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Les Sexplorateurs. Giorgio BAFFO : "En bonne chrétienne, offrez votre cul" (4/7)

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illustration : Luc Lafnet (1899-1939)

[RADIO] Les Sexplorateurs : Giorgio Baffo (4/7) [INTÉGRALE]

Enfin les « Sexplorateurs » sont de retour. Pour bien jouir de votre été, voici quelques-unes des chaudes émissions qui ont débauché tant d’oreilles et fâché tant de faux-culs. Aujourd’hui, nous voilà à Venise au XVIIIe siècle sur les pas de Giorgio BAFFO, magistrat, sénateur et poète d’une obscénité foisonnante et revigorante et dont les textes qui défiaient les inquisiteurs de la République, faisaient la joie de ses contemporains dans les cafés et les bars à vin de Venise au temps des masques, au temps de Goldoni et de Casanova.


Voici ce qu’en disait Guillaume Apollinaire :

"Baffo, ce fameux vérolé, surnommé l’obscène, que l’on peut regarder comme le plus grand poète priapique qui ait jamais existé et en même temps comme l’un des poètes les plus lyriques du XVIIIe siècle, écrivait dans ce patois vénitien qu’ont illustré un grand nombre d’ouvrages remarquables dans tous les genres. (...)

Giorgio Baffo naquit à Venise en 1694 et y mourut en 1768, âgé de soixante-quatorze ans. Il était le dernier représentant d’une vieille famille patricienne qui avait fourni une sultane aux Ottomans. (...)

Les poèmes de Baffo ne parurent pas de son vivant. Trois ans après sa mort, ses amis firent paraître un recueil qui contenait près de deux cents pièces. (...)"

Guillaume Apollinaire, Les Diables amoureux



DAMES CROYEZ-VOUS ?

Donne credeu che sol pissar
La mona v’abbia fatto la natura ?
La ve l’ha fatta, perché el mondo dura
Facendove dai omeni chiavar.
Ogni qualvolta la volè salvar,
e che ghe mettè su la serratura,
che vu fè un gran peccà mi go paura,
per el qual v’abbiè el culo da brusar.
Tiolelo ancuo piuttosto che diman,
che oltre che gavarè sto bel sollazzo,
farè un’opera bona da Cristian.
Perché, sappiè, che come è fatto el giazzo
Per renfrescarne, e per magnar el pan,
cussì la mona è fatta per el cazzo.

Dames, croyez-vous que ce soit seulement pour pisser
Que la nature vous a doté d’une chatte ?
Elle vous l’a donnée pour que le monde survive
En vous faisant baiser par les hommes.
Chaque fois que vous la voulez sauver
En refusant son accès
Vous commettez un grand péché qui me fait peur.
Le cul doit vous brûler.
Offrez le aujourd’hui plutôt que demain
Parce que c’est non seulement donner un grand plaisir
Mais aussi faire œuvre de bonne chrétienne.
Parce que de même, que la glace est faite
Pour rafraîchir, le pain pour ôter la faim,
La chatte est faite pour la bite.

Giorgio BAFFO




Programmation musicale :
 Vivaldi : L’incoronaziona di Dario, Ensemble baroque de Nice. Dir G. Bezzina
 The Monteverdi Circle : Car mio, che non lomguire

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.