Une nation qui continue à dépenser plus d’argent, année après année, à la défense militaire qu’aux programmes de développement social approche de sa déroute morale.
Martin Luther King, discours à la Riverside Church (New York) 1967
Un reportage à Beaumont-en-Véron de Thibaut CAVAILLÈS
« C’est ici que DAECH va frapper ! » Abonnés
1
Le
« Au pire, on peut imaginer une attaque de Daech sur le centre pour libérer leurs compagnons. » C’est la grande peur des habitants de Beaumont-en-Véron depuis qu’un centre de DÉRADICALISATION a été ouvert dans leur village le 13 septembre. Un an après les attentats, le PLAN D’ACTION CONTRE LA RADICALISATION lancé par Manuel VALLS n’est pas un franc succès. Le pouvoir est-il parvenu à terroriser les terroristes ? Pas certain. Par contre, au nom de la sécurité, il a réussi à exacerber partout la peur et le repli jusque dans ce paisible village.
Il y a le sens des mots et il y a ce que les mots suggèrent. Le halo autour des mots. Déradicalisation. Dé-RAT-dicalisation. Ça rappelle raton ! Le raton ! Le bougnoule, le métèque. Contre le raton, c’était la ratonnade. Et le rat, c’est la peste, la peste qui s’étend. Comment lutter contre l’épidémie qui gagne jusque dans nos campagnes ?
L’attentat terroriste, est une aubaine pour le pouvoir, le semeur de terreur est son meilleur allié. Quand le terroriste se fait sauter, il faut sauter sur l’occasion ! Voyez George W. BUSH, voyez VALLS et HOLLANDE. Exacerber la peur tant qu’on peut.
En mai 2016, Manuel Valls a lancé un « plan d’action contre la radicalisation et le terrorisme ». Le budget alloué — cent millions d’euros sur trois ans — a aussitôt attiré entreprises et associations plus ou moins qualifiées. Une vitrine médiatique qui a attiré plus de journalistes que de familles concernées. Incompétence, détournement, mise en examen, le business de la déradicalisation n’ est pas une franche réussite.
Destiné à des jeunes majeurs de 18 à 30 ans, le premier centre de déradicalisation a été ouvert en septembre 2016, en Indre-et-Loire, à Pontourny.
Comment allaient réagir les habitants ? Ils ont été rassurés, ce ne sont pas des terroristes, ce sont des volontaires, des jeunes fragiles, avec des carences éducatives, avec des problèmes d’insertion. Pas de fichés S. Seulement celles et ceux qui pourraient devenir… mais comment les détecte-t-on ? Comment les trouve-t-on ? Pas facile, d’autant qu’il ne faut pas chercher les causes ni les explications, Monsieur Valls est contre, il l’a dit, « expliquer, c’est excuser ». On reste dans l’émotion et dans la peur.
Utiliser la peur, l’amplifier, la manipuler, c’est une vieille stratégie bien commode en politique pour faire taire l’opposition, inhiber le débat politique et donner une légitimité au pouvoir qui protège et sécurise. On se souvient, il y a un an, ces appels à la guerre, nous sommes en guerre, c’est la guerre, répétait partout Monsieur Hollande. « Le terrorisme a frappé la France, mais pas pour ce qu’elle fait – en Irak, en Syrie, ou au Sahel – mais pour ce qu’elle est », ajoutait le Premier ministre le 19 novembre 2015 à l’Assemblée nationale. Résultat, un an après, les villageois en sont sûrs, c’est chez eux que « ILS » vont frapper. Mission accomplie, la France a peur.
Un reportage à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire) de Thibaut CAVAILLÈS.
Buvons un dernier coup de Chinon avec Monsieur Maurice, qui nous a quittés depuis sa rencontre avec Thibaut CAVAILLÈS :
Programmation musicale : Vincent PEIRANI : Le Cirque des mirages Vincent PEIRANI : Hunter Philippe KATERINE : Petite ville de campagne Georgette PLANA : Mon Val De Loire
Pauline BOULET attend vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.
reportage : Thibaut CAVAILLÈS
réalisation : Sylvain RICHARD
(Vous pouvez podcaster ce reportage en vous rendant dans la rubrique « Mon compte », en haut à droite de cette page.)
