Lire délivre

Les bouquins de LÀ-BAS

La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

Vos avis et conseils sont bienvenus !

La sélection

Biographie

  • Les abeilles et la guêpe

    François Maspero (Le Seuil, 2002)

    Editeur et libraire (La joie de lire), Maspero a engendré et nourri l’espoir et les plus beaux combats de toute une génération, de la décolonisation à l’Amérique latine, du Vietnam aux bidonvilles de Nanterre. Avec ce livre, on découvre sa propre histoire et donc les raisons de ses révoltes et de ses luttes, même s’il nous fait croire que sa démarche n’est rien de plus que celle de don Pedro d’Alfaroubeira avec ses quatre dromadaires qui courut le monde et l’admira, comme l’affirmait Guillaume Apollinaire.

Politique

  • Le Capital

    Karl Marx (Editions sociales, 2016)

    Un classique qu’on ne présente plus mais qui reste à découvrir pour les oublieux et les retardataires. Cette « critique de l’économie politique » que Marx mettra vingt ans à écrire, est composée de trois tomes. Le premier consacré au « développement de la production capitaliste » a été achevé de son vivant, les deux autres ont été constitués à partir de notes et de brouillons rassemblés par Friedrich Engels. Le Capital – « certainement le plus redoutable missile qui ait été lancé à la tête de la bourgeoisie » disait Marx, est un traité d’économie autant qu’une pensée philosophique appliquée à la sociologie du travail. Il est question des contradictions du capitalisme, de salaire de subsistance, d’injustices sociales, de l’exploitation des classes ouvrières considérées comme un esclavage moderne. Et bien-sûr de luttes de classe.
  • Manifeste du parti communiste

    Friedrich Engels, Karl Marx (Flammarion, 1998)

    « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Publié pour la première fois en février 1848 à Londres, le Manifeste de Marx et Engels, à l’écriture si rigoureuse et tranchante, n’a rien perdu de sa vigueur critique ni de son intérêt philosophique.
  • Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations

    Raoul Vaneigem (Gallimard-Folio, 1992)

    Relisez, rachetez ce livre, offrez-le sans compter à qui vous voulez, les jeunes surtout : écrit par ce philosophe situationniste belge, il arme la pensée et l’action. Paru en 1967, il a gardé toute sa pertinence et sa force de frappe. « Le négatif est l’alibi d’une résignation à n’être jamais soi, à ne saisir jamais sa propre richesse de vie » assène Raoul Vaneigem qui poursuit sur le même ton énergique et sans concession : « j’ai préféré donner sur les désirs une lucidité qui, éclairant à chaque instant le combat du vivant contre la mort, révoque le plus sûrement la logique du dépérissement de la marchandise ». Allez, debout !

Histoire

  • 10 jours qui ébranlèrent le monde

    John Reed (Nada, 2017)

    « Il est temps que toi et les autres connaissiez la véritable situation politique en Russie en ce moment crucial. » écrit, en octobre 1917, John Reed à un de ses amis. Le journaliste américain qui avait parcouru le Mexique révolutionnaire et l’Europe en guerre, se trouve à Petrograd quand éclate la révolution soviétique. Il la vivra aux côtés de ceux qui la font. De retour aux États-Unis, John Reed rédigera ces 10 jours qui ébranlèrent le monde, texte qui deviendra un best-seller. Il y raconte le tourbillon révolutionnaire dans lequel on peut se perdre tant la densité des évènements est forte, les retournements de situations sont nombreux et les acteurs multiples. Le centenaire de la révolution d’Octobre est l’occasion d’une nouvelle… Lire la suite
  • Une histoire populaire des États-Unis, de 1492 à nos jours

    Howard Zinn (Agone, 2002)

    Cette histoire des États-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d’histoire parlent habituellement peu. L’auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu’aux victimes contemporaines de la politique intérieure et étrangère américaine, viennent ainsi battre en brèche la conception unanimiste de l’histoire officielle.

