Charge de CRS samedi à Nice, Geneviève, 73 ans, militante pacifiste, est jetée à terre. Grave fracture du crâne, ses jours sont en danger. Les images circulent partout. Déclaration de Macron : « quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans les lieux qui sont définis comme interdits [1]. »
En somme pour Macron, cette femme qui risque de mourir c’est de sa faute. C’est comme une femme qui se fait violer, au fond elle l’a bien cherché.
Macron, les fragiles t’emmerdent.
Les trop vieux, les trop jeunes, les trop noirs, les trop pauvres, les trop petits, les trop gros, les aveugles, les cul-de-jatte, les manchots, on t’emmerde Macron, on a pas peur de se faire bousculer par tes flics, on a pas peur de venir dans les lieux que tu interdis, on a plus peur, Macron.
Samedi, à Nice donc, Geneviève LEGAY, 73 ans, militante d’ATTAC, manifestait pour la liberté de manifester, les manifestations étant interdites à Nice ce jour-là. Geneviève manifestait le plus pacifiquement du monde. Or à la suite d’une charge, elle tombe grièvement, blessée au crâne. Son état est jugé très sévère et il faudra une longue attente pour apprendre qu’elle va survivre sans savoir quelles seront les suites. Une enquête est aussitôt ouverte et sa famille dépose une plainte [2] ainsi que la direction d’ATTAC. Les images de la vieille dame ensanglantée qu’un CRS enjambe circulent partout.
Emmanuel 1er souligna que "cette dame n'a pas été en contact avec les forces de l'ordre". #GenevieveLegay pic.twitter.com/P3ObKRF3gH
— Duc de Saint-Frippon (@MFrippon) 25 mars 2019
« Moi je me bats pour mes petits enfants ». À une télé quelques instants avant, Geneviève disait : « J’ai 73 ans, qu’est-ce qu’il peut m’arriver ? Cinquante ans que je suis sur le terrain, et voir ce que je vois aujourd’hui, c’est à pleurer ! [3] » Ancienne éducatrice spécialisée, militante CGT, porte-parole d’ATTAC, c’est à elle, avec ses multiples fractures du crâne sur son lit d’hôpital que le suffisant petit Macron fait la leçon en lui adressant un message « de sagesse ».
De plus, avant même d’avoir le moindre résultat de l’enquête, Macron affirme que Geneviève « n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre » [4] Il n’en sait rien.
On se souvient de Robert Pandraud ministre de la Sécurité en 1986, lors de la mort de Malik Oussekine frappé à mort par des policiers dans une manif contre la loi Devaquet. Là aussi, la « fragilité » avait été évoquée. « Si j’avais un fils sous dialyse je l’empêcherais de faire le con la nuit [5]. »
Bien sûr, on le sait, Macron n’est qu’un paratonnerre qui est là pour protéger l’oligarchie dont il est le fondé de pouvoir, n’empêche qu’une fois rétablie, on verrait bien Geneviève venir lui foutre une paire de giffles.
Nous l’accompagnerons.
photo : REUTERS/ Eric Gaillard