La bête noire du maire F.N. d’Hayange, Fabien Engelmann, c’est le Secours populaire et sa « propagande pro-migrants ». Depuis un an, il avait fait couper l’électricité et le chauffage de l’association qui chaque année vient en aide à un millier de personnes en difficulté. Ce mardi 19 décembre, il a été condamné par le tribunal de grande instance de Thionville. Une victoire pour Anne Duflot-Allievi, la présidente du comité local du Secours Populaire à l’heure où, à son tour, le gouvernement annonce le renfort des mesures contre les migrants :
Retour sur notre reportage du 30 mars 2017 au local du secours populaire d’Hayange, avec Daniel Mermet et Dillah Teibi : « Hayange, une histoire cochonne » :
Moselle : la commune de Hayange contrainte de rétablir gaz et électricité au Secours populaire
Un juge des référés du tribunal de grande instance de Thionville a ordonné mardi à la commune frontiste de Hayange (Moselle) de rétablir le gaz et l’électricité, coupés depuis un an dans le local du Secours populaire, a-t-on appris de source judiciaire.
La municipalité, qui doit également réinstaller l’enseigne de l’association, devra s’acquitter d’une astreinte de 500 euros par jour en cas de non-respect de la décision.
« On va pouvoir continuer à travailler dans des conditions normales », s’est réjouie la présidente de la section locale du Secours populaire, Anne Duflot-Allievi.
L’association caritative avait saisi un juge des référés pour obtenir le rétablissement du gaz et de l’électricité coupés depuis plus d’un an.
« C’est un appel au squat », a réagi auprès de l’AFP le maire FN de la commune, Fabien Engelmann. Il a annoncé son intention de faire appel de cette décision « décevante ».
« En France, on a le droit d’occuper dans l’illégalité les locaux d’une commune et c’est les contribuables et la collectivité qui doivent payer le gaz, l’électricité, l’eau pour une association politisée qui fait de la propagande pro-migrants », a-t-il ajouté.
La municipalité frontiste avait en septembre 2016 exigé le départ du Secours populaire du local « occupé sans droit, ni titre, ni convention, ni assurance », lui reprochant aussi d’être « une succursale du Parti communiste ».
Fabien Engelmann va engager une procédure auprès du tribunal de grande instance de Thionville pour faire expulser l’association.
« Notre seul combat, c’est contre la misère, ce n’est pas contre la politique ou M. Engelmann », a répété Mme Duflot-Allievi.
Près d’un millier de personnes à faible revenu fréquente ce local, occupé par l’association depuis 2005, où sont entreposés des denrées alimentaires et des vêtements.
Un entretien de Daniel Mermet avec Anne Duflot-Allievi, présidente du comité local du Secours populaire français.