Oui, je suis une pute, et alors ? SAM le proclame bien fort. Elle assume. Mais les infirmières de la sexualité publique sont dans une mauvaise passe, et même plus de passes du tout. Ce salaud de Covid a chassé le client, et SAM ne s’est pas encore convertie au télétravail. En plus de ça, il y a cette loi de 2016 qui pénalise le client, et comme beaucoup de ses 30 000 collègues, elle a vu son chiffre d’affaires s’effondrer. Et aucun filet social. Juste un RSA et encore. Et ces vaches de bourgeois qui les appellent des filles de joie !
Avec le confinement lié au Covid-19, les prostituées sont dans une situation de grande fragilité. Selon le secrétariat d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, 30 000 personnes sont prostituées en France [1]. D’autres sources avancent le chiffre de 50 000.
Plusieurs associations, notamment le Bus des femmes, l’affirment : les revenus des prostituées ont fondu comme neige au soleil.
Le coronavirus vient porter un coup fatal aux prostituées déjà fragilisées par la loi dite « prostitution » du 13 avril 2016, qui a remplacé le délit de racolage par la pénalisation des clients. Ces derniers sont passibles d’une amende de 1 500 euros, et même 3 750 euros en cas de récidive. Bon nombre de prostituées ont donc vu chuter leur chiffre d’affaires.
Sam est dans ce cas. En général, elle exerce au bois de Boulogne. Mais avec le confinement, l’activité est interrompue. Tout récemment, elle a obtenu un petit studio dans une HLM. Du coup, elle reçoit ses clients réguliers chez elle. Et le risque sanitaire ? « Faut bien bouffer ».
Programmation musicale :
– Romain Bouteille : Rue de la pompe à Nice