Le 13 mars 2010 Jean Ferrat prenait le dernier train. On n’oublie pas...

FERRAT, C’EST NOUS TOUS ! Des chansons, des archives, des inédits…

Le

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement

Il y a 13 ans, le 13 mars, Jean Ferrat prenait le dernier train. On n’oublie pas, car Ferrat, c’est nous tous. La montagne, c’est chez nous, les marins de Potemkine, c’est nos frères, ma môme, c’est la mienne, la nuit et le brouillard, c’est en nous, c’est nous qui ne guérissons pas de notre enfance, c’est nous qui aimons à perdre la raison.

La Commune, Aragon, Robespierre et Neruda, c’est nous, les camarades et le goût du bonheur, c’est nous, la France de Ferrat, celle qui rêve et qui lutte pour que vienne enfin le temps des cerises, c’est nous. Et le temps n’y change rien, on est toujours là pour reprendre « en cœur », léger ou grave, lyrique ou cinglant, savant et populaire, le poing levé, les bras ouverts sans jamais savoir la différence entre le battement de l’amour et l’amour de l’espoir.

Oui, Ferrat, c’est nous.

L. B.

JEAN FERRAT AVEC BERNARD PIVOT EN 1985 (vidéo : 1h33)

On ne remerciera jamais assez les censeurs de l’ORTF d’avoir fait d’un simple chansonnier un immense poète populaire.

Sortie en 1969, sa chanson « Ma France » fut interdite par l’ORTF pendant deux ans. Motif ? Une attaque insupportable contre le pouvoir gaulliste. « Cet air de liberté au-delà des frontières (…) dont vous usurpez aujourd’hui le prestige », ou encore, cette France, « celle qui paie toujours vos crimes, vos erreurs ». Oui, pour ces mots-là, il fut interdit d’antenne nationale. Il fallut attendre la mort de De Gaulle pour que la chanson passe sur les antennes et que Jean Ferrat soit à nouveau invité sur les plateaux. Pas longtemps. En 1972, il claquait la porte du show-biz et partait pour son Ardèche. Sans rancune et même inquiet de ne plus être interdit. « Quand on n’interdira plus mes chansons / Je serai bon à jeter sous les ponts ».

En partant en 2010, Jean Ferrat laissait les 200 chansons qu’il a enregistrées. À côté des titres qui font partie de nos vies, il reste beaucoup à découvrir. En 1985, pour la sortie de Je ne suis qu’un cri, sur des textes de son ami Guy Thomas, Antenne 2 présentait Ferrat 85, un entretien de Bernard Pivot avec Jean Ferrat, chez lui à Antraigues avec une quinzaine de chansons – dont certaines restent une découverte. À noter, « La Porte à droite », où Ferrat dénonce le « tournant de la rigueur » de 1983, c’est-à-dire la conversion de la gauche socialiste au néolibéralisme…

entretien : Bernard Pivot
réalisation : Nicolas Ribowski

NOTRE ÉMISSION DU 15 MARS 2010, LA PLUS ÉCOUTÉE DE L’HISTOIRE DE LÀ-BAS ! (podcast : 53’19)

[RADIO] Hommage à Jean Ferrat [15 mars 2010]
journaliste : Daniel Mermet
réalisation : Khỏi Nguyen et Raphaël Mouterde

Programmation musicale :
- Jean Ferrat : Camarade
- Jean Ferrat : Ma môme
- Jean Ferrat : Nuit et brouillard
- Jean Ferrat : Que serais-je sans toi
- Jean Ferrat : Pauvres petits c…
- Jean Ferrat : Les jeunes imbéciles
- Jean Ferrat : Le bilan
- Jean Ferrat : 17 ans
- Jean Ferrat : Un air de liberté
- Jean Ferrat : La porte à droite
- Jean Ferrat : Les cerisiers

2018. NUIT ET BROUILLARD AU PANTHÉON (vidéo : 3’01)

En 1963, la Radiodiffusion-télévision française interdisait « Nuit et Brouillard », de Jean Ferrat. 55 ans plus tard, en 2018, lors de l’hommage à Simone Veil au Panthéon, des jeunes gens reprenaient « Nuit et Brouillard », en chœur et en langue des signes :

Un entretien de Pierre Souchon avec Jean Ferrat (pocast : 38’40)

En 2017, l’écrivain Pierre Souchon, alors tout jeune journaliste, rencontrait son voisin Jean Ferrat…

[Fréquence 7] Un entretien de Pierre Souchon avec Jean Ferrat (2003)

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

SPECIAL GRAND REPORTAGE RADIO (56’54) LA LONGUE MARCHE DES "DJIHADISTES VERTS" AbonnésÉcouter

Le , par L’équipe de Là-bas

Ils sont partis à pied de la ZAD d’Agen pour venir dénoncer l’hypocrisie de la COP 21 à Paris. Qui sont ces "zadistes" qualifiés de "djihadistes verts" lors de la mort de Rémi Fraisse ?

Écolos radicaux et donc anticapitalistes, ils veulent un monde différent (...)

Reportage : Anaëlle Verzaux
Réalisation : Jérôme Chelius

Une nouvelle série de reportages en 18 épisodes À qui voulez-vous casser la gueule ? [L’INTÉGRALE] AbonnésÉcouter

Le

Bien sûr, on est contre la violence, bien sûr, la violence, c’est pas bien. Pourtant, les « gilets jaunes » ont montré qu’en politique, il ne restait guère que la violence pour se faire entendre et malgré ça, les Français continuent de les soutenir. Et vous, à qui voudriez-vous casser la gueule ? Macron, bien sûr ! Mais sinon ? Votre chef, votre mari, votre prof ou qui encore ?

Chacun a en soi un bourgeois qui sommeille François Bégaudeau : « Je rêverais qu’une assemblée populaire administre France Inter » AbonnésVoir

Le

Je suis un bourgeois et j’en suis fier. Personne ne dit une chose pareille. Le bourgeois, c’est l’autre, le bobo, le faux-cul, le gras du bide. Et encore, ça se dit plus, bourgeois, c’est désuet. Depuis longtemps, le bourgeois a appris à se déguiser. Une casquette de pêcheur, une veste de paysan, un blue jean comme les ouvriers. Il a entonné des discours indignés et révoltés contre le mal, contre le fascisme et contre les cons. C’est un libertaire, le bourgeois. Contre l’impôt, contre le voile, contre les flux migratoires incontrôlés. Il proclame la révolution. C’est le titre du livre d’Emmanuel Macron, RÉVOLUTION. Il est progressiste aussi. Le mouvement qui soutient Macron se proclame « progressiste ».