Frédéric Lordon et Bernard Friot avec les occupants de Paris 1-Tolbiac. Reportage Dillah Teibi

LORDON ET FRIOT À LA COMMUNE DE TOLBIAC !

Le

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement

Méfiez vous de ce vieux Friot et de ce fou de Lordon qui viennent apporter des armes à la jeunesse. Ils apportent du grain à moudre à l’eau du moulin de la lutte. Or, attention, lutter, c’est vivre, lutter, c’est comprendre, lutter, c’est tout. C’ est le rideau qui se déchire, c’est le cœur battant, c’est la nuit dévergondée, c’est une balle dans le coeur, c’est l’ennemi qui n’est plus qu’un tigre de papier, c’est le point du jour. C’est leur tour aux lutteurs d’aujourd’hui, c’est le tour de la jeunesse, dans les facultés occupées, dans les quartiers, dans les gares, c’est le tour des humiliés, c’est plus fort, c’est mille fois plus fort, dix mille fois plus fort que Macron et son monde et leur com’ et leurs calculs de larbins de luxe au service des riches.

Non, le vieux Friot et ce fou de Lordon ne s’éloignent pas de la lutte des cheminots, des éboueurs, des postiers, des aide-soignantes et des autres. Ils sont là pour donner de la profondeur à ces aspirations humaines. De la hauteur, des racines, du courage. Pour dire que nous sommes tous les otages de ce pouvoir de merde. C’est leur boulot de dire ça. Jadis, on disait : il y a des travailleurs manuels et des travailleurs intellectuels. Les uns et les autres ont la même valeur. À la fin de son plus beau livre, Les Mots, Jean-Paul Sartre dit : « jamais je ne me suis cru l’heureux propriétaire d’un "talent" : ma seule affaire était de me sauver – rien dans les mains, rien dans les poches – par le travail et la foi. Du coup ma pure option ne m’élevait au-dessus de personne : sans équipement, sans outillage je me suis mis tout entier à l’œuvre pour me sauver tout entier. Si je range l’impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui ». Avouez que ça nous change des pompeux cornichons de plateau de télévision avec leur livre en promotion. Ils sont peu nombreux, ceux qui mettent le savoir au service du contre-pouvoir, Nizan, Chomsky, Bourdieu, et quelques autres. Ceux qui changent le monde ne sont jamais nombreux. Il faut parler ainsi aujourd’hui face cette étouffante médiocratie, devant ces vies humaines asservies et saccagées. Nous arrivons au point insupportable. Alors lutter, oui, se repeindre des ailes, donner un sens plus pur aux mots de la tribu, se repasser Miles et Lhasa, reprendre là où ça a déraillé, faire chauffer les pavés, écouter le vieux Friot et ce fou de Lordon. Oui, on a raison de se révolter, toujours. Et là, c’est maintenant.

D.M.

Bienvenue à la Commune libre de Tolbiac

Bienvenue à la Commune libre de Tolbiac

Frédéric Lordon

Frédéric Lordon

Bernard Friot

Bernard Friot

reportage : Dillah Teibi
mixage : Jérôme Chelius

L'équipe de Là-bas attend vos messages dans les commentaires et sur le répondeur au 01 85 08 37 37 !

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

Noam CHOMSKY et Jacques BOUVERESSE. Dialogue au Collège de France avec Daniel MERMET (texte, vidéo et PODCAST) CHOMSKY, ORWELL, RUSSELL : LA VERITÉ, POUR QUOI FAIRE ? Que peut la vérité face au complotisme d’extrême droite ? AbonnésVoir

Le

Pour George ORWELL, c’est un point fondamental. « Ce qu’il y a d’effrayant dans le totalitarisme, ce n’est pas qu’il commette des atrocités, mais qu’il s’attaque au concept de vérité objective : il prétend contrôler le passé aussi bien que l’avenir. »

Le 31 mai 2010, à l’occasion du colloque « Rationalité, vérité et démocratie : Bertrand Russell, George Orwell, Noam Chomsky » organisé par Jacques Bouveresse au Collège de France, Daniel Mermet s’entretenait avec Jacques Bouveresse et Noam Chomsky sur le thème du concept de vérité. Y a-t-il « une vérité objective, en dehors de nous, quelque chose qui est à découvrir et non qu’on peut fabriquer selon les besoins du moment » ?

Avec le texte intégral de cette rencontre, nous vous proposons la vidéo réalisée par les Mutins de Pangée.

Hommage à Pierre Seel Accès libreÉcouter

Le

Hommage à Pierre SEEL, récemment disparu, déporté au camp du Struhoff en Alsace parce que homosexuel.
Les homosexuels devaient porter un triangle rose, on estime que 10 000 à 15 000 personnes ont été tuées par les nazis selon lesquels l’homosexualité représentait un danger pour l’homme.

Trop longtemps abusés, invisibles et tondus jusqu’à l’os. Un reportage de Dillah Teibi MAIS QUI SONT CES GUEUX EN JAUNE ? AbonnésÉcouter

Le

À la cour du président des riches, on s’interroge. Qui sont ces gueux sous nos fenêtres ? Pourquoi ces brailleries et ce grabuge alors que nous faisons tout pour leur bien ? Du côté des experts médiatiques et des voyantes ultra-lucides, on se demande quelles sont ces gens-là , des beaufs racistes et violents ou juste des ploucs avec leurs bagnoles qui puent ? Des fachos ou des fachés ? Faut-il les lécher ou les lyncher ?