On va pouvoir retrouver :
– les soirées en famille :
– les loisirs :
– les visites au musée :
– le tourisme :
– la pollution :
– les selfies :
– les supermarchés :
– les jardins et les parcs :
– le travail :
– les bouchons :
– ses voisins :
– ou les autres voisins :
– les vacances :
– le bord de mer :
– le sport :
– le coiffeur :
– la plage :
– le sourire :
– et l’éternelle jeunesse ! :
Connaissez-vous Gerhard Haderer ? Car tous ces dessins c’est lui .
Mais d’abord, disons le, on ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.
Oui, commençons par dire merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait continué à mener la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous venez de (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences légèrement grinçants.
Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne en Autriche. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, qui fut selon lui un surfeur drogué à l’encens. Affirmation qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens, pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos ardents défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’oeuvre censurée et l’album, atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours, confirmant la popularité de l’artiste.
Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y a pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.