Un texte de Daniel Mermet datant de 1980 sur France Inter lors de la mort de Jean-Paul Sartre.

Il y a quarante ans, Sartre

Le

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Des dizaines grimpés sur la statue du lion de Denfert, sans cri, sans geste, et toute une foule, toute une lente marée qui empêche le corbillard d’avancer, écrasé sous les fleurs. C’était comme une immense manif mais silencieuse, au ralenti, la dernière manif d’une génération, le plus grand enterrement depuis celui de Victor Hugo, disait-on. Pas d’officiels bien sûr, pas de people, ou alors les people c’était nous, combien ? 30 000, 50 000 ? Pas de service d’ordre, non plus, c’est Jean-Paul Sartre qu’on enterre, cet ordre-là n’est pas le sien, ni le nôtre. Quant aux honneurs, le sien fut de les refuser tous. Oui, c’est toute une génération qu’on enterre ce jour là avec Sartre.

On est en 1980, le 19 avril. Un an plus tard la gauche arrive au pouvoir en France, mais déjà le néo-libéralisme triomphe avec Thatcher et Reagan. Le néo-libéralisme, le conservatisme, la fin des grands horizons, le grand bond en arrière arrivent quand Sartre s’en va. Trois ans plus tard, la gauche en France retournera sa veste et trahira l’espérance populaire. À Jean-Paul Sartre, succéderont les nouveaux philosophes qui allaient le ridiculiser en le caricaturant à jamais juché sur un tonneau alors qu’il s’adressait en mai 1968 aux ouvriers de Renault à Billancourt. Or c’est à moi qu’il s’adressait, à mon frangin tourneur-fraiseur, à ma jeunesse, à mon quartier de « gens de peu », ceux de la banlieue rouge où j’ai grandi, à nous qu’il donnait une conscience de classe, de refus et de révolte.

Une lourde porte se refermait. À Sartre, De Gaulle et Picasso allaient succéder BHL, Sarkozy et les sacs Vuitton. Et, hélas aussi, le journal Libération.

Ah, BHL, avec son bouquin sur Sartre, sur le ton « Tout à fait un type dans mon genre, ce Jean-Paul Sartre ! ». Je vais te dire, pompeux cornichon, ce que nous avions en commun Sartre et moi, c’est la haine du bourgeois. La différence c’est que lui savait de quoi il parlait, puisqu’il était issu de ce monde-là, et qu’il cohabitait avec le bourgeois qui était en lui, alors que moi, c’était par ouï-dire.

Je vais te dire, puisque l’heure avance, je me suis toujours méfié de ces gens-là que je suis obligé de côtoyer depuis si longtemps. La dissidence, la contestation, la révolution, les bourgeois adorent, ils frissonnent. Le bourgeois de gauche idéalise l’ouvrier, ce prolo si brave, si pittoresque, si « vrai ». Il le flatte, il l’imite, il se pare de ses vertus, " Haut en couleur et bien dans son jus" . Il en fut ainsi tant que ces bourgeois ont eu besoin de la force ouvrière, tant qu’ils ont eu peur de cette force, mais un jour basta l’accordéon, ils l’ont lâché dès qu’ils ont pu, dès que leur grand plan de délocalisation et de désindustrialisation leur a permis de se débarrasser de ce beauf alcoolique stupide et raciste.

Sauf que là, Sartre est toujours debout sur son tonneau ridicule, pas glamour du tout avec son œil en biais et sa voix de fumeur. Mais debout. Et parlant. Et excessif. Toujours excessif. Fonçant dans le mur, puis dans un autre, puis dans un autre. À la recherche de la porte. Comme moi, comme j’ai toujours fait, comme nous sommes des millions et des millions à l’avoir fait et à le faire.

