9 000 gardes à vue, plus de 2 000 condamnations, près de 400 « gilets jaunes » en détention, des milliers de blessés, des mains arrachées, des gens éborgnés et même un mort, Zineb Redouane, tuée chez elle à Marseille par une grenade lacrymogène qu’elle a reçue en plein visage [1] : l’ampleur et la violence de la répression du mouvement des « gilets jaunes » depuis quatre mois est stupéfiante.
Un autoritarisme frappant auquel vient s’ajouter la loi dite « anti-casseurs » : même si la loi a déjà été votée par le Parlement, Emmanuel Macron s’est résolu à la soumettre au Conseil constitutionnel, pour calmer sa propre majorité inquiète par une loi qui donne aux préfets le pouvoir d’interdire à quelqu’un de manifester. Pour le député centriste Charles de Courson, interdire préventivement à une personne de se rendre à une manifestation, c’est « la dérive complète, on se croirait revenu sous le régime de Vichy [2] ».
Pour Vincent Sizaire, auteur de l’article « Des sans-culottes aux "gilets jaunes", histoire d’une surenchère répressive » dans Le Monde diplomatique d’avril, cette « surenchère répressive » est la suite logique des politiques néolibérales menées depuis trente ans. Puisque le gouvernement ne veut pas s’attaquer aux racines sociales et économiques de la contestation – ce serait reconnaître l’échec du néolibéralisme – la seule réponse apportée au mouvement des « gilets jaunes » est sécuritaire. Une « imposture sécuritaire » à laquelle on assiste depuis au moins vingt ans.
Programmation musicale :
– Trijas : Insecurité
– Poésie Zéro : CRS