L’étincelle qui a mis le feu aux Champs-Élysées, c’est la taxe sur les carburants : l’injustice globale a fait monter la colère du pays, l’injustice fiscale en particulier a mobilisé les Gilets jaunes.
Pourtant, l’impôt est censé être un instrument de justice sociale : redistribuer les richesses, de ceux qui ont beaucoup vers ceux qui ont moins. Le sociologue Alexis Spire publie au Seuil Résistances à l’impôt, attachement à l’État. Enquête sur les contribuables français, fruit d’une enquête de cinq ans dans les centres d’impôts et auprès des contribuables français. Il montre comment la contestation de l’impôt a peu à peu changé de camp. L’impôt pèse de plus en plus injustement sur les classes populaires, alors que les dominants, eux, s’accommodent d’un impôt dont ils parviennent à s’exonérer.
Mais c’est aussi la contrepartie de l’impôt, la redistribution, que les gouvernements tendent à effacer : fermeture des lignes de train, suppression de classes dans les écoles, fermeture des bureaux de poste, la casse des services publics depuis des années alimente la colère contre un impôt dont on ne voit plus forcément à quoi il sert. Moins d’impôts oui, mais plus d’État social !
Un entretien de Jonathan Duong avec Alexis Spire, sociologue, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, auteur de Résistances à l’impôt, attachement à l’État. Enquête sur les contribuables français (Seuil, 2018) et de l’article « Aux sources de la colère contre l’impôt » dans Le Monde diplomatique de décembre.
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