Ce que ces bourgeois firent avec le prolétaire, ils l’ont fait avec le nègre, avec la femme voilée, avec l’enfant biafrais, ils l’ont fait avec l’Afghan, le Bosniaque ou la Somalienne, et ils continuent ainsi à entasser des corps dont ils usurpent la souffrance comme autant de marches de leurs glorieux escaliers vers les plateaux de télé et les câlins de leurs maîtres.

Une chose encore. Dire Sartre, c’est aussitôt entendre la phrase fameuse : « je préfère avoir tort avec Sartre que raison avec Raymond Aron ». Si le peu joyeux Raymond Aron fut bien cet atlantiste chantre du néolibéralisme dont nous mesurons aujourd’hui les irréparables dégâts sur notre terre patrie et sur ceux qui s’y accrochent, alors oui, nous avions raison de nous tromper avec Sartre.

C’est vrai que nous avons beaucoup plus parlé de Sartre que nous ne l’avons lu, comme on fait aujourd’hui de Bourdieu ou de Chomsky ou de Simone de Beauvoir. Avec ou sans tonneau. Mais debout. Et aujourd’hui, aujourd’hui même avec le violent projecteur que cette pandémie braque sur vos gueules, chers cornichons, on est en train de comprendre qu’on n’a plus besoin de vous demander les clés pour enfoncer cette porte.

Tout ça pour un texte que j’avais perdu et que l’excellente revue Ballast a retrouvé dans une ancienne revue devenue mythique « Oblique » créée par le génial et regretté Roger Borderie. En 1980, j’étais depuis peu à France Inter dans la belle équipe de l’Oreille en Coin. Le matin avant mon émission, les patrons, Pierre Codou et Jean Garretto, m’ont appelé pour me demander de faire « quelque chose de spécial sur la mort de Sartre ». Il n’y avait que ces deux fous de radio pour avoir une idée pareille. C’est le texte d’introduction de cette émission qui a été publié ensuite dans Oblique. C’était il y a quarante ans. Hier donc.

Daniel Mermet, 15 avril 2020.

Sartre est mort

Il y a du soleil plein le jar­din. Le chat dort sur une chaise blanche. Ce matin, les tulipes sont enfin ouvertes, j’ai eu rai­son d’ar­ro­ser hier soir.
Il fait beau.
Un vent très léger fait bou­ger les jour­naux.
Jean-Paul Sartre est mort.
Les tulipes sont rouges, cer­taines sont ouvertes, d’autres pas encore. Ce matin, à six heures et demi à la gare de Mantes, j’ai ache­té tous les jour­naux. Il y avait foule autour du kiosque, tous les gens d’i­ci vont tra­vailler à Paris.
Je n’ai pas envie de tra­vailler aujourd’­hui.
Je sais, c’est déri­soire, un ani­ma­teur de radio qui raconte ses états d’âme, c’est comme un clown qui entre à Notre-Dame, mais il y a des jours où on a plus envie de jouer, mettre son faux-nez, jouer de la trom­pi­nette. Il y a des jours où on vou­drait tout sim­ple­ment trou­ver les mots, les mots les plus simples pour dire qu’on est tout sim­ple­ment ému...


J’ai appris la nou­velle hier soir, mar­di 15 avril. Vers minuit un ami m’a télé­pho­né. Sartre est mort. Et nous étions muets, nous qui étions sûrs de n’a­voir aucun père, aucun repère.
J’ai télé­pho­né à d’autres amis et d’autres voix m’ont appe­lé dans la nuit. Et nous avons par­lé long­temps, comme nous par­lions autre­fois, des heures devant un café, à St-Michel, à St-Germain-des-prés.
Nous qui n’o­sons plus, même en paroles, refaire le monde qui nous a refait.
Dans la nuit la voix des vieux amis me par­ve­nait d’une ferme en Bretagne, d’une boîte en Provence, et tan­dis qu’on se par­lait dans ce bis­trot grand comme la France, à un moment j’i­ma­gi­nais dans la nuit nos lampes de che­vet éclai­rant vague­ment nos biblio­thèques,
nos maigres signes inté­rieurs de richesse,
les vieux livres de poches trouées,
les Mains sales, la Nausée,
que nous lisions dans le métro
en tuant (du regard !)
les bour­geois dans le dos…

