Émission spéciale « Doléances et Résistances » en public

HAYANGE, CEUX QUI FONT FACE AU FRONT [INTÉGRALE RADIO] Abonnés

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C’était la Fête du cochon, ce dimanche 03 septembre, à Hayange, en Moselle. L’occasion comme chaque année pour le maire Front National de mettre en avant « nos traditions d’abord », pour cette fête cochonne qui tombe – mais c’est sans doute un hasard – en même temps que la fête musulmane de l’Aïd. Cette année, Fabien Engelmann a été interrompu par des militants vegan du collectif 269 Life, qui ont jeté du faux sang sur le maire aux cris de « ni racisme, ni spécisme ».
À quelques kilomètres de là, dans cette même vallée de la Fensch, le maire communiste d’Algrange organisait un autre événement, une « Fête du monde » pour « partager et découvrir les cultures des 5 continents ».
En avril dernier, Là-bas était en direct et en public à Serémange-Erzange, la ville communiste voisine d’Hayange, avec « ceux qui font face au Front ». Nous vous proposons de réécouter celles et ceux qui luttent et résistent, sur place :



C’est curieux, le maire d’Hayange n’a pas aimé notre affiche. Et même il l’a fait arracher, et même il l’a fait repeindre en bleu ! C’est curieux, lui qui aime le cochon, lui qui fait la Fête du cochon.

Le maire d’Hayange, Fabien Engelmann, et le vice-président du Front national, Florian Philippot, à la Fête du cochon (septembre 2016)

Hayange est l’une des onze nouvelles villes conquise par le Front National lors des municipales de 2014.

Ancien militant de Lutte Ouvrière et de la CGT, le jeune maire d’Hayange est très habile pour lancer des petites ou des grosses provocations qui font le beurre et le bonheur des médias qui viennent du monde entier.

Et les habitants d’Hayange, sont-ils contents ? On vous répond que oui. Que si le maire se présentait dimanche prochain, il serait largement réélu.

Tous contents ? Vraiment ?

Face à ce maire qui occupe toute la scène médiatique, nous avons voulu équilibrer un peu et donner un peu de place à ceux qui ne sont pas aussi contents que ça.

Et nous voilà à côté, juste à côté, dans la ville voisine de SERÉMANGE-ERZANGE. Même situation, même population, même histoire, sauf que là, c’est une municipalité communiste. Et ça marche pas plus mal et même plutôt mieux.

Ainsi, à quelques centaines de mètres, les mêmes genres de gens peuvent voter de façon complètement opposée.

Ici, c’est la vallée de la Fensch. C’était la sidérurgie, c’était les mines, c’était les hauts fourneaux. C’était l’empire de la famille de Wendel, l’une des plus puissantes dynasties du capitalisme paternaliste qui régnait sur l’industrie, sur la banque, sur la politique, sur la presse. Et qui aujourd’hui se contente juste de faire un peu dans la finance...

Vallée de la Fensch, hier 80 000 emplois, aujourd’hui à peine 4 000.

Pour les habitants, cette catastrophe sociale a été marquée par trois trahisons historiques, trois noms : François Mitterrand, Nicolas Sarkozy, François Hollande. Trois fois, la main sur le cœur ( tout comme aujourd’hui Emmanuel Macron chez Whirlpool à Amiens) ils sont venus leur assurer, leur promettre, leur jurer que les emplois seront sauvegardés.

Trahison, désillusion : les causes du vote FN sont là, les politiques néo-libérales sont responsables de la montée du FN.

C’est avant tout le néo-libéralisme de François Mitterrand, de Nicolas Sarkozy, de François Hollande qui est responsable de la lepénisation des milieux populaires.

La gauche embourgeoisée s’est contentée de crier au fascisme, et à la peste brune, et au retour des années noires, sans chercher à comprendre les causes mais en utilisant – et même en construisant – cet épouvantail pour se présenter en rempart contre le racisme et la xénophobie.

Bon. Voilà des mots. Reste l’essentiel. Comment faire front contre le Front ? Comment fait-on sur place ? quelles résistances ? quelles oppositions ?…

Serge JURCZAK, le maire de Serémange-Erzange, nous a ouvert son théâtre.

Et voilà nos invités :

 Marc OLÉNINE, fondateur de l’université populaire de la Fensch

 Aurélie FILIPPETTI, députée PS de la Moselle

 Lionel BURIELLO, secrétaire général du syndicat CGT Arcelor Mittal, candidat France Insoumise à l’élection législative 2017

 Patrice HAINY, ancien adjoint au maire d’Hayange

 Anne DUFLOT-ALLIEVI, présidente du comité local du Secours populaire français

 Hugues MILLER, délégué CGT à la mairie d’Hayange

 Gilles WOBEDO, infirmier, président de l’association citoyenne « Hayange Plus Belle Ma Ville »

Une émission enregistrée en public et direct au théâtre de Serémange-Erzange, le 11 avril 2017.


