Le suicide de Christine Renon soulève le monde enseignant

Comment j’ai survécu à l’Éducation nationale

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C’est dans le hall de son école maternelle à Pantin que le corps de Christine Renon a été retrouvée. À 58 ans, cette directrice d’école s’est donné la mort sur son lieu de travail, le 23 septembre dernier.

Deux jours plus tôt, elle envoyait une lettre à son inspecteur d’académie qui ne laisse aucun doute sur les raisons de son suicide : manque de temps, manque de moyens, manque de considération, manque d’aide, Christine a signé sa lettre en tant que « directrice épuisée ». Publiée avec l’accord de sa famille et de son syndicat, cette lettre est un témoignage accablant des conditions de travail des directrices et directeurs d’école, qui se tuent à la tâche. Littéralement, désormais.

Cliquez ici pour télécharger le document.


Cette lettre a bouleversé l’une de nos auditrices, Hélène Pengam, jeune retraitée de l’Éducation nationale après quarante années d’enseignement et à la tête d’une école publique.

Si le suicide de Christine Renon a particulièrement touché Hélène, c’est qu’elle était directrice d’une école maternelle, comme Christine. Comme Christine, Hélène a dû affronter l’impuissance, l’hostilité de l’administration, l’impossibilité de bien faire le travail qu’elle avait choisi. Hélène a donc préféré partir à la retraite avant qu’on la retrouve un matin, comme Christine, dans le hall de son école. Voici le témoignage d’Hélène :

réalisation : Jonathan Duong

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On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.