Et petit à petit ces voix qui se par­laient dans le noir
esquis­saient vague­ment la pho­to de la classe. La pho­to d’une classe.
La nôtre.
Une pho­to qui repré­sente une ban­lieue idiote
entre l’u­sine à gaz et le Canal de l’Ourcq,
un lieu où il n’y a pas lieu d’es­pé­rer.
On devait avoir huit ans en 1950.
Dans le quar­tier il y avait des Italiens, des Arméniens, des Arabes, des Juifs, des Espagnols, des Portugais,
et des Français,
et tout autour la pluie, le cra­chin et l’é­trange cha­leur
de toute la petite sueur des pauvres
et on ne savait pas du tout ce qu’é­tait un gigot
pas plus qu’un phi­lo­sophe.
On se cachait der­rière les pla­tanes de la route natio­nale et on atten­dait que passent une belle bagnole, une grande trac­tion noire, une amé­ri­caine brillante et on leur lan­çait des pierres.
On savait même pas que ça s’ap­pe­lait la haine, ce truc dur comme un caillou, que si tu te casses la gueule ça fait très mal aux genoux.
On avait juste appris la leçon « les pauvres sont des cons ».
Et on savait pas que quelque part, quel­qu’un s’a­char­nait à com­prendre, à expli­quer les rai­sons de la colère, les rai­sons de se révol­ter.

Jean-Paul Sartre est mort.
Il nous res­sem­blait si peu ce vieux, cet enfant de bour­geois culti­vé, cet intel­lec­tuel-né, nous qui appre­nions à lire dans Le Parisien Libéré, nous qui n’a­vons jamais réus­si à lire aucun de ses livres de phi­lo­so­phie, nous savons, que de tous les grands intel­lec­tuels qui se sont comme on disait naguère « enga­gés » auprès de la classe ouvrière, auprès des dam­nés de la terre,
Sartre a été le seul à n’a­voir pas usur­pé
jamais il ne s’est dégui­sé en nègre ou en ouvrier.
Il n’a pas tra­hi « ces gens-là »
dont je fus
dont je suis
et pour des mil­liers, pour des mil­lions de gens aujourd’­hui
l’é­mo­tion c’est
la mort d’un homme qui n’a pas tra­hi.
Avec son œil qui dit merde à l’autre
il a dit merde à la conne­rie
merde à toutes les oppres­sions, à toutes les pres­sions
même celles de ses amis
il nous a dit qu’il y a un autre monde mais qu’il est
dans celui-ci
et il nous a appris la contra­dic­tion, tout au long de sa vie
il s’est contre­dit
jus­qu’au bout, celui que les vieux cons appellent le phi­lo­sophe du déses­poir a dit les rai­sons de l’es­poir
aujourd’­hui.


En 56 nous avions gran­di.
Il fal­lait s’en sor­tir à tout prix (c’est si loin la ban­lieue, Paris).
S’en sor­tir, deve­nir n’im­porte quoi, chau­dron­nier, des­si­na­teur, avoir une che­mise en nylon.
Des types sur le mar­ché ven­daient L’Humanité.
La nuit ma mère fai­sait de la confec­tion.
« C’est pas bien de se dire qu’on est des pro­lé­taires. »
Mon vieux, avec un crayon bleu, entou­rait les petites annonces dans un jour­nal où il était écrit : « Les chars sovié­tiques écrasent Budapest ».
Un same­di, par hasard je suis allé à la Bibliothèque muni­ci­pale. La biblio­thé­caire était une vieille anar­chiste. Elle disait : « Chers petits, vous n’êtes que des peigne-culs, il vous faut apprendre le lan­gage de l’en­ne­mi. » J’ai rame­né des livres à la mai­son dans un sac à pro­vi­sion des fois qu’on trouve la solu­tion dans ces mots écrits si petit entre deux mor­ceaux de car­ton.
Les Chemins de la liber­té c’é­tait vache­ment coton.
On reco­piait des pas­sages sur des pages de cahier qu’on accro­chait au mur, au-des­sus du cosy-corner1 :
« J’étais un enfant, ce monstre que les adultes fabriquent avec leurs regrets. » Ça fai­sait de la peine à ma mère et c’é­tait l’Algérie.
On tor­tu­rait allè­gre­ment, on appe­lait ça des « évé­ne­ments ». Et tout deve­nait clair. On envoyait le contin­gent. Pendant quatre ans, Gérard, Maxime, Jean et mon frère on se disait on va y aller. On avait peur. On en a pro­fi­té pour apprendre un gros mot : Déserteur.

