Souvenez-vous : en janvier 2019, reprenant une idée des « gilets jaunes », le gouvernement fait ouvrir des « cahiers d’expression libre » dans les mairies pour recueillir la parole et les revendications des citoyens. Ces cahiers auxquels plusieurs milliers des personnes contribuent font partie du dispositif plus large imaginé par le président de la République, le « grand débat national » censé permettre aux « gilets jaunes » – et à tous les Français – de s’exprimer. Quelques mois plus tard, à l’issue de ce grand débat, qui avait lu ces centaines de milliers de ligne manuscrites remplies de constats, de désespoir et de propositions ? Personne. Qu’en a fait le gouvernement ? Rien. Mais les archives de chaque département ont soigneusement conservé tous ces documents, en attendant que des chercheurs se plongent dans cette masse de documents. C’est justement ce que vient de faire un collectif de recherche citoyenne, grâce aux archives départementales de la Gironde.
Jonathan Duong a joint deux membres de ce collectif, la chercheuse en science politique Magali Della Sudda et l’historien Nicolas Patin, pour nous dire ce qu’ils ont trouvé dans ces cahiers.