C’est dans le hall de son école maternelle à Pantin que le corps de Christine Renon a été retrouvée. À 58 ans, cette directrice d’école s’est donné la mort sur son lieu de travail, le 23 septembre dernier.
Deux jours plus tôt, elle envoyait une lettre à son inspecteur d’académie qui ne laisse aucun doute sur les raisons de son suicide : manque de temps, manque de moyens, manque de considération, manque d’aide, Christine a signé sa lettre en tant que « directrice épuisée ». Publiée avec l’accord de sa famille et de son syndicat, cette lettre est un témoignage accablant des conditions de travail des directrices et directeurs d’école, qui se tuent à la tâche. Littéralement, désormais.
Cette lettre a bouleversé l’une de nos auditrices, Hélène Pengam, jeune retraitée de l’Éducation nationale après quarante années d’enseignement et à la tête d’une école publique.
Si le suicide de Christine Renon a particulièrement touché Hélène, c’est qu’elle était directrice d’une école maternelle, comme Christine. Comme Christine, Hélène a dû affronter l’impuissance, l’hostilité de l’administration, l’impossibilité de bien faire le travail qu’elle avait choisi. Hélène a donc préféré partir à la retraite avant qu’on la retrouve un matin, comme Christine, dans le hall de son école. Voici le témoignage d’Hélène :