Abonnez-vous pour accéder à tous nos contenus, c’est très simple !
Depuis 1989 à la radio, Là-bas si j’y suis se développe avec succès aujourd’hui sur le net. En vous abonnant vous soutenez une manière de voir, critique et indépendante. L’information a un prix, celui de se donner les moyens de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre travail. C’est aussi le prix de notre indépendance, pour ne pas être soumis financièrement aux annonceurs, aux subventions publiques ou aux pouvoirs financiers.
La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...
Le 25 avril 1974, peu après minuit, la radio portugaise diffuse la chanson de Zeca Afonso, Grândola, Vila Morena. Pour ses auditeurs avertis, c’est le signe du déclenchement du coup d’État qu’on retiendra comme la « révolution des œillets », qui mit fin à 41 années de dictature. De 1932 à 1968, l’État nouveau (« Estado Novo »), ce fascisme à la portuguaise, fut dirigé par António de Oliveira Salazar, un dictateur autoritaire, conservateur, catholique, nationaliste, anti-communiste et colonialiste.
Il y a 50 ans au Portugal, la Révolution des Oeillets. Le 25 avril 1974, un coup d’État militaire renverse l’« Estado Novo », « l’État nouveau » incarné par le dictateur António de Oliveira Salazar. Le Mouvement des Forces armées lance un processus révolutionnaire qui aboutira à la tenue d’élections libres et à la décolonisation des possessions portugaises, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert, São Tomé et Príncipe, l’Angola et le Mozambique. Mais savez-vous que c’est une chanson diffusée à la radio qui servit de signal aux insurgés militaires pour lancer l’insurrection ? Cette chanson, diffusée à 00h20 sur la radio Renaissance, c’est « Grândola, Vila Morena », de Zeca Afonso. Olivier Besancenot vous raconte comment une chanson peut aussi l’écrire l’histoire.
Jules Ferry, Paul Bert, Ferdinand Buisson… Quand on évoque la naissance de l’« école gratuite, laïque et obligatoire » en France, on a souvent les noms de ces messieurs en mémoire. Or, à la fin du XIXe siècle, la sécularisation de l’enseignement – poussée par l’anticléricalisme de la IIIe République – entraîne la création d’écoles de filles. Et il faut bien des femmes pour s’occuper de ces jeunes filles ! C’est comme ça que des femmes vont s’engouffrer dans la brèche pour promouvoir une autre vision des enfants, des jeunes filles, des femmes et de la pédagogie. L’historienne Mélanie Fabre retrace le parcours de ces pionnières dans un livre que publient les éditions Agone, Hussardes noires : des enseignantes à l’avant-garde des luttes. Laurence De Cock la reçoit pour raconter l’histoire de quelques-unes de ces « hussardes noires » : Pauline Kergomard, Marie Baertschi-Fuster, Albertine Eidenschenk-Patin, Jeanne Desparmet-Ruello, Mathilde Salomon.
C’est l’histoire d’une blague qui commence à France Inter et qui atterrit à la police judiciaire en passant par CNews et l’Assemblée nationale. Guillaume Meurice raconte ce déchaînement délirant qui a duré des semaines depuis sa fameuse chronique du 29 octobre sur France Inter.
Simone Veil, Fred Moore, Jean d’Ormesson, Arnaud Beltrame, Claude Lanzmann, Charles Aznavour, Jacques Chirac, Jean Daniel, Samuel Paty, Daniel Cordier, Jean-Paul Belmondo, Hubert Germain, Michel Bouquet, Françoise Rudetzki, Pierre Soulages, Gisèle Halimi, Steven Greblac, Paul Medeiros, Manon Raux, Léon Gautier, Jean-Louis Georgelin, Hélène Carrère d’Encausse, Jacques Delors, Robert Badinter, Philippe de Gaulle et maintenant Maryse Condé… On ne compte plus les hommages nationaux et aux autres panthéonisations accordées par le président de la République à des personnalités disparues, des policiers morts en mission, des militaires tués ou des victimes du terrorisme. Emmanuel Macron est le président qui a présidé le plus de cérémonies d’hommage, bien plus que ses prédécesseurs. Qu’est-ce que cache cette inflation mémorielle ? Gérard Mordillat a une petite idée.
