Lire délivre

Les bouquins de LÀ-BAS

La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

Vos avis et conseils sont bienvenus !

La sélection

Histoire

  • Ce que peut le cinéma

    Alain Brossat, Jean-Gabriel Périot (La découverte, 2018)

    Comment se fabrique la mémoire ? Comment appréhender les archives ? Comment remonter le temps ? Plus globalement quels liens les images entretiennent avec la politique et l’histoire ? Pour répondre à ces interrogations, deux hommes qui travaillaient sans se connaître sur des sujets communs (l’univers carcéral, les femmes tondues à la Libération, le désastre nucléaire), ont décidé de confronter leurs expériences. Dans un dialogue, Jean-Gabriel Périot, réalisateur, et Alain Bossat, professeur de philosophie, confrontent leur point de vue, décortiquent le rôle de ceux qui fabriquent les films (réalisateurs, acteurs, financeurs, spectateurs), et la manière dont ils sont fabriqués (musique, commentaires , génériques).En posant à nouveau la question, certes pas nouvelle… Lire la suite
  • Les brigades rouges, une histoire italienne

    Mario Moretti, Rossana Rossanda et Carla Mosca (Editions Amsterdam, 2018)

    Mario Moretti est l’un des principaux dirigeants des Brigades rouges, arrêté et incarcéré en 1981, trois ans après avoir exécuté Aldo Moro, président de la Démocratie chrétienne au pouvoir. De sa prison de Milan où il purge une condamnation perpétuité –depuis 1998, il est placé sous le régime de semi-liberté et doit dormir en prison tous les soirs-, il donne un long entretien a deux journalistes italiennes. Paru en 1994, provoquant de nombreuses polémiques, le témoignage de Mario Moretti est un des plus importants des Brigades rouges. Cet ouvrage retrace, année par année, le fonctionnement, l’idéologie, les dissensions internes de cette organisation révolutionnaire les plus. Il éclaire l’émergence de ce mouvement massif… Lire la suite
  • Le premier congrès des peuples d’Orient, Bakou 1920. Verbatim des sept jours de débat

    (La Brèche, 2016)

    En septembre 1920, à Bakou, la capitale de la toute nouvelle république socialiste de l’Azerbaïdjan, se tient le premier congrès des peuples de l’Orient. Deux mille délégués venus de toute l’Asie centrale et de Moscou bien-sûr, débattent des problèmes posés par la Révolution d’Octobre et de la dynamique de la révolution permanente. Au programme : le rôle des femmes, du parti, des religions et particulièrement la musulmane, de l’internationalisme en actes, de l’alliance du prolétariat des pays industrialisés et des peuples opprimés… Il n’y aura pas de deuxième congrès, tous ceux qui ont porté le premier ont été assassinés d’un commun accord par Staline et les impérialismes. C’est pourquoi il faut lire ce livre qui avait été édité en 1921 par L’internationale Communiste et la Libération de l’Orient. Urgent et indispensable en ces temps de replis nationalistes.

Travail et luttes sociales

  • On n’entre pas dans un monde nouveau sans effraction. Murs populaires. Tags du mouvement contre la loi travail

    Auteurs et autrices anonymes (CNT-RP, 2016)

    La rue est folle, nous aussi ! Agir en primitif, prévoir en stratège ; Les pouffiasses niquent la BAC ; Même les Pokémon trouvent que l’époque est morne ; Le lacrymo…gène, le fumi…gène… On ne vous dérange pas trop ? ; Film un flic, sauve des vies !!! ; À vos ordres mon capitalisme ; Error 49.3 Democratie not found… Slogans, tags, graphes. Au printemps 2016, « nos murs se sont couverts de cris, de rage, d’autodérision et d’espoir d’un autre futur » écrivent les éditeurs de cet ouvrage qui salue également ce « mouvement littéraire né sous les bombes et marqueurs d’anonymes. ». C’est beau, c’est drôle, c’est inventif. Surtout, cela fait du bien.

Humour et fiction

  • Moi et la reine d’Angleterre (et autres correspondances)

    Patrice Minet (Berg international éditeurs, 2006)

    Le livre n’est pas tout neuf (avant 2000) mais l’idée n’a pas pris une ride. Le principe est simple : l’auteur, un ancien du Café de la gare, acteur et dessinateur à ses heures, écrit à des personnalités. Pour montrer son respect et sa générosité, il glisse toujours 50 francs dans l’enveloppe. Ces lettres au ton gentil et naïf sont porteuses d’une proposition déconcertante. À la Reine d’Angleterre qu’il invite à prendre le goûter chez lui, au Père Lachaise à qui il demande l’autorisation de venir un ou deux jours par semaine pour s‘habituer au crématorium, à son boucher-charcutier qu’il propose de lui livrer un rumsteck à manger en cachette de sa mère. Certaines missives sont hilarantes, d’autres font sourire. Dans tous les cas, on ne s’ennuie jamais.

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Une sélection :

La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.