« Cette messe vous est offerte par Total ! » Abonnés

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montage photo : Discord Insoumis

Et vous, vous n’avez pas envie de faire un don énorme à la fondation Là-bas si j’y suis ? Non ? Même si on est classé en trésor national et que vous pouvez défalquer 90 % de votre don ? Décidément, vous n’avez vraiment pas le sens des affaires…

[EXTRAIT] « Cette messe vous est offerte par Total ! » Avec Vincent Drezet de Solidaires Finances Publiques

Grands princes, nos riches ont décidé de régler la note : en quelques heures, des centaines de millions d’euros ont été levés pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Pinault, Arnault, Bettencourt, Total, Bouygues, aucun de nos capitaines d’industrie ne manquaient à l’appel au moment de la promesse de dons.

Alors que ce grand Téléthon pour milliardaires se déroulait sous nos yeux, nous nous sommes demandés : comment se fait-il que nos grands bourgeois qui rivalisent d’ingéniosité pour ne pas payer d’impôts se montrent d’un coup si généreux ? Nous avons rencontré Vincent Drezet, fonctionnaire aux finances publiques et syndicaliste à Sud, pour qu’il nous explique en détail les règles du mécénat d’entreprise en France. Une niche fiscale si confortable, et l’occasion de passer pour un seigneur : on serait bête de s’en priver !

Quelques chiffres :

- coût budgétaire annuel du mécénat : entre 900 millions et 1 milliard d’euros .
- multiplication par 10 de ce coût budgétaire depuis l’entrée en vigueur de la Loi Aillagon en août 2003.
- 24% des entreprises mécènes passent par une fondation.
- Pour un groupe comme LVMH par exemple, cette défiscalisation via la « Fondation Louis Vuitton » représente 518 millions d’euros de crédits d’impôts entre 2007 et 2017.

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journaliste : Jérémie Younes
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Chacun a en soi un bourgeois qui sommeille François Bégaudeau : « Je rêverais qu’une assemblée populaire administre France Inter » AbonnésVoir

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Je suis un bourgeois et j’en suis fier. Personne ne dit une chose pareille. Le bourgeois, c’est l’autre, le bobo, le faux-cul, le gras du bide. Et encore, ça se dit plus, bourgeois, c’est désuet. Depuis longtemps, le bourgeois a appris à se déguiser. Une casquette de pêcheur, une veste de paysan, un blue jean comme les ouvriers. Il a entonné des discours indignés et révoltés contre le mal, contre le fascisme et contre les cons. C’est un libertaire, le bourgeois. Contre l’impôt, contre le voile, contre les flux migratoires incontrôlés. Il proclame la révolution. C’est le titre du livre d’Emmanuel Macron, RÉVOLUTION. Il est progressiste aussi. Le mouvement qui soutient Macron se proclame « progressiste ».

C’est le printemps !!!! Accès libreÉcouter

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Musicale pour fêter l’arrivée des beaux jours...
avec Edith Piaf "Enfin le printemps", Jacques Prévert "Le temps perdu", Aznavour "C’est le printemps", Bourvil, Lester Young "Two to tango" et les Fabulous troubadours "Y des Garçons"

Connaissez-vous Gerhard Haderer ? AbonnésLire

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On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.