Au lieu de susciter la solidarité nécessaire, l’autoritarisme méprisant de Macron allume un peu partout la rage et la colère. Une aubaine pour les complotistes et les malins de l’extrême droite, qui croient le jour de gloire arrivé. On a vu des crétins incultes détourner les symboles de la destruction des Juifs en se parant d’étoiles jaunes, en évoquant le « passe nazitaire ». On a vu des journalistes se faire cogner. On a vu la gauche à la remorque des récupérateurs de droite. Les réseaux se régalent de ces images qui résultent du génie de notre monarque. Mais pour la majorité déboussolée de ces manifestants, l’angoisse et les questions qu’ils se posent sont sincères et légitimes.
Reportage de Dillah Teibi dans la manif de samedi à Paris.
En menaçant de licenciement les aides-soignants récalcitrants à la vaccination, alors même que les forces de l’ordre n’ont pas d’obligation vaccinale, Macron montre à la fois son parfait mépris social et sa soumission à la manière forte. Au service exclusif des riches, il n’a pas d’autre légitimité politique et donc aucune autorité pour faire accepter la vaccination dans l’intérêt général, sinon la violence de la contrainte. À d’autres moments, les Français ont accepté des mesures imposées. La ceinture de sécurité, les limitations de vitesse, l’interdiction de fumer dans les lieux publics, et aussi… les vaccins ! Chaque fois, bien sûr, on a entendu des cris d’orfraie au nom de « la liberté et de la démocratie ». À chaque fois, ces « moi ma gueule » se sont fait entendre, mais chaque fois l’intérêt général a prévalu.
Aujourd’hui, le point commun à ce ras-le-bol hétéroclite, d’une ampleur inattendue, c’est une perte de confiance totale, à la fois envers le monde politique, le monde scientifique et le monde médiatique (et même du monde judiciaire avec l’affaire Dupond-Moretti). Ça fait beaucoup, et c’est la porte ouverte aux camelots des réseaux. Mais le point commun le plus explosif, c’est le mépris. Comme nous dit une dame dans la manif, le mépris « des petits morveux ». Il est urgent de se débarrasser de ces monarques renouvelés tout les cinq ans. Voyez notre reportage sur le Chili, ça redonne la patate !