Bosser sans protections dans un boulot pas nécessaire

On est comme les nettoyeurs de Tchernobyl Abonnés

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La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et le président de la Fédération française du bâtiment, Jacques Chanut

« C’est toujours les mêmes qu’on fait bosser jusqu’au bout. » Hervé est en colère. Technicien dans les produits chimiques, sa boîte l’oblige à bosser sans une vraie protection, alors que cette activité n’est pas indispensable.

C’est pourtant ce qu’exige la bande à Macron. La ministre du Travail Muriel Pénicaud l’affirme : « derrière, il faut aussi que l’activité économique continue », pas seulement dans ce qui est indispensable, mais aussi par exemple dans le bâtiment.

Et Muriel est scandalisée par le syndicat patronal du bâtiment (on dit bien « patronal »), dont le président explique pourquoi les ouvriers hésitent à mourir pour sauver l’économie française : « ils ne veulent plus venir sur les chantiers, ils ont peur et je les comprends, on ne veut pas être le métier qui permet la propagation de la pandémie. [1] » Des propos que la ministre du Travail qualifie de défaitistes.

La crise du CoViD-19 est un formidable révélateur de la lutte des classes en France. Tandis que des bourgeoises nous disent tout leur bonheur de savourer le printemps dans leur maison de famille au bord de l’océan, tout un peuple d’infirmières, des caissières, d’éboueurs, d’employés des pompes funèbres, de flics, de paysans, de livreurs, bref tout un peuple de travailleurs est astreint à bosser en risquant sa vie car « il faut aussi que l’ activité économique continue » répète Muriel Pénicaud et avec elle toute la bande à Macron et tout le Medef.

Et peu importe la peau de ceux qui font le boulot

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journaliste : Maja Neskovic

Notes

[1Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment, le 19 mars 2020 sur LCI.

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