[radio] LÀ-BAS HEBDO n°26 (78’24)

MARCHE DE LA DIGNITÉ Abonnés

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Dix ans après Clichy et la révolte des quartiers, trente ans après la Marche pour l’Égalité (1984), un collectif de femmes lance une grande MARCHE DE LA DIGNITÉ samedi à Paris. À la veille de cette grande manif, quels sont les enjeux, les protagonistes, les idées, les pièges, les espoirs et les chances de cette offensive ?
« L’important n’est pas ce que l’on fait de nous, c’est ce que nous faisons nous-mêmes de ce que l’on fait de nous. » La phrase de Sartre leur va parfaitement. Issues de l’immigration, issues des quartiers, issues de la diversité, tout un langage correct euphémise la stigmatisation. Et pourquoi pas "issues de secours" ? Comme un appel à la lutte contre les discriminations, à la fois le racisme social et le "racisme racial".
Bien sûr on dira que le vieux spectre de la récupération se pourlèche déjà. On se souvient comment SOS Racisme fut organisé par la gauche pour récupérer cyniquement le grand élan pour l’Égalité. On se souvient comment la droite mit en scène des figures féminines de la "diversité". Dans la confusion ambiante, les malins feront des amalgames avec Soral et Dieudonné. D’autres pointeront l’élimination des "petits blancs" qualifiés de « sous chiens », c’est-à-dire "de souche", comme une sorte de racisme à l’envers (et qui au passage pourrait bien viser aussi les Juifs...).
Autant de pièges, de dérives et de délires à venir. N’empêche, il y a dix ans, comme dit Omar, les flammes de la révolte des quartiers « ont mis la lumière là où personne ne veut regarder. » C’est la lumière que rallume aujourd’hui cette dignité en marche.

LÀ-BAS Hebdo n°26 (extrait)

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Chacun a en soi un bourgeois qui sommeille François Bégaudeau : « Je rêverais qu’une assemblée populaire administre France Inter » AbonnésVoir

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Je suis un bourgeois et j’en suis fier. Personne ne dit une chose pareille. Le bourgeois, c’est l’autre, le bobo, le faux-cul, le gras du bide. Et encore, ça se dit plus, bourgeois, c’est désuet. Depuis longtemps, le bourgeois a appris à se déguiser. Une casquette de pêcheur, une veste de paysan, un blue jean comme les ouvriers. Il a entonné des discours indignés et révoltés contre le mal, contre le fascisme et contre les cons. C’est un libertaire, le bourgeois. Contre l’impôt, contre le voile, contre les flux migratoires incontrôlés. Il proclame la révolution. C’est le titre du livre d’Emmanuel Macron, RÉVOLUTION. Il est progressiste aussi. Le mouvement qui soutient Macron se proclame « progressiste ».

C’est le printemps !!!! Accès libreÉcouter

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Musicale pour fêter l’arrivée des beaux jours...
avec Edith Piaf "Enfin le printemps", Jacques Prévert "Le temps perdu", Aznavour "C’est le printemps", Bourvil, Lester Young "Two to tango" et les Fabulous troubadours "Y des Garçons"

Connaissez-vous Gerhard Haderer ? AbonnésLire

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On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.