Une multinationale qui génère des milliards d’euros de bénéfices. Sans payer d’impôts ou presque. Grâce à la production d’énergies qui détruisent la planète. Pendant que les prix de l’énergie explosent pour le consommateur et que 12 millions d’habitants en situation de précarité énergétique n’ont pas les moyens pour se chauffer. Tout ça en faisant croire qu’elle est un « des acteurs les plus actifs de la transition énergétique » et avec la bienveillance des pouvoirs publics qui y voient « un atout économique majeur pour notre pays ». Mauvais scénario de science-fiction ? Récit des prévarications népotiques en cours dans un régime autoritaire ? Illustration d’une gigantesque manipulation de masse ?
C’est une chanson que vous ne connaissez pas encore, interprétée par une chanteuse que vous ne voyez jamais. Et pour cause : Nûdem Durak croupit dans les geôles turques depuis 2015. À l’époque, elle est condamnée par un tribunal pour « appartenance à un groupe terroriste ». Son crime ? Avoir chanté, en kurde, sous un portait d’Abdullah Öcalan, le leader du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan considéré par Ankara comme une organisation terroriste. « Parce que j’ai chanté des chansons, ils m’ont mise en prison », écrit-elle depuis sa cellule. Depuis quelques années, l’écrivain français Joseph Andras a impulsé une vaste campagne internationale pour sa libération, à laquelle Là-bas si j’y suis s’associe. Olivier revient aujourd’hui sur « Nuda », la chanson qui lui a coûté sa liberté.
Fini le chômeur qui se dore la pilule ! C’est la troisième fois sous Emmanuel Macron que le gouvernement s’attaque aux chômeurs dans l’optique de rééquilibrer les comptes publics. Mais ce qui étonne Dillah, c’est que Gabriel Attal ne regarde pas du côté des 84 % de Français favorables à la taxation des superprofits des entreprises. Pas non plus du côté de la semaine des 32 heures. Étonnant, non ?
Quand souffle le vent du changement, certains construisent des murs, d’autres des moulins. Et ce vent du changement est déjà là. Pas de doute pour Peter Mertens, secrétaire général du PTB (Parti du travail de Belgique), qui publie MUTINERIE : le vent est en train de tourner. « Nous sommes à la croisée des chemins, dans un monde polarisé qui peut basculer dans plusieurs directions. Il faut s’emparer des transformations du monde. Les monstres ne sont jamais loin. »
C’est une affaire qui remonte à quelques semaines et qui ne vous a sans doute pas échappé : au choix d’Aya Nakamura pour chanter à la cérémonie d’ouverture de la très prochaine grande foire olympique ont succédé quelques polémiques bien senties dans les médias bien-pensants. Deux camps se sont immédiatement opposés. D’un côté, notre bonne vieille extrême droite raciste s’est sans surprise insurgée de ce qu’une femme noire aux origines douteuses puisse représenter notre bon pays chrétien lors d’un événement tout de même retransmis en mondovision. De l’autre, les autres. Ceux qui s’alarment de ce que le racisme le plus grossier puisse encore à ce point imprégner l’air du temps. C’est à ce camp-là que je veux m’adresser aujourd’hui. Le camp des antiracistes. Le mien. Le nôtre. Le camp des gentils.
Après la publication du texte d’Olive Laporte qui décortiquait « l’affaire » autour du choix d’Aya Nakamura pour chanter à la cérémonie d’ouverture de la grande foire Olympique, vous êtes nombreux à vous être posé la question : Quelle chanson de Piaf va-t-elle bien pouvoir chanter ?
