Nouvelles violences policières contre des migrants et des journalistes

PARIS, LA NUIT DE LA HONTE

Le

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La place la République lundi 23 novembre avant l’évacuation violente du camp de migrants (photo : Médecins du Monde)

Nouvelles violences policières cette nuit dans Paris contre des migrants et des journalistes. Même le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin sur Twitter se dit choqué par les images de la nuit. « Je viens de demander un rapport circonstancié sur la réalité des faits au Préfet de police d’ici à demain midi. Je prendrai des décisions dès sa réception », a-t-il ajouté.

Lundi 23 novembre au soir, plusieurs centaines de migrants, environ 450, en errance depuis l’évacuation du campement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) mardi dernier, ont monté un nouveau campement sur la place de la République à Paris. Leurs revendications : « Nous demandons des ouvertures de places d’hébergement et un réel système d’accueil des exilés ». En moins de deux minutes, environ 500 tentes bleues se sont déployées sous la statue de la République, vite investies par des centaines d’exilés, en majorité originaires d’Afghanistan.

À peine une heure après l’installation, les forces de l’ordre ont commencé à enlever une partie des tentes, parfois avec des personnes encore à l’intérieur, sous les cris et huées des militants et des migrants. Et c’est finalement sous les tirs de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement que quelques centaines d’exilés et leurs soutiens ont été dispersés par les forces de l’ordre dans les rues du centre de Paris.

Voici le témoignage du journaliste Remy Buisine, lui aussi molesté par les policiers lors de l’opération :

« On a peur qu’ils soient évacués sans solution, comme ce qui s’est passé mardi dernier à Saint-Denis », lors du démantèlement d’un important campement informel qui s’était constitué depuis l’été près du Stade de France, a expliqué Maël de Marcellus, responsable parisien de l’association Utopia56.

Les forces de l’ordre appliquent le principe de « zéro tolérance » pour les campements de migrants dans la capitale, institué par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, en début d’année. Depuis, beaucoup ont reculé vers la Seine-Saint-Denis. Mais en lisière de Paris, « l’invisibilisation » conduit à une « chasse à l’homme », explique Louis Barda, responsable des maraudes chez Médecins du Monde. Selon ses remontées, les violences que subissent les exilés les poussent déjà à quitter Paris pour rejoindre Calais.

Le DAL rappelle qu’il y a actuellement 70 000 logements disponibles et géolocalisés sur Airbnb qui ne sont pas loués à cause du Covid-19. Si tout ces logements sont vides et précisément identifiables, dans ce cas, pourquoi ne pas les réquisitionner ?

L’ampleur du mouvement d’opposition à la loi sur la Sécurité Globale et notamment contre son article 24, oblige l’exécutif a faire profile bas. Sur franceinfo, David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) a vu des gestes inappropriés. "Effectivement, on voit des gestes inappropriés de la part de certains gendarmes ou policiers face à des journalistes, à des migrants, Il faut impérativement garder son sang-froid et surtout on ne peut faire usage d’une force que si elle est légitime."

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Vous pouvez retrouver ici les images choquantes captées par Rémy Buisine qui ont fait réagir jusqu’au ministre de l’Intérieur hier soir :

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