Jean Ferrat est mort en 2010, mais depuis longtemps (1975) il s’était dégagé de l’emprise du show biz et de la télé, ce qui ne l’empêchait pas de rester populaire bien au-delà de sa famille politique, sans avoir besoin de recourir au racolage médiatique.
Par comparaison, le parcours de Jean Ferrat montre comment le système de la culture de masse, condamné au marketing, empêche le public d’acquérir les moyens de son émancipation.
Qu’ils en soient ou non conscients, la plupart des collaborateurs de ce système sont aussi « engagés » que pouvait l’être Jean Ferrat, mais pas tout à fait du même côté de la barricade.
Jean Ferrat fut de ceux qui s’adressent à ce que chacun a de meilleur et de plus digne. C’est la raison de cette reconnaissance fraternelle.
Rendre hommage à Ferrat, c’est continuer cette lutte là, de ce côté-là.
Jusqu’au temps des cerises.
Daniel Mermet, le 21 mars 2010