Depuis des années, ils se battent contre le démantèlement programmé de l’hôpital public, contre une logique de management, contre une santé à deux vitesses, contre « le remplacement de la carte vitale par la carte bleue ».
Le pouvoir les prend de haut au nom des impératifs économiques, au nom de la « dette », mais ne manque jamais de flatter, la main sur le cœur, « ces héros en blouse blanche ». Pourtant, cette fois, la ficelle est trop grosse. L’explosion de l’épidémie a dévoilé l’ampleur du désastre sanitaire des politiques néolibérales mises en place depuis des années, et encore plus radicalement avec Macron et sa bande. Cette fois, tout le monde est touché, tout le monde a compris.
Pourtant, rien dans l’allocution présidentielle de lundi, devant 30 millions de Français, pas une annonce chiffrée pour l’hôpital public, pas de recrutement en urgence, pas de réquisitions des cliniques privées, comme en Espagne, mais encore et encore des flatteries qui sont reçues comme des insultes.
Le docteur François Salachas, neurologue et membre du collectif Inter-Hôpitaux, avait interpellé Macron lors de sa visite à la Pitié-Salpêtrière le 27 février dernier : « nous sommes au bout ! (…) Il faut absolument refinancer en urgence l’hôpital public (…) Vous pouvez compter sur moi. L’inverse reste à prouver », avait-il balancé au président devant les caméras. Rendez-vous devait être pris.
Et depuis ? Au lendemain des nouvelles annonces d’Emmanuel Macron, nous sommes retournés voir le docteur Salachas, pendant sa pause, en plein service : « pour l’instant, ce ne sont que des mots. »
C’est la guerre. Macron le répète, et c’est vrai, c’est une guerre entre la vie et le profit. Cette crise nous met face à face.