Un entretien de Daniel Mermet avec Jean Ziegler

Jean Ziegler : « On ne peut ni amender, ni réformer le capitalisme » Abonnés

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Camarades esclaves, exigeons des boulets moins lourds, demandons des chaînes plus longues, réclamons une réduction des coups de fouet ! Ou bien Camarades, levons-nous, prenons les armes et pendons les tyrans. Vous souriez ? Oui, mais la question est toujours : réforme ou révolution ?

Aujourd’hui, le capitalisme domine le monde. Progrès éblouissants, puissance créatrice, vitalité stupéfiante, la planète croule sous les richesses mais jamais les inégalités n’ont été aussi violentes, jamais l’environnement n’a été aussi saccagé, jamais aussi peu d’hommes n’ont confisqué autant de richesses au détriment de la majorité… Tout ça, nous le savons, tout ça, nous le voyons. Alors que faire ? Réforme ou révolution ? Lutter pour un capitalisme à visage humain ou faire exploser cet ordre cannibale ? Jean Ziegler le répète : « j’appartiens au camp des ennemis du capitalisme. Je le combats. [1] » Peu d’hommes sont aussi clairs aujourd’hui, aussi déterminés. Il explique pourquoi à sa petite-fille Zohra, en espérant qu’elle en verra la fin.

Un entretien de Daniel Mermet avec Jean Ziegler, auteur du livre Le Capitalisme expliqué à ma petite-fille (en espérant qu’elle en verra la fin) (Le Seuil, 2018).

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journaliste : Daniel Mermet
réalisation : Jonathan Duong et Cécile Frey
son : Alexandre Lambert et Khỏi Nguyen

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-  À VOIR :

Nicolas Wadimoff, Jean Ziegler, l’optimisme de la volonté, 1h33, France/Suisse, 2016

- À LIRE :

Food Security Information Network, « Rapport mondial sur les crises alimentaires 2018 »

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  • Le capitalisme expliqué à ma petite-fille (en espérant qu’elle en verra la fin)

    Qui est cet ogre animé par un ordre cannibale qui broie la vie de milliards d’êtres humains, accroit comme jamais les inégalités et la misère, épuise la planète, plonge dans la déprime les populations, aggrave les replis identitaires sous l’effet de la dictature du marché ? Cet ogre c’est le capitalisme qu’il faut tuer comme l’hydre à plusieurs têtes. Par le truchement d’un dialogue avec sa petite-fille Zohra, Jean Ziegler, ancien rapporteur pour l’ONU pour le droit à l’alimentation et actuel vice-président du comité consultatif du Conseil des Droits de l’homme, en appelle à une insurrection qui renversera ce système économique dictatorial. « Quand viendra-t-elle ? », demande la petite-fille. « Personne ne le sait », répond le grand-père, « mais elle est proche ». Parce qu’elle est… Lire la suite

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C’est le printemps !!!! Accès libreÉcouter

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Musicale pour fêter l’arrivée des beaux jours...
avec Edith Piaf "Enfin le printemps", Jacques Prévert "Le temps perdu", Aznavour "C’est le printemps", Bourvil, Lester Young "Two to tango" et les Fabulous troubadours "Y des Garçons"

Connaissez-vous Gerhard Haderer ? AbonnésLire

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On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.