Les différentes séquences de l’émission :

01. Un message sur le répondeur de Là-bas si j’y suis

01. Un message sur le répondeur de LÀ-BAS
Là-bas si j’y suis

02. L’histoire de la vallée des « ange »

Avec, autour de Daniel MERMET :

 Serge JURCZAK, maire PCF de Serémange-Erzange

 Marc OLÉNINE, fondateur de l’université populaire de la Fensch

 Aurélie FILIPPETTI, députée PS de la Moselle

 Lionel BURIELLO, secrétaire général du syndicat CGT Arcelor Mittal, candidat France Insoumise à l’élection législative 2017

03. De promesses en promesses

Avec, autour de Daniel MERMET :

 Serge JURCZAK, maire PCF de Serémange-Erzange

 Lionel BURIELLO, secrétaire général du syndicat CGT Arcelor Mittal, candidat France Insoumise à l’élection législative 2017

 Aurélie FILIPPETTI, députée PS de la Moselle

04. Une consternante indigence

Avec, autour de Daniel MERMET :

 Patrice HAINY, ancien adjoint au maire d’Hayange

 Aurélie FILIPPETTI, députée PS de la Moselle

 Anne DUFLOT-ALLIEVI, présidente du comité local du Secours populaire français

 Hugues MILLER, délégué CGT à la mairie d’Hayange

 Gilles WOBEDO, infirmier, président de l’association citoyenne « Hayange Plus Belle Ma Ville »

05. Quelles alternatives ?

Avec, autour de Daniel MERMET :

 Serge JURCZAK, maire PCF de Serémange-Erzange

 Gilles WOBEDO, infirmier, président de l’association citoyenne « Hayange Plus Belle Ma Ville »

 Lionel BURIELLO, secrétaire général du syndicat CGT Arcelor Mittal, candidat France Insoumise à l’élection législative 2017

 Marc OLÉNINE, fondateur de l’université populaire de la Fensch

 Aurélie FILIPPETTI, députée PS de la Moselle


Musique, en direct au théâtre de Serémange-Erzange :
 Major Taylor et Smokey & The Bum Boys : Au secours
 If If Between : Auteuil-Neuilly-Passy
 Major Taylor et Smokey & The Bum Boys : Peur d’avoir raison
 Major Taylor et Smokey & The Bum Boys : Fais-toi belle
 If If Between : I lost my fucking keys

Merci à Lucie BOUVAREL du Républicain lorrain, à la mairie de Serémange-Erzange, à Didier, à Éric et à toute l’équipe du théâtre municipal de Serémange-Erzange.

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journaliste : Daniel MERMET
réalisation : Sylvain RICHARD et Jérôme CHELIUS
préparation : Dillah TEIBI et Pauline BOULET

Voir aussi

▶ À ÉCOUTER :

"Il n’y a que ceux qui luttent qui gagnent", un reportage à Hayange de Charlotte PERRY, dans l’émission Comme un bruit qui court, sur France inter (15 octobre 2016)

▶ À LIRE :

Grand Est, une bande dessinée de Denis ROBERT et Franck BIANCARELLI (éditions Dargaud, 2016)

Mandala sur Fensch, un livre de Marc OLÉNINE (2015)

▶ À VOIR :

Du fer à la finance, l’empire Wendel, un documentaire de Patrick BENQUET et Marlène BENQUET (produit par la Compagnie des Phares et Balises, 2017)

Sur notre site

À écouter

  • LES COCUS DU FRONT (2) : un reportage de Sylvie COMA

    Les cocus du Front Abonnés

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    On en parle peu, mais en deux ans, 400 élus aux municipales sur 1 500 ont claqué la porte du FN. Adhésion et démission sont le lot de tous les partis, mais ce chiffre de 28% est considérable. Pourquoi ces désillusions ?
  • LES COCUS DU FRONT (1) : un reportage de Daniel MERMET et Dillah TEIBI

    À Hayange, comment j’ai quitté le FN Abonnés

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    Le 11 avril, nous serons en direct d’Hayange pour une grande émission spéciale « Doléances et résistances » au théâtre de SERÉMANGE à 20h, on vous attend, mais déjà voici une rencontre avec Patrice HAINY, un élu qui a quitté la mairie (…)
  • Émission spéciale « Doléances et Résistances » en direct de Béziers

    Merci Béziers ! Accès libre

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    Formidable succès dimanche à Béziers ! Merci à toutes et tous, c’est un contre-courant qui s’est manifesté, un contre-feu qui s’est allumé. Dimanche, sous le chapiteau de sortieOuest, le public était si nombreux que beaucoup ont dû (…)