Sociologie

  • Interventions 1961-2001

    Pierre Bourdieu (Agone, 2002)

    Le 23 janvier 2002, meurt Pierre Bourdieu, un des plus importants sociologues de la deuxième moitié du XXe siècle, un des plus influents intellectuel français et un des plus critiqués. Ce recueil de textes permet, non seulement de regrouper ses nombreuses contributions « politiques » ou « critiques » mais de retracer la genèse d’un mode d’intervention politique spécifique : science sociale et militantisme, loin de s’opposer, peuvent être conçus comme les deux faces d’un même travail d’analyse, de décryptage et de critique de la réalité sociale pour aider à sa transformation. Preuve qu’un mandarin, comme Pierre Bourdieu - il fut entre autre professeur au Collège de France - peut et doit descendre dans la rue. Sa parole s’en trouvera plus audible et plus forte.
  • L’institution imaginaire de la société

    Cornelius Castoriadis (Le seuil, 1999)

    Publié il y a plus de quarante ans, cet ouvrage a été salué comme une des œuvres majeures de la deuxième moitié du XXe. Au carrefour de la politique, de la philosophie, de la psychanalyse et de la science, l’œuvre de ce philosophe français d’origine grecque est aussi inclassable que puissante. Dans ce livre, il disserte sans concession de « la pensée héritée » sur la politique, la société et l’histoire. On explosant les frontières disciplinaires des sciences humaines, Cornélius Castoriadis aborde des notions comme l’autonomie, l’imaginaire ou l’émancipation qui aujourd’hui continuent d’influencer de nombreux intellectuels de gauche.

International

  • Les veines ouvertes de l’Amérique latine

    Edouardo Galeano (Pocket, 2001)

    Voici l’histoire implacable du pillage d’un continent. Nous suivons, siècle après siècle, et dans le moindre détail, la honte du mécanisme qui a conduit à une dépossession ruinant les nations d’un des espaces les plus prometteurs de l’univers.

Humour et fiction

  • L’enfant, le bachelier, l’insurgé

    Jules Vallès (Omnibus, 2006)

    Pour avoir soutenu la Commune - « cette révolte qui fut la grande révolution des douleurs » -, Jules Vallès sera condamné à mort par contumace par les Versaillais, en juillet 1872. L’exil à Londres auquel il est contraint transformera le journaliste du Cri du peuple en un véritable écrivain reconnu et prolixe. Dans cette trilogie romanesque quasi autobiographique, Jules Vallès se fait le porte-parole des humbles face aux conventions de son siècle : l’enfant écrasé par une éducation obtuse, l’étudiant miséreux à la vie de bohème, puis l’insurgé des barricades de la Commune de Paris. Telle est la vie de Jacques Vingtras, dont le destin est placé sous le même signe que celui de Jules Vallès : celui de la révolte.
  • Fahrenheit 451

    Ray Bradbury (Gallimard, 2000)

    Un des romans les plus célèbre du maître de la dystrophie (soit une société future où les hommes n’ont pas droit au bonheur ). Ray Bradbury imagine un monde où la lecture est interdite. Un pompier de la brigade 451 est chargé de brûler tous les ouvrage qu’il trouve. Sauf qu’un jour, il en sauve un des flammes et le lit avec passion, découvrant le pouvoir de la littérature et de l’imaginaire et faisant de lui un criminel dangereux. Il va au risque de sa vie lutter contre le système totalitaire pour répandre la culture, le sens critique et la capacité de réflexion. Dans ce livre Ray Bradbury critique l’utilisation des nouvelles technologies et de la télévision en particulier, qui créent une société ignorante et des consommateurs décérébrés. C’était en 1953. Prophétique.
  • La ferme des animaux

    George Orwell (Gallimard Folio, 1984)

    Pendant le sommeil des fermiers, les animaux prennent le pouvoir et constituent une société égalitaire. Les cochons dirigent le nouveau régime. Au début, tout va bien. Le temps passe et l’utopie devient cauchemar. À « Tous les animaux sont égaux » iscrit dans le réglement initial, il a été rajouté « mais il y en a qui le sont plus que d’autres ». Une formule célèbre empruntée par Coluche. Publié en 1945, ce petit livre était en fait une satire féroce du régime soviétique. Même si le totalitarisme a changé de masque, Il faut lire et relire Orwell. L’auteur préféré de Là-bas.

