La Coupe est pleine ! (5)

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(photo : Daniel Mermet)
Un meurtre ordinaire à Rio
Mateo, 15 ans, a été tué le 11 juin par la police militaire. Avec lui un autre adolescent de son âge a été laissé pour mort dans les fourrés entre deux favelas. Il a fini par être sauvé par des habitants du voisinage, et il a raconté le meurtre de l’autre jeune et où était le corps.

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Une bavure ordinaire à Rio. 4 700 homicides en 2013. En dix ans la police a tué plus de 10 000 personnes dans les favelas. Au total, au Brésil, on compte plus de 50 000 homicides par an, 57 000 en 2012. Depuis 2 000, en treize ans, 600 000 Brésiliens ont été victimes d’homicides. C’est une guerre sociale, une guerre contre les gangs, mais une guerre contre les pauvres. Si, en effet, des millions de pauvres sont sortis de la pauvreté au Brésil, les riches se sont enrichis comme jamais et l’injustice sociale est l’une des plus grandes au monde. Cette violence entraîne les autres violences. Avec au bout, la mort de Mateo. Au bout du fusil. Dans la houle de la foule fascinée par le foot, la mort de Mateo ne fait pas de vagues.

Pour la Fifa et toute l’industrie touristique, il faut coûte que coûte assurer la sécurité du touriste supporter, contre les bandits des favelas. D’où un déploiement impressionnant de policiers et de militaires. Selon les témoins, les images de la caméra embarquée dans la voiture des policiers montrent comment les deux adolescents furent simplement abattus. Les deux flics ont été arrêtés. Dans la favela, le cortège silencieux suit le cercueil de l’adolescent tué. On entend juste les télés et le bruit du foot. Mais la guerre continue.

Reportage : Antoine Chao et Daniel Mermet

Traduction : Anne Vigna

Montage : Giv Anquetil

 [1] musicale :
Jonathan II, par Dennis DJ
Caso de Polícia, par Rappin’ Hood
Follow me follow me, par Black Alien, Tejo et Speed

À lire :
Gilberto Gil : l’enchanteur tropical, un livre de Ricardo PESSANHA & Carla Cintia CONTEIRO, préface de Pierre BAROUH (2014, éditions Demi-Lune)

À voir :
Pacifier Rio, un documentaire de Gonzalo Arijon (2013, 78 min, produit par ARTE France et Pumpernickel Films)

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Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.