La messe est dite pour les salariés de General Electric ! Retour sur notre enquête

ALSTOM, MACRON, HISTOIRE D’UNE TRAHISON

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22 octobre 2019

ALSTOM-MACRON : ILS NE L’EMPORTERONT PAS AU PARADIS !

« Je vais te couper le bras – Ah non, c’est trop ! – D’accord, alors je te coupe la main ! – Super, j’ai sauvé mon avant-bras ! ».

La messe est dite pour les travailleurs de Belfort : lundi 21 octobre, une majorité de salariés a adopté à main levée le plan de licenciement de la direction de General Electric. Au lieu de virer 792 salariés du site de Belfort, comme initialement prévu, la multinationale américaine n’en vire que 495 ! La belle affaire ! Une technique de négociations somme toute assez classique lorsque les partis sont déséquilibrés : tu sauves ton bras, mais tu n’as plus ta main.

Comme à chaque conflit social, l’entreprise a joué la division : Sud et la CFE-CGC ont signé l’accord, s’en félicitent, et certains salariés sont soulagés d’être « sauvés ». Alors que la CGT, elle, ne voulait rien savoir, a quitté l’intersyndicale depuis samedi dernier, et accuse SUD et la CFE de s’être « vendus » à la direction. « C’était ça ou rien », selon les porte-paroles de SUD. Mais pour ceux qui ont tenu le piquet de grève depuis 10 jours, qu’ils soient SUD ou CGT, « ça » a un goût amer. 500 personnes sur le carreau, un fleuron industriel démantelé petit à petit : c’est le résultat en bout de course de l’incroyable scandale Alstom-Macron.

Mais ils ne l’emporteront pas au paradis : nous passons en libre accès une semaine notre enquête sur cette affaire d’État mêlant impérialisme américain, pacte de corruption et financement d’une campagne présidentielle.

L’annonce est tombée mardi 28 mai, deux jours après les élections européennes : General Electric, la multinationale américaine qui a racheté Alstom énergie il y a 4 ans, s’apprête à supprimer 1055 emplois à Belfort [1]. Comment en est-on arrivé là ? L’histoire à peine croyable de la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric est digne d’un film d’espionnage. Un polar dans lequel on retrouve mêlés le FBI, la justice américaine, des histoires de pots de vin et de corruption... et qui remonte jusqu’au financement de la campagne d’Emmanuel Macron !

ALSTOM, MACRON, HISTOIRE D'UNE TRAHISON
par Là-bas si j'y suis

Le piège américain

En 2014, Alstom est une entreprise florissante. Bien sûr, elle est plus petite que ses concurrents directs et doit envisager des rapprochements, mais elle a 50 milliards d’euros de contrats devant elle, soit 10 ans de commandes. Bref, il n’y a pas le feu pour la vendre.

Sauf que pour obtenir ces contrats Alstom a versé des pots de vins partout sur la planète pendant 10 ans [2].

Au moment de la vente à General Electric, Alstom est donc poursuivie depuis des années pour corruption par le Department of Justice [3], une juridiction très spéciale des États-Unis qui dépend de la Maison Blanche. Un instrument de « guerre économique ». Dans le viseur du « DOJ » se trouve un personnage central de cette affaire, Patrick Kron. En tant que PDG d’Alstom depuis 2003, Patrick Kron est tenu pour responsable par les américains de cette vaste entreprise de corruption et fait face à de très lourdes sanctions : une possible peine de prison et une énorme amende qui mettrait Alstom à plat. Pour lui faire peur et tenter de le faire chanter, la justice américaine va carrément emprisonner l’un de ses proches collaborateurs, Frédéric Pierucci, qui témoigne dans notre reportage. En somme, l’enquête de la justice américaine va être utilisée pour contraindre Patrick Kron à vendre Alstom à son concurrent américain, General Electric [4]. Un pur et simple racket.

Un pacte de corruption ?

Mais l’histoire ne s’arrête pas là : une commission d’enquête parlementaire présidée par Olivier Marleix, député Les Républicains de l’Eure, a soulevé l’année dernière de très lourds soupçons : outre le chantage exercé par la justice américaine, le président de la commission d’enquête soupçonne que cette vente d’Alstom énergie a joué un rôle dans le financement de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron en 2017 [5]. En effet, c’est Emmanuel Macron qui, en novembre 2014, alors qu’il est ministre de l’Économie, autorise la vente d’Alstom. Pour une telle transaction à plusieurs milliards de dollars, des bataillons de banquiers, d’avocats d’affaires et de communicants sont engagés par les deux entreprises. Et il est très curieux, selon Olivier Marleix, « de retrouver dans la liste des donateurs d’En Marche des personnes qui étaient intéressés, directement ou indirectement, à la vente d’Alstom énergie », justement en tant que banquiers, avocats d’affaires ou actionnaires. Cela pourrait s’interpréter selon lui comme « un pacte de corruption » [6].

