La lutte des GM&S ? « Je ne l’accepte pas », dit Macron Abonnés

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« Je ne l’accepte pas. » Voilà ce qu’Emmanuel Macron a déclaré ce dimanche 15 octobre aux trois journalistes venus l’interroger à l’Élysée. Qu’est-ce qui scandalise à ce point le président déterminé à « dire les choses » ? La diminution de l’impôt de solidarité sur la fortune ? La baisse des aides personnalisées au logement ?

Non, ce qu’il n’accepte pas, c’est la lutte courageuse des salariés de GM&S Industry pour sauver ce qu’il reste des 277 emplois de leur usine de La Souterraine, dans la Creuse. Pour Emmanuel Macron, hier sur TF1, « certaines ou certains bloquent tout, se mêlent à des activistes – des activistes ! – violents, font tout pour bloquer les choses. Pourquoi ? Non pas pour retrouver un emploi ou pour proposer quelque chose d’autre, mais pour toucher ce qu’on appelle la supra-légale, c’est-à-dire un peu plus d’argent du licenciement. Je ne l’accepte pas. »

Avec la reprise de l’usine par le groupe d’emboutissage GMD, la Justice a validé le 07 septembre dernier le licenciement de 157 salariés sur 277. Leur combat, c’est de sauver les emplois de la deuxième entreprise de la Creuse, dont dépendent des dizaines de famille et d’activités annexes. Mais leur combat, c’est aussi de ne pas laisser sans rien les 157 salariés dégagés.

Ces lutteurs, nous les avons rencontrés à la Fête de l’Huma, avec le député insoumis Éric Coquerel, qui les soutient : « On n’est pas assez à soutenir. C’est pas normal, que face à une situation comme GM&S, on n’ait pas en France comme dans les années 1970 des milliers de personnes comme les gens qui s’étaient mobilisés derrière les LIP. »

Mais heureusement, une réunion de travail est prévue mardi 17 octobre à l’Élysée, en présence du Président de la République ! Et avec les salariés ? Non, seulement avec les élus de la Creuse. Les salariés, Emmanuel Macron a refusé de les rencontrer en Corrèze le 04 octobre dernier. Et vendredi 13, c’est le Premier ministre Édouard Philippe, en visite en Haute-Vienne, qui a refusé de les écouter.

Un entretien de Daniel Mermet avec les salariés en lutte de GM&S Industry, Éric Coquerel, député La France Insoumise et avec Nedjim Bouizzoul du groupe Labess, enregistré le samedi 16 septembre en direct et en public à la Fête de l’Huma.

Pour soutenir les salariés de GM&S Industry, vous pouvez leur écrire ou leur envoyer un chèque (à l’ordre de ASDSGMS) à l’adresse :
Association de Soutien et de Défense des salariés de GM&S
6 cité Jean Macé
Appartement 17
23 300 La Souterraine

(photo : Vladimir Slonska-Malvaud)

Écoutez la version radio de l’émission :

(photo : Vladimir Slonska-Malvaud)

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Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.