Mépris du droit international, mépris des résolutions des Nations Unies, mépris du Conseil de sécurité (dont la Russie, la Chine et la France font partie), mépris de la terre entière, Donald Trump fait de Jérusalem la capitale d’Israël au détriment de la Palestine. Le seul dirigeant qui exulte, c’est Benyamin Netanyahou, le très droitier leader israélien.
Jérusalem la trois fois sainte, juive, chrétienne et musulmane, sera exclusivement israélienne. Une provocation redoutée depuis des décennies, la marque d’un ingérence totale des États-Unis qui renforce ainsi ses intérêts dans la région et qui augmente encore le clivage judaïsme/Islam, comme si les États-Unis cherchaient à se construire cet ennemi indispensable dont la chute du Mur les a privés.
Humilier les Palestiniens, c’est humilier les peuples arabes et musulmans dans le monde, c’est renforcer la radicalité des groupes islamistes, c’est aussi une forme de légitimation de la colonisation de la Palestine en violation du droit international.
Il faut rappeler une importante résolution adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité en décembre 2016 [1] :
« Que l’acquisition de territoires par la force est inadmissible, que la création par Israël de colonies de peuplement dans le territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, constitue une violation flagrante du droit international ». Elle « exige de nouveau d’Israël qu’il arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le territoire palestinien occupé » et estime que cette politique de colonisation « met gravement en péril la viabilité de la solution à deux États fondée sur les frontières de 1967. »
C’est bien Trump qui met le feu. Il faudra s’en souvenir face aux violences à venir.
Comme la totalité des États, la France « désapprouve ». Au point de se fâcher vraiment avec l’ami Netanyahou et le compère Trump ? Vraiment ?
Un entretien de Jonathan Duong avec :
– Dominique Vidal, historien, journaliste, auteur avec Bertrand Badie du livre En quête d’alternatives : l’état du monde 2018 (2017, éditions La Découverte)
– Laurent Bonnefoy, chercheur au Centre de Recherches Internationales du CNRS et de Sciences-Po, auteur su livre Le Yémen, de l’Arabie heureuse à la guerre (2017, Fayard)
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