Mai 1886 : massacre à Chicago

Le 1er Mai a une histoire

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(version colorisée d’une gravure parue en 1886 dans l’hebdomadaire Harper’s Weekly)

Cette histoire commence le 4 mai 1886 à Chicago. Sur Haymarket Square, lors d’une manif dans la longue lutte pour la journée de huit heures, une bombe explose, des policiers sont tués, huit hommes sont arrêtés et accusés de meurtre. Le procureur Julius Grinnel est très clair : « ces hommes sont choisis parce qu’ils sont des meneurs. Ils ne sont pas plus coupables que les milliers de personnes qui les suivaient… Messieurs du jury, condamnez ces hommes, faites d’eux un exemple, faites les pendre et vous sauverez nos institutions et notre société. »

C’est donc avant tout le procès du mouvement ouvrier. Tous sont condamnés, quatre sont pendus en public, un autre se suicide en prison à la dynamite. L’événement aura un grand retentissement à travers le monde. Après des décennies de révoltes ouvrières, la journée de travail de huit heures en France sera votée en avril 1919, sans diminution de salaire…

[VIDÉO] Howard Zinn, une histoire populaire américaine, extrait du film de Daniel Mermet et Olivier Azam (2015)

L'HISTOIRE DU 1ER MAI - Extrait du film Howard Zinn, une histoire populaire américaine
par lesmutins.org

[REPORTAGE RADIO] 4 mai 1886, massacre à Chicago

journalistes : Daniel Mermet et Giv Anquetil
réalisation : Jérôme Chelius et Franck Haderer
préparation : Jonathan Duong

Une émission diffusée la première fois le 30 avril 2014 sur France Inter.

Programmation musicale :
- May Day Orchestra : This Land is not Free
- Utah Phillips : Joe Hill
- Émile Combes : La Marche du 1er Mai

[VIDÉO] Studs Terkel : « il y a 110 ans, ici même, l’histoire a été écrite »

En mai 1996, 110 ans après le massacre de Haymarket Square, le journaliste Studs Terkel rendait hommage à la lutte des travailleurs pour la journée de huit heures. Une églantine au poing, il concluait : « let’s keep battling », continuons le combat !

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Chacun a en soi un bourgeois qui sommeille François Bégaudeau : « Je rêverais qu’une assemblée populaire administre France Inter » AbonnésVoir

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Je suis un bourgeois et j’en suis fier. Personne ne dit une chose pareille. Le bourgeois, c’est l’autre, le bobo, le faux-cul, le gras du bide. Et encore, ça se dit plus, bourgeois, c’est désuet. Depuis longtemps, le bourgeois a appris à se déguiser. Une casquette de pêcheur, une veste de paysan, un blue jean comme les ouvriers. Il a entonné des discours indignés et révoltés contre le mal, contre le fascisme et contre les cons. C’est un libertaire, le bourgeois. Contre l’impôt, contre le voile, contre les flux migratoires incontrôlés. Il proclame la révolution. C’est le titre du livre d’Emmanuel Macron, RÉVOLUTION. Il est progressiste aussi. Le mouvement qui soutient Macron se proclame « progressiste ».

C’est le printemps !!!! Accès libreÉcouter

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Musicale pour fêter l’arrivée des beaux jours...
avec Edith Piaf "Enfin le printemps", Jacques Prévert "Le temps perdu", Aznavour "C’est le printemps", Bourvil, Lester Young "Two to tango" et les Fabulous troubadours "Y des Garçons"

Connaissez-vous Gerhard Haderer ? AbonnésLire

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On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.