« Les terroristes sont musulmans, et tous les musulmans sont terroristes. » C’est ce que balance un restaurateur à deux clientes qu’il met à la porte sous prétexte qu’elles portent le voile. C’était en août 2016, un samedi soir, dans un restaurant cossu de Tremblay-en-France, dans le 93, le Cénacle. Les jeunes femmes contactent la police, qui se rend sur place et rédige un procès-verbal. Une vidéo de la scène se répand aussitôt et dépasse un million de vues :
Le lendemain dimanche, notre reporter Dillah Teibi arrive sur place. Arrive aussi une bande de jeunes très remontés…
Et là, que se passe-t-il ? L’histoire peut tourner au drame, couteau, coup de feu, ou bien on s’engueule et on finit par accepter des excuses à l’amiable, ou bien on préfère porter plainte et aller en justice ?
Quelle a été la suite et le dénouement de cette affaire de racisme ordinaire ?
En avril 2016, alors que la majorité du pays rejetait clairement la loi Travail, le premier ministre, Manuel Valls, lors d’un colloque intitulé « l’islamisme et la récupération populiste en Europe », indiquait ce que serait le terrain de jeu de la campagne présidentielle qui s’ouvrait : « bien sûr, il y a l’économie et le chômage, mais l’essentiel, c’est la bataille culturelle et identitaire [1]. » La recette est aujourd’hui reprise par le pouvoir en place, séparatisme, laïcité, voile et salafisme. Voilà l’essentiel, non ?
JUGEMENT
En 2019, le restaurateur a été reconnu coupable de discrimination par la cour d’appel de Paris, et condamné à payer une amende de 3 000 euros. La question de savoir si les deux jeunes femmes étaient venues faire un « testing » en lien avec une association, comme l’avait évoqué le parquet, a été écartée. Le procureur a d’ailleurs indiqué que le « testing » n’est pas illégal.
Programmation musicale :
– Médine (avec Aboubakr) : Ni Violeur Ni Terroriste