Les Luxfer demandaient un geste de l’État pour la sauvegarde de leur usine. À la place, ils reçoivent un coup de poing : le ministère du travail a autorisé lundi 10 février le licenciement des 10 délégués syndicaux de l’usine.
Ils n’étaient plus que 10 sur les 136 salariés que comptait cette usine de pointe dans la fabrication de bonbonnes à gaz pour les pompiers et les hôpitaux. En août 2019, l’Inspection du Travail avait interdit le licenciement des 10 salariés « protégés » par leurs mandats syndicaux. Mais dans un courrier daté du 6 février et reçu hier par les salariés, le Ministère du Travail a décidé d’annuler la décision de l’Inspection du Travail et d’autoriser le licenciement des 10 syndicalistes, « considérant que le motif économique est établi ». Pour rappel, l’entreprise Luxfer était en situation de monopole, avec un chiffre d’affaire record de 30 millions d’euros et un carnet de commandes plein.
L’État a finalement choisi son camp : aider les patrons-casseurs plutôt que les travailleurs. Voici la lettre d’une froideur toute administrative du Ministère du Travail autorisant le licenciement des représentants syndicaux :
Les dirigeants anglais de Luxfer qui continuent de percevoir l’argent du CICE (250 000 euros par an) auront tout gagné dans cette affaire.
Mais les Luxfer ne plient pas.
Ils continuent l’occupation de leur usine et promettent de durcir le combat.