Avec Alexis Spire, sociologue, auteur de « Résistances à l’impôt, attachement à l’État. Enquête sur les contribuables français »

Injustice fiscale : pourquoi l’impôt ne joue plus son rôle

Le

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement

« Taille, impôts et corvées » (gravure, 1789, musée Carnavalet)

[RADIO] Alexis Spire : injustice fiscale, pourquoi l’impôt ne joue plus son rôle

L’étincelle qui a mis le feu aux Champs-Élysées, c’est la taxe sur les carburants : l’injustice globale a fait monter la colère du pays, l’injustice fiscale en particulier a mobilisé les Gilets jaunes.

Pourtant, l’impôt est censé être un instrument de justice sociale : redistribuer les richesses, de ceux qui ont beaucoup vers ceux qui ont moins. Le sociologue Alexis Spire publie au Seuil Résistances à l’impôt, attachement à l’État. Enquête sur les contribuables français, fruit d’une enquête de cinq ans dans les centres d’impôts et auprès des contribuables français. Il montre comment la contestation de l’impôt a peu à peu changé de camp. L’impôt pèse de plus en plus injustement sur les classes populaires, alors que les dominants, eux, s’accommodent d’un impôt dont ils parviennent à s’exonérer.

Mais c’est aussi la contrepartie de l’impôt, la redistribution, que les gouvernements tendent à effacer : fermeture des lignes de train, suppression de classes dans les écoles, fermeture des bureaux de poste, la casse des services publics depuis des années alimente la colère contre un impôt dont on ne voit plus forcément à quoi il sert. Moins d’impôts oui, mais plus d’État social !

Un entretien de Jonathan Duong avec Alexis Spire, sociologue, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, auteur de Résistances à l’impôt, attachement à l’État. Enquête sur les contribuables français (Seuil, 2018) et de l’article « Aux sources de la colère contre l’impôt » dans Le Monde diplomatique de décembre.

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

Tout un été Là-bas MOI PRÉSIDENT, JE RÉPONDRAI À CHAQUE FRANÇAIS QUI M’ÉCRIRA ! AbonnésVoir

Le

Hervé Le Tellier, prix Goncourt pour son roman L’Anomalie, est moins connu pour sa correspondance avec plusieurs présidents de la République française. Pourtant, dans Moi et François Mitterrand, il dévoilait sa correspondance secrète avec ce grand homme et révélait l’incroyable vérité sur sa mort. Une vérité que les médias ont totalement occultée, il faut avoir le courage de le dire. Mais il évoquait aussi ses échanges épistolaires avec Jacques Chirac aussi bien qu’avec Nicolas Sarkozy. Tous ces grands chefs d’État ont pris le soin de répondre à Hervé alors qu’il n’était pas encore célèbre mais un simple citoyen. Le (ou la) futur(e) président(e) aura-t-il (elle) la même modestie ? Cette question nous fournit l’occasion de (ré)écouter l’entretien qu’Hervé nous a accordé en 2016. À travers ces échanges épistolaires, c’est une partie mal éclairée de notre histoire qui apparaît en montrant le rapport entre ces grands hommes et un modeste citoyen comme Hervé.

Tchernobyl, c’est notre paradis ! Avec les derniers habitants de la zone interdite Les joyeux fantômes de Tchernobyl Accès libreÉcouter

Le

Elles préféraient rester dans la zone contaminée plutôt que de quitter leur maison. Des centaines de milliers d’habitants furent évacués de gré ou de force dans une zone de 30 km après la catastrophe du 25 avril 1986. Mais ces quelques femmes avaient voulu rester, malgré dénuement et abandon.

Environ 700 irréductibles, les SAMOSELY, survivaient ainsi dans la zone la plus contaminée par la radioactivité dans le monde, 2 600 km2, devenue aujourd’hui un « parc involontaire » où se développent une faune et une flore étranges, avec toujours ces habitants tenaces depuis trente ans. (...)