Place de la République, en sor­tant de l’é­cole, on balan­çait des bou­lons sur la gueule des flics. Jean-Pierre s’est fait ouvrir la tête. Le sang cou­lait sur son blou­son, devant le maga­sin « À la toile d’a­vion ».
Nous avons eu 20 ans en 1962.
Nous avons vu les cha­rognes de Charonne.
Et je me fous éper­du­ment de par­ler comme un ancien com­bat­tant.
Nous avions sim­ple­ment 20 ans
l’an­née de l’in­dé­pen­dance de l’Algérie
20 ans.
Bien plus tard j’ai lu Paul Nizan, Aden Arabie qui com­mence avec cette phrase :
« J’avais 20 ans et je ne lais­se­rai per­sonne dire que c’est le plus bel âge de la vie. »

Et il y a eu 68. Nous avions fini de gran­dir et nous nous sommes beau­coup aimés.
Je ne sais pas si vous vous rap­pe­lez on avait appe­lé ça le prin­temps.
Mes enfants jouaient dans l’herbe à côté du tran­sis­tor.
Nous avons enten­du la voix de Sartre sur un poste péri­phé­rique.
Il disait que sa géné­ra­tion avait fait faillite et il nous par­lait d’un stu­pé­fiant, d’un enfan­tin, d’un incroyable espoir.

Sur nos lignes de télé­phone nous avons par­lé toute la nuit.
Séparés par des mil­liers de kilo­mètres, nous avions envie de nous tou­cher, de nous ser­rer. Je sais, j’ai l’air de par­ler de nous, mais nous par­lions de lui.
Vers six heures et demi ce matin je suis allé à la gare cher­cher les jour­naux. Sur la place du vil­lage devant chez moi, des types mal réveillés, des ouvriers, des immi­grés atten­daient l’au­to­car qui fait le ramas­sage pour les usines Renault à Flins. Ils n’é­taient pas au cou­rant.
J’ai lu les jour­naux, vous aus­si. Des pages entières sur la mort de Sartre. Des jour­na­listes font leur bou­lot, cer­tains très bien. Il faut des évé­ne­ments comme ça pour que la France se rap­pelle Voltaire, Victor Hugo, la Révolution, la Commune et la Résistance.
Et il y a les autres, les asti­cots, les hyènes, « l’in­dé­crot­table chep­tel des pro­fi­teurs d’a­bîme » dont par­lait Antonin Artaud, les putains pas res­pec­tueuses qui écrivent tou­jours putain avec un P et trois petits points. Mais ceux-là, pas la peine de s’en rap­pe­ler, ils sont là tous les jours, vigi­lants, morts-vivants, les har­dis mili­tants de la médio­cri­té.
Mais trop tard, il y a les mots. Les mots impri­més.
Et nous sommes tous les auteurs, et nous sommes tous les héri­tiers.

Daniel Mermet, 15 avril 1980.

Voir aussi

Les obsèques de Jean-Paul Sartre dans le journal télévisé de Léon Zitrone sur Antenne 2 le 19 avril 1980 :

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