Était-ce le premier acte de la convergence entre les syndicats et les « gilets jaunes » ce mardi 5 février ? La Confédération générale du travail (CGT) avait appelé à une journée de grève générale, reprise par des figures des « gilets jaunes », telles que Éric Drouet et Jérôme Rodrigues.
C’est la première fois depuis le 17 novembre 2018 qu’une centrale syndicale de premier plan marche aux côtés des inclassables « gilets jaunes », qui jusqu’à présent refusaient toute affiliation, toute couleur autre que celle de leurs gilets.
Près de 300 000 personnes ont défilé dans 200 villes selon la CGT, 137 200 manifestants selon le ministère de l’Intérieur. Au-delà des chiffres, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a préféré parler d’« un succès qui en appelle d’autres ».
La CGT a en effet recensé 30 000 personnes entre l’hôtel de ville et la place de la Concorde, 18 000 pour la préfecture de police, 14 000 d’après le cabinet privé Occurrence, mandaté par un collectif de médias.
Les revendications étaient nombreuses : hausse des salaires, justice fiscale, opposition à l’augmentation des frais d’inscription des étudiants étrangers, ou encore défense du service public.
D’autres forces politiques et syndicales, qui portent les mêmes revendications, étaient aussi présentes : La France insoumise, le Parti communiste français, le Nouveau parti anticapitaliste, Ensemble ! (mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire), des étudiants, des lycéens, l’union syndicale Solidaires, ou encore certaines fédérations de Force Ouvrière.
Mais ce qui a surtout retenu l’attention, c’est la présence des « gilets jaunes » dans les cortèges. Des « gilets jaunes » qui marchaient en tête du cortège parisien, devant toutes les banderoles et drapeaux des forces en présence. Une façon de rappeler que ce mouvement inédit n’a pas l’intention de se diluer ni d’être récupéré.
Même si parfois un morceau de gilet rouge dépasse du gilet jaune… Paroles de « gilets jaunes » et de « gilets rouges » dans la manif de Paris.