Avec les GM&S prêts à faire péter leur usine. 2ème partie du reportage de Dillah TEIBI avec les salariés en lutte

277 OU BOUM ! (2/3) Abonnés

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Tapis rouge, Marseillaise et coups de canon, les médias sont en extase, c’est le sacre du nouveau monarque. Mais contre qui les coups de canon ? De l’autre côté du manche, dans l’autre France, celle d’en bas et qui parfois fait face, on entend d’autres détonations qui répondent. Des pétards, pour l’instant. Ça vient de la Creuse. 277, ils sont, 277 salariés qui risquent d’être virés. Ils ont miné leur usine, avec des explosifs, des bouteilles de gaz, ils sont prêts à tout faire sauter, il faut juste une allumette. Ils ont fait ça pour attirer les médias qui n’osent pas encore dire « forcenés » ou « terroristes ». Mais ça peut venir. Les pétards pourraient ne plus être pour de rire. Vous qui avez à la bouche ces mots de résistance, de maquis, vous qui vous dites insoumis, soutenez ces gens-là ; c’est leur tour de glisser, de disparaître, d’être effacés après tant d’autres depuis des années, c’est leur tour d’arriver au bord de la mort sociale. Eux s’accrochent encore, eux refusent ce que Pierre Bourdieu appelait « la destruction d’une civilisation ». On attend le troisième tour social, on sait que l’état de grâce sera bref. Entre deux roulements de tambour, entre deux coups de canon, le nouveau monarque interroge sa cour, « la guerre a déjà commencé ? » Non, Monsieur le président, elle n’a jamais cessé. Écoutez, voilà la deuxième partie de notre reportage à La Souterraine, dans la Creuse avec les salariés de GM&S. Ils vous attendent, ils sont 277, Monsieur le président, 277 OU BOUM !

Un reportage à La Souterraine, dans la Creuse, de Dillah TEIBI.
Pour soutenir les salariés de GM&S Industry, vous pouvez envoyer un chèque, libellé à l’ordre de « CGT GM&S La Souterraine », à l’adresse suivante : CGT GM&S, 23 300 La Souterraine

Les différentes séquences du reportage :

01. Ils cassent des salariés ? On casse des machines
Là-bas si j’y suis

Programmation musicale :
 NICOT : Ultra libéral
 Les Octaves : Nous ne bougerons pas

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.