Qu’est-ce qu’un pédagogue ? Quelqu’un qui conjugue la théorie et la pratique. Jean-Jacques Rousseau n’était donc pas un « pédagogue », mais plutôt un philosophe de l’éducation. Philippe Meirieu, lui, est bien un pédagogue. C’est même lui qui en donne cette définition dans le deuxième épisode de ce nouveau rendez-vous proposé par Laurence De Cock.
Philippe Meirieu est chercheur et militant en pédagogie, membre du parti Les Écologistes, ancien conseiller régional de la région Rhône-Alpes et actuellement vice-président des Céméa, les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active. Cela fait quarante ans que Philippe Meirieu travaille et milite sur les questions de pédagogie.
« Aquí se queda la clara
La entrañable transparencia
De tu querida presencia
Comandante Che Guevara »
Il est rare qu’un chant hagiographique soit aussi bouleversant. C’est pourtant le cas avec cette chanson écrite par le chanteur cubain Carlos Puebla au moment où le Che quitte définitivement la vie politique cubaine pour apporter sa contribution à d’autres fronts révolutionnaires, au Congo et en Bolivie. Olivier Besancenot revient cette semaine sur cette chanson écrite en 1965, une année charnière dans la vie du Che et dans l’histoire de Cuba. C’est d’ailleurs à la révolution cubaine que la chanson emprunte son titre : hasta la victoria siempre !
« Face à Hanouna », c’est la nouvelle émission proposée depuis deux mois par C8, chaîne du groupe Bolloré. Enfin, « nouvelle », pas exactement, puisqu’il s’agit de la déclinaison le samedi et le dimanche de l’émission phare « Touche pas à mon poste ! », les deux étant présentées par un Cyril Hanouna qui ne s’arrête donc jamais, même pas le week-end. Dimanche 24 mars, le débat de l’émission était consacré à la « polémique » (encore une) Michel Sardou. Et qui Cyril « Baba » Hanouna avait-il trouvé pour venir défendre le chanteur ? Un amoureux de la chanson française, un proche de l’artiste, un ami d’enfance : Patrick Balkany. Âmes sensibles, s’abstenir.
Elles préféraient rester dans la zone contaminée plutôt que de quitter leur maison. Des centaines de milliers d’habitants furent évacués de gré ou de force dans une zone de 30 km après la catastrophe du 25 avril 1986. Mais ces quelques femmes avaient voulu rester, malgré dénuement et abandon.
Environ 700 irréductibles, les SAMOSELY, survivaient ainsi dans la zone la plus contaminée par la radioactivité dans le monde, 2 600 km2, devenue aujourd’hui un « parc involontaire » où se développent une faune et une flore étranges, avec toujours ces habitants tenaces depuis trente ans. (...)
« Prévert est mort il y a quarante ans. » Voilà ce qu’on entend partout ces jours-ci. C’est faux évidemment, Prévert est vivant, et bien vivant, malgré tous les embaumeurs, les empailleurs, les honneurs, les statues, les décortiqueurs.
Il y a cent ans, au Chemin des Dames, tout ceux qui montaient tombaient dans le ravin. 40 000 en sept jours, dont beaucoup de tirailleurs sénégalais. Les bidasses se révoltèrent, crosses en l’air. Longtemps interdite, la chanson de Craonne rend honneur aux mutins magnifiques.
Attendu par le monde entier, le Grand Procès de Macron aura donc lieu le 7 mai à la Bourse du travail de Paris à 18 heures. C’est le sixième procès du tribunal de Là-bas, créé en ...2003 à l’initiative du dessinateur CABU et de l’équipe de LA-BAS. Enregistrés au théâtre Dejazet à Paris devant des salles combles, d’importantes personnalités ont comparu : CHIRAC Jacques (2003) SARKOZY Nicolas (2005), KOUCHNER Bernard (2008), DSK Dominique (2011). C’est le procès du français le plus entarté au monde, LEVY Bernard-Henri dit BHL diffusé en juin 2006 que nous vous proposons de (re)découvrir aujourd’hui.