Des oreilles à la queue, des rognons aux jambons, des travers aux lardons, tout est bon dans MAI 68, c’est comme dans le cochon. Pour tous les goûts, à toutes les sauces, à chacun sa recette, à chacun son morceau, on en fait du pâté, on en fait des brosses, on en fait du lard. Depuis 50 ans en France, tous les dix ans, on tue le cochon, et on le cuisine, en livres, en émissions, en articles, en exposition, chacun sa petite boutique, chacun son saucisson, chacun ses bonnes andouilles jusqu’à l’indigestion.
Combien d’événements dans l’histoire ont été autant et si longtemps commentés, décortiqués, radiographiés, autopsiés, salés, congelés ? Tant de choses dites et redites, entassées, déformées, estropiées, si bien que ceux qui ont vécu ce moment ne s’y retrouvent plus du tout, comme un cochon qui ne retrouve plus ses petits. Sauf en prenant un instant pour savourer ces voix et ces témoignages de nos chers AMG retrouvés sur le répondeur de Là-bas et qui rappellent l’essentiel : « en 1789, on a pris la Bastille, en 1968, on a pris la parole. »
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- [RADIO] Mai 68, c’est du cochon [2008]
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Programmation musicale :
Lise Médini : Charognes
The Beatles : Revolution
Dominique Grange : N’effacez pas nos traces
Jimmy Hendrix : All Along the Watchtower
Georges Moustaki : Sans la nommer