À l’origine des pandémies, l’élevage industriel d’animaux

Quand l’agro-industrie génère des épidémies Abonnés

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Les élevages d’animaux sont de nouveau à la « une » : d’un côté, les élevages d’animaux à fourrure chinois sont de plus en plus suspectés d’avoir permis la transmission du récent coronavirus de la chauve-souris à l’homme, comme le raconte l’enquête de Reporterre [1]. Et en France, ce sont les élevages de canards du Sud-Ouest qui sont fortement touchés par une épidémie très virulente de grippe aviaire. Pourquoi ce genre d’épidémies est amené à se multiplier ? Lucile Leclair, autrice du livre Pandémies, une production industrielle (Seuil, 2020), nous en parlait en novembre dernier.

En Chine, l’entreprise Guangxi Yangxiang Co Ltd. a construit une ferme porcine verticale de plusieurs étages. Les cochons attendent donc l’ascenseur…

[EXTRAIT] Quand l’agro-industrie génère des épidémies [RADIO]

Et si l’agro-industrie était davantage responsable de la diffusion d’épidémies que le marché aux animaux local – désormais illégal – du fin fond de la Chine ? C’est la thèse que défend Lucile Leclair dans Le Monde diplomatique ce mois-ci, et plus longuement dans un livre intitulé Pandémies, une production industrielle (Seuil, 2020).

Au nom de la lutte contre les épidémies d’origine animale, qui se multiplient, les autorités sanitaires mondiales mettent en avant un nouveau concept, la « biosécurité », qui mêle une hyper-hygiénisation et une hyper-sécurisation des élevages d’animaux, synonymes d’industrialisation croissante. Sauf que, pour Lucile Leclair, c’est justement ce modèle industriel de concentration des animaux qui participe à la diffusion des virus, un modèle que les pouvoirs publics persistent à soutenir malgré les dégâts qu’il génère pour la nature, pour le bien-être animal et l’alimentation humaine.

« Les firmes multinationales de l’élevage, qui sont pourtant à l’origine de la hausse des épidémies par leur mode de production industrielle, sont les premières bénéficiaires des crises sanitaires, parce qu’elles sont capables d’appliquer des normes de biosécurité. » La solution ? Que les pouvoirs publics soutiennent un autre modèle d’élevage et d’agriculture, local, paysan, respectueux de l’environnement, du bien-être animal, de la santé humaine et des conditions de travail des exploitants.

Programmation musicale :
- Katerine : Poulet n°728 120

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C’est le printemps !!!! Accès libreÉcouter

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Connaissez-vous Gerhard Haderer ? AbonnésLire

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On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.