Boxeur contre gendarmes, mains nues contre casques et boucliers. Le combat semblait déséquilibré. Tout le monde a en mémoire les images de cet ancien boxeur, champion de France, qui, après avoir raccroché les gants, les a rechaussés le temps d’une manif de « gilets jaunes » sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor.
Devenu pour certains une icône du mouvement, pour d’autres un casseur de flics, Christophe Dettinger comparaissait mercredi 13 février devant le tribunal correctionnel de Paris. Un procès médiatique pour une justice politique ?
Christophe Dettinger a écopé de 30 mois de prison, dont un an ferme avec aménagement de peine. Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » le 17 novembre 2018, 8 400 personnes ont été interpellés, 7 500 placées en garde à vue, pour 1 800 condamnations, selon les chiffres du ministre de l’Intérieur ce jeudi 14 février. Et 316 « gilets jaunes » sont placés sous mandat de dépôt.
Manier le bâton de la police et le glaive de la justice pour discréditer, détourner, et faire oublier le caractère profondément politique du mouvement. Un grand classique dans l’histoire de la contre-révolution, couper un mouvement de contestation populaire de ses soutiens et notamment celui de la petite bourgeoisie.