Olivier Marleix a signalé le 17 janvier dernier au procureur ses graves soupçons [7], conclusion de 6 mois d’enquête parlementaire et de dizaines d’auditions. Des soupçons que la justice a pris au sérieux, puisqu’une enquête a été ouverte par l’Office Centrale de Lutte contre la Corruption de Nanterre [8]. Olivier Marleix a été entendu le 29 mai dernier par la justice dans cette affaire en cours d’instruction [9].

Qui sont-ils, ces bénéficiaires de la vente d’Alstom que l’on retrouve ensuite dans le financement de la campagne d’Emmanuel Macron ? Il suffit de se pencher quelques minutes sur la liste des donateurs pour constater des potentiels conflits d’intérêts majeurs. Nous vous révélons dans ce reportage les noms de quelques-uns de ces personnages, banquiers d’affaire et haut-fonctionnaires, qui auraient pu selon la commission d’enquête nouer un « pacte de corruption » avec Emmanuel Macron autour de la vente d’Alstom.

Pour les salariés à Belfort, une lutte à la vie à la mort

Les salariés de Général Electric à Belfort n’ont pas prévu de se laisser voler leur patrimoine et leurs emplois sans broncher. Le 22 juin, une grande manifestation unitaire était organisée à Belfort et a rassemblé près de 10 000 personnes, tous les syndicats, et des élus de la droite jusqu’au NPA. Par deux fois déjà, ouvriers et cadres ont empêché le démarrage du plan social en bloquant l’accès aux réunions. Mais General Electric a décidé de passer en force son plan de licenciements, malgré le boycott total des négociations par les salariés. Le compte-à-rebours de trois mois est lancé et le couperet devrait tomber fin septembre.

Tant sur le plan judiciaire que social, l’affaire Alstom-GE est loin d’être terminée. Mais la justice est lente, et elle n’a souvent pas autant de courage pour poursuivre les cols blancs que de zèle pour punir les gilets jaunes. En attendant, dans « la ville aux Trois Sièges » [10] au glorieux passé résistant, c’est une lutte à la vie à la mort qui s’engage.

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    Fondateur avec Henri Langlois de la Cinémathèque française en 1936, George Franju fut le créateur, avec Les Yeux sans visage, d’un des mythes les plus fertiles de l’histoire du cinéma. Au-delà de ce classique, Franju ne cessa de mettre en scène la lutte des puissances anarchistes du rêve et de la nuit avec celles, aliénantes, du pouvoir.

    Le visage ciselé, idéal mais artificiel de Christiane recouvre un cauchemar : une face mutilée et crevassée de cicatrices noires. Ce masque de Colombine rêveuse est la prison des fantasmes de son père, mandarin gonflé de son pouvoir. Génessier a fait du visage de Christiane son chef-d’œuvre inconnu, sans cesse recommencé à partir de la peau qu’il arrache à d’autres jeunes filles. Le miroir obscur menant aux Yeux sans visage, Franju l’a d’abord traversé dans le documentaire. Dans le court métrage Poussières, la délicatesse et la blancheur de la porcelaine dissimulent les poumons cancéreux des ouvriers du kaolin. La belle visiteuse blonde du musée d’Hôtel des Invalides, qui se recoiffe dans un périscope, a quant à elle pour reflet les gueules cassées de 14. L’envers de la beauté, de la paix ou du confort est la maladie, la défiguration et le pouvoir qui s’exerce sur un peuple réduit à ce que Franju nommait les « métiers d’épouvante ». Ceux-ci se pratiquent sous la surface de la terre, les mines, le métro, ou dans les abattoirs des faubourgs, monde « noble et ignoble » (Cocteau, sur Le Sang des bêtes, 1949) dont le décor devient cet assemblage de peau, de viande fumante et d’os. Là réside l’épouvante pour Franju, dans un fantastique débarrassé de tout folklore mais qui touche à des angoisses profondes, et en premier lieu les siennes. Il déclarait souvent avoir tourné Le Sang des bêtes alors qu’il adorait les animaux, La Tête contre les murs alors que rien ne l’effrayait plus qu’être « contaminé par les fous », et Les Yeux sans visage alors que les lames le terrorisaient.

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  • Là-bas 2024 : douze mois, douze articles Gaza, un génocide gentil… Abonnés

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« Il y a toujours un groupe qui symbolise le rejet en fonction de la conjoncture du moment », dit l’historien Gérard Noiriel. Il est urgent de démonter le système de cet apartheid dont les électeurs du RN sont souvent eux-mêmes les premières victimes.