Jeunesse

  • Les enfants fichus

    Edward Gorey (Le tripode, 2014)

    A pour Amy tombée au bas des escaliers ; B pour Basil surpris par des ours affamés ; C pour Clara lassée, décharnée et malade ; F pour Fanny vidée d’un baiser de sangsue ; Z pour Zillah petite ayant bu trop de gin… Cet abécédaire de morts d’enfants, dessiné à la plume en noir et blanc est écrit et illustré avec minutie, par un dessinateur fantastique, extravagant, excentrique, tragique, prolixe, aimant le ballet de Balanchine, Buffy contre les vampires, le Dit du Genji Raymond Queneau et Astérix. Edward Gorey, mort sur son sofa le 13 avril 2000, est peut-être l’un des dessinateurs le plus original du siècle dernier que cette réédition permet de découvrir en France. Les enfants fichus, The Gashlycrumb Tinies, un de ses premiers livres, est l’objet d’un véritable culte et… Lire la suite

Beaux livres

  • Nénètses de Sibérie, les Hommes debout

    Franck Desplanques, Jean-Pierre Thibaudat (Editions du Chêne, 2005)

    « Après quinze années de voyages réguliers à l’écoute des éleveurs de rennes, des pêcheurs, des chasseurs et des habitants des villages les plus isolés du grand nord de la Russie, le photographe Franck Desplanques nous livre images et témoignages, comme un hommage à ces hommes et à ces femmes qui, malgré la dureté de leur quotidien, les drames de leur vie, sont debout et fiers de vivre sur leur terre. »
  • Balkans-Transit

    François Maspero , Klavdij Sluban (Le Seuil, 1997)

    Un long récit de voyage au cœur de l’Europe. « C’est peut-être cela, le pari du voyage ? Au-delà des émerveillements ou des angoisses de l’inconnu, retrouver le sentiment d’être de la même famille. » Avec cette phrase d’un certain Lord Cadogan en exergue, « N’allez pas à l’étranger, c’est un endroit horrible. »

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Une sélection :

Tout un été Là-bas La vérité, un concept étranger à Raphaël Enthoven AbonnésVoir

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Dimanche 12 mai, le très médiatique Raphaël Enthoven était invité de Benjamin Duhamel dans son émission « C’est pas tous les jours dimanche » sur BFMTV. L’occasion pour le talentueux orateur d’asséner une de ces belles sentences dont lui seul a le secret : « nous périssons de la criminalisation de l’opinion d’en face ». Criminaliser l’opinion d’en face, c’est pourtant exactement ce que le philosophe a fait pendant toute l’émission, en repeignant systématiquement en odieux antisémite toute personne qui critiquerait les bombardements israéliens sur Gaza. Et ce grâce à une série d’approximations, de contre-vérités et de mensonges dont le nombre et l’ampleur – en seulement vingt-sept minutes d’entretien – forcent le respect. Extraits.

L’État d’Israël contre les juifs. Dialogue avec Sylvain Cypel (2e partie) (VIDÉO | 50:02) AbonnésVoir

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La Bible dit que ce qui ne s’obtient « ni par la puissance, ni par la force » s’obtient par l’« esprit ». Or aujourd’hui en Israël, un dicton populaire a transformé ce message, c’est devenu : « ce qui ne s’obtient pas par la force s’obtient avec plus de force ». Comment en est-on arrivé là ? Comment une extrême droite raciste et suprémaciste est-elle arrivée au pouvoir ? Un gouvernement soutenu par toutes les extrêmes droites du monde, y compris les plus antisémites ?

Tout un été Là-bas Alain Gresh : « Palestine, un peuple qui ne veut pas mourir » AbonnésÉcouter

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Ben oui, mais c’est la guerre, que voulez-vous… Rarement un conflit aura été accompagné par tant de mauvaise foi, par tant de mensonges, de désinformation, d’affabulation. Rarement le manichéisme n’aura autant dominé et fait oublier la profondeur historique d’une crise que nous redécouvrons à chaque conflit. Rarement la politique française n’aura été aussi lâche, se contentant d’un suivisme affligeant à l’égard du gouvernement israélien et de son parrain américain.

Tout un été Là-bas : réécoutez ce grand entretien, trois jours après le 7 octobre 2023, avec l’ex-ambassadrice de Palestine LEÏLA SHAHID : APRÈS LA TERREUR, LA TERREUR Accès libreÉcouter

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« Il ne peut y avoir aucune explication », disait le premier ministre socialiste Manuel Valls, « car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser. » Malgré cette forte pensée, nous vous proposons cet entretien à chaud avec Leïla Shahid, ex-ambassadrice de la Palestine, témoin et actrice engagée en première ligne et toujours militante de la cause palestinienne. Sommée de dénoncer le terrorisme islamiste, elle répond : « toute action contre des civils, qu’elle soit une action palestinienne, israélienne ou française, est un crime contre l’humanité ».