Et vous, vous n’avez pas envie de faire un don énorme à la fondation Là-bas si j’y suis ? Non ? Même si on est classé en trésor national et que vous pouvez défalquer 90 % de votre don ? Décidément, vous n’avez vraiment pas le sens des affaires…
Grands princes, nos riches ont décidé de régler la note : en quelques heures, des centaines de millions d’euros ont été levés pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Pinault, Arnault, Bettencourt, Total, Bouygues, aucun de nos capitaines d’industrie ne manquaient à l’appel au moment de la promesse de dons.
Alors que ce grand Téléthon pour milliardaires se déroulait sous nos yeux, nous nous sommes demandés : comment se fait-il que nos grands bourgeois qui rivalisent d’ingéniosité pour ne pas payer d’impôts se montrent d’un coup si généreux ? Nous avons rencontré Vincent Drezet, fonctionnaire aux finances publiques et syndicaliste à Sud, pour qu’il nous explique en détail les règles du mécénat d’entreprise en France. Une niche fiscale si confortable, et l’occasion de passer pour un seigneur : on serait bête de s’en priver !
– coût budgétaire annuel du mécénat : entre 900 millions et 1 milliard d’euros .
– multiplication par 10 de ce coût budgétaire depuis l’entrée en vigueur de la Loi Aillagon en août 2003.
– 24% des entreprises mécènes passent par une fondation.
– Pour un groupe comme LVMH par exemple, cette défiscalisation via la « Fondation Louis Vuitton » représente 518 millions d’euros de crédits d’impôts entre 2007 et 2017.