ses dessins en guise de contrepoison posthume et aussi un film d’animation inspiré de ses dessins.
Un long-métrage d’animation inspiré de l’œuvre du dessinateur Manfred Deix, ROTZBUB (2021), de Marcus H. Rosenmüller et Santiago López Jover (en français Petit moutard) (sous-titres en anglais).
« Je suis une ponctuation, dont le rêve est de faire respirer une phrase. » C’était en 1992, il y a 25 ans, une rencontre avec Armand Gatti et sa bande de La Parole Errante, chez Magne, un bistrot qui lui était entièrement dévolu près de la place d’Alésia. Foisonnant, débordant, anar, mystique, lyrique, visionnaire du réel, griot des sans-mots, généreux surtout, solidaire, révolutionnaire avant tout. Prenez le temps de découvrir ou de redécouvrir Armand Gatti, histoire de remettre un peu d’huile sur le feu.
C’était le grand oral de Michel Barnier ce mardi à l’Assemblée nationale. Dans un contexte de déficit public historique, notre premier ministre a cité le général de Gaulle : faire beaucoup avec peu et en partant de presque rien. Il aurait tout aussi bien pu citer Churchill et son fameux « du sang, du labeur, des larmes et de la sueur » car le gouvernement Barnier a déclaré la guerre au déficit. Sauf que, avant de partir en guerre, le nouveau chef de Matignon serait bien avisé d’ouvrir ses tiroirs. Dans l’un d’eux, il trouverait un rapport pondu en 2016 par de pertinents fonctionnaires (qui coûtent moins cher que les consultants de McKinsey !). Et ces fonctionnaires ont eu une idée lumineuse : la lutte contre le racisme et les discriminations est une mine d’or ! Vu l’état des finances publiques, ça étonne Dillah que le gouvernement ne saute pas sur l’occasion…
Le colonisateur peut gagner des batailles mais il perd toujours la guerre. De l’Algérie à l’Irlande, du Vietnam au Mozambique, partout le colonisateur a fini par perdre. Même les autochtones anéantis dans les Amériques reprennent peu à peu leur place dans l’histoire. Le sionisme est né au temps du colonialisme triomphant au XIXe siècle avec l’idée de créer un État comme refuge pour le peuple juif persécuté. Mais où ? Le lieu, comme le projet, étaient très loin de faire l’unanimité dans le monde juif où le sionisme a connu beaucoup d’adversaires. Le débat a persisté et se ranime aujourd’hui dans le monde au moment où Israël s’enfonce dans l’impasse sans issue d’une violence sans borne. Dans un livre court, les deux universitaires spécialistes de l’histoire du judaïsme, Esther Benbassa et Jean-Christophe Attias, familiers d’Israël et soutiens de la cause palestinienne depuis toujours font part de leur questionnement.
Qu’est-ce qu’un géographe ? Un chercheur qui étudie les paysages, l’organisation des espaces et la façon dont les humains arpentent ces espaces. Appliquer sa méthodologie à l’école, c’est ce qu’a fait le géographe Pascal Clerc qui publie Émanciper ou contrôler ? Les élèves et l’école au XXIe siècle aux éditions Autrement. La sociologie nous enseigne que les « formes informent », mais également que les « formes forment ». Alors nos écoles de la République ressemblent-elles à des monastères ou à des prisons ? Comment les a-t-on dessinées et construites ? Ces lieux où nos enfants passent toutes leurs journées sont-ils des lieux d’émancipation ou des lieux de contrôle et de discipline des corps et des esprits ? Puisque les espaces définissent le type d’apprentissage qu’on y fait, on devrait concevoir les écoles en fonction des objectifs pédagogiques. « Pourquoi est-ce qu’on n’apprend pas à réparer les vélos à l’école ? » Éléments de réponse avec le géographe Pascal Clerc, qui est l’invité de Laurence De Cock dans ce nouveau numéro de « Si j’aurais su ».
Ce n’est pas une mais au moins trois chansons que le « Bloody Sunday », le « dimanche sanglant », a inspirées. Il faut dire que l’émotion fut à la hauteur du massacre perpétré le 30 janvier 1972 par l’armée britannique, à Londonderry. Les parachutistes tirèrent à balles réelles sur une foule désarmée et pacifique qui manifestait pour les droits civiques : vingt-huit manifestants furent touchés par des tirs, dont beaucoup dans le dos, quatorze personnes en mourront au total, dont plusieurs adolescents de 17 ans. Si la chanson de U2 fut un énorme succès, elle ne sortit que pour le dixième anniversaire du « dimanche sanglant ». Au moins deux chansons l’ont précédé, celle du groupe de punk Stiff Little Fingers, et celle d’un certain John Lennon. De Karl Marx à John Lennon, retour avec Olivier Besancenot sur la lutte pour l’indépendance de l’Irlande.
Ayant senti siffler le vent du boulet avec le score électoral du Nouveau Front populaire arrivé en tête des dernières législatives, la classe dominante a remis les points sur les « i » : le pouvoir c’est elle, et point barre. Resurgit alors son refrain préféré : le « nouveau » (sic) gouvernement doit affronter toute une série de défis techniques dont la complexité échappe forcément à une populace plus ou moins inculte en la matière. Maîtrise du « déficit budgétaire », crainte de la « note des agences de notations », indispensable « réduction des dépenses publiques », nécessité de « rassurer les marchés » : la doxa ultralibérale s’arc-boute comme jamais sur la grande fable de la Nécessité économique que son catéchisme dogmatique place très au-dessus de toute velléité populaire ou démocratique. Ça tombe bien, la philosophe Caëla Gillespie a récemment commis un livre très éclairant sur cette grande fable. On y découvre ce qu’elle nomme la « subversion de l’état de droit », soit l’effarante dépolitisation du corps politique et du citoyen par cinq décennies d’idéologie ultralibérale menée au pas de charge. Ce livre puissamment pensé et documenté s’appelle Manufacture de l’homme apolitique (Le Bord de l’eau) et son autrice nous a accordé un entretien en exclusivité pour les lecteurs de Là-bas. Le voici.
On tue Nasrallah, on oublie Gaza, on danse à Tel Aviv, Nétanyahou exulte, BHL est de retour. Joe Biden pleure les enfants morts et fait l’indigné tout en livrant ses bombes à Bibi. Bonne nouvelle aussi pour le RN et Marine Le Pen, ses amis d’extrême droite remportent les législatives en Autriche. Le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche ) – qui soutient Israël – est un parti franchement nazi. Son leader Herbert Kickl veut devenir le VOLKSKANZLER, le « chancelier du peuple », titre emprunté à un autre autrichien, Adolf Hitler.
Quelle époque formidable ! On a un nouveau gouvernement en France. Il doit s’attaquer notamment à l’abyssal déficit public. Et le mot du moment, c’est « impôt ». Quel retournement de situation quand on se rappelle que le Nouveau Front populaire était accusé de conduire la France à sa perte s’il appliquait son programme composé notamment d’une hausse d’impôts pour les riches ! Face au bilan catastrophique laissé par l’ancien locataire de Bercy, l’inénarrable Bruno Le Maire, le gouvernement reconnaît qu’il va bien falloir que les plus riches mettent la main plus profondément dans leur poche. Va falloir lâcher l’artiche ! Mais, aux dernières nouvelles, pas question de rétablir l’ISF. Pourtant, selon un sondage, 67 % des Français sont pour le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune. Et ça, Dillah, ça l’étonne…
À quelques jours du premier anniversaire du 7 octobre 2023, Daniel Mermet a reçu Didier Fassin, anthropologue, sociologue, médecin, professeur au collège de France pour son livre Une étrange défaite. Sur le consentement à l’écrasement de Gaza (La Découverte). Pour prendre le temps de l’analyse, nous vous proposons une version écrite de l’entretien.
Il se pourrait bien que ce livre ne plaise pas trop dans le beau monde intello-médiatique malgré le pedigree prestigieux de son auteur, Didier Fassin : médecin, anthropologue, sociologue, professeur au collège de France, titulaire de la chaire « Questions morales et enjeux politiques dans les sociétés contemporaines », enseignant à Princeton et à l’école des hautes études en sciences sociales.
Or c’est son propre monde qu’il met en cause dans ce livre au sujet du 7 octobre et de Gaza, Une étrange défaite. Sur le consentement à l’écrasement de Gaza : ce que l’histoire retiendra, c’est comment « les élites » (intellectuelles et politiques) ont soutenu la destruction de Gaza, non pas seulement l’abandon ou l’indifférence, mais l’approbation et le soutien.
Guide des intox sur notre système de santé. L’urgence contre le RN, c’est de traiter les causes sociales de la colère, et la cause majeure, c’est notre système de santé. Trou de la sécu, crise des urgences, médicaments chers, déserts médicaux, manque de médecins et de spécialistes… La situation ne cesse de se dégrader. Notre système de santé envié et admiré à la fin du siècle dernier est au bord de l’effondrement. Ce « guide » donne des clés pour le défendre contre les tenants de la « santé business ».
Dimanche 12 mai, le très médiatique Raphaël Enthoven était invité de Benjamin Duhamel dans son émission « C’est pas tous les jours dimanche » sur BFMTV. L’occasion pour le talentueux orateur d’asséner une de ces belles sentences dont lui seul a le secret : « nous périssons de la criminalisation de l’opinion d’en face ». Criminaliser l’opinion d’en face, c’est pourtant exactement ce que le philosophe a fait pendant toute l’émission, en repeignant systématiquement en odieux antisémite toute personne qui critiquerait les bombardements israéliens sur Gaza. Et ce grâce à une série d’approximations, de contre-vérités et de mensonges dont le nombre et l’ampleur – en seulement vingt-sept minutes d’entretien – forcent le respect. Extraits.
La Bible dit que ce qui ne s’obtient « ni par la puissance, ni par la force » s’obtient par l’« esprit ». Or aujourd’hui en Israël, un dicton populaire a transformé ce message, c’est devenu : « ce qui ne s’obtient pas par la force s’obtient avec plus de force ». Comment en est-on arrivé là ? Comment une extrême droite raciste et suprémaciste est-elle arrivée au pouvoir ? Un gouvernement soutenu par toutes les extrêmes droites du monde, y compris les plus antisémites ?
Ben oui, mais c’est la guerre, que voulez-vous… Rarement un conflit aura été accompagné par tant de mauvaise foi, par tant de mensonges, de désinformation, d’affabulation. Rarement le manichéisme n’aura autant dominé et fait oublier la profondeur historique d’une crise que nous redécouvrons à chaque conflit. Rarement la politique française n’aura été aussi lâche, se contentant d’un suivisme affligeant à l’égard du gouvernement israélien et de son parrain américain.
« Il ne peut y avoir aucune explication », disait le premier ministre socialiste Manuel Valls, « car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser. » Malgré cette forte pensée, nous vous proposons cet entretien à chaud avec Leïla Shahid, ex-ambassadrice de la Palestine, témoin et actrice engagée en première ligne et toujours militante de la cause palestinienne. Sommée de dénoncer le terrorisme islamiste, elle répond : « toute action contre des civils, qu’elle soit une action palestinienne, israélienne ou française, est un crime contre l’humanité ».