À voir

Dans les livres

  • L’illusion nationale

    Pendant deux ans, Valérie Igounet et Vincent Jarousseau se sont rendus dans trois villes dirigées par le FN : Hayange, Beaucaire et Hénin-Beaumont. Ils ont pris des notes et des images, ils ont rencontré et photographié les habitants, ces personnes que la présidente d’extrême-droite nomme les « invisibles ». Ils les montrent et leur donne la parole. Tout ce que vous allez lire et voir dans ce livre est vrai. Rien n’a été inventé. Sauf la forme de cet ouvrage. Mi-texte, mi-photo. Un roman-photo, en fait, comme support à un documentaire historique. C’est aussi réussi qu’efficace.

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    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

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    C’est pas tout le monde qui sait parler à tout le monde.

    Parler à quelques-uns, entre soi, entre convaincus, c’est courant, entre ceux du même parti et du même monde. Mais c’est autre chose que de parler à tout le monde, aux mômes qui se marrent, à la mère qui conduit l’auto, au maçon qui a mis la radio, au grand philosophe qui se gare et aux peuples coloniaux qui sont en train de couper les ponts avec les grands ciseaux de l’histoire. Et ça, ça ne plait pas à tout le monde.

    C’est en 1952 que Jacques Prévert et André François envoient cette lettre. Le combat anticolonialiste se développe partout et la répression n’est pas tendre. La France massacre à Madagascar et va cogner en Indochine. La majorité approuve le pouvoir. À l’époque, sous ses airs poétiques et bon enfant, cette histoire est un grinçant pamphlet anticolonialiste. Les indépendances arriveront plus tard avec cette interminable traînée de sang.

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  • Là-bas 2024 : douze mois, douze articles « Indépendance cha cha » : l’hymne de l’indépendance du Congo Abonnés

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    Parmi l’histoire mondiale de toutes les exploitations, celle du Congo et des Congolais par le roi des Belges est sans doute l’une des plus effroyables et des plus exemplaires. Exemplaire jusques et y compris l’« indépendance » du pays, officiellement décrétée le 30 juin 1960.

    Non contente de faire croire que l’indépendance du Congo fut l’aboutissement de la politique coloniale belge et une largesse généreusement accordée par le roi, la Belgique fit assassiner, avec l’appui de la CIA, son premier Premier ministre, Patrice Lumumba. Ses torts ? Avoir sollicité le soutien de l’URSS face aux impérialismes belge et états-unien, et s’être farouchement opposé à la mainmise de l’ancienne puissance coloniale sur la riche province minière du Katanga. La légende raconte que c’est Patrice Lumumba lui-même qui invita le chanteur Grand Kallé à venir jouer pour célébrer l’indépendance du pays. Il interpréta avec son groupe African Jazz ce qui devait devenir un tube pour les 65 années à venir : Indépendance Cha Cha.

  • Tous les mois, Là-bas offre plusieurs films gratos à ses chères abonnées et ses chers abonnés ! Le ciné Là-bas de janvier : chaque mois des beaux films pour nos abonnés adorés Abonnés

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    Fondateur avec Henri Langlois de la Cinémathèque française en 1936, George Franju fut le créateur, avec Les Yeux sans visage, d’un des mythes les plus fertiles de l’histoire du cinéma. Au-delà de ce classique, Franju ne cessa de mettre en scène la lutte des puissances anarchistes du rêve et de la nuit avec celles, aliénantes, du pouvoir.

    Le visage ciselé, idéal mais artificiel de Christiane recouvre un cauchemar : une face mutilée et crevassée de cicatrices noires. Ce masque de Colombine rêveuse est la prison des fantasmes de son père, mandarin gonflé de son pouvoir. Génessier a fait du visage de Christiane son chef-d’œuvre inconnu, sans cesse recommencé à partir de la peau qu’il arrache à d’autres jeunes filles. Le miroir obscur menant aux Yeux sans visage, Franju l’a d’abord traversé dans le documentaire. Dans le court métrage Poussières, la délicatesse et la blancheur de la porcelaine dissimulent les poumons cancéreux des ouvriers du kaolin. La belle visiteuse blonde du musée d’Hôtel des Invalides, qui se recoiffe dans un périscope, a quant à elle pour reflet les gueules cassées de 14. L’envers de la beauté, de la paix ou du confort est la maladie, la défiguration et le pouvoir qui s’exerce sur un peuple réduit à ce que Franju nommait les « métiers d’épouvante ». Ceux-ci se pratiquent sous la surface de la terre, les mines, le métro, ou dans les abattoirs des faubourgs, monde « noble et ignoble » (Cocteau, sur Le Sang des bêtes, 1949) dont le décor devient cet assemblage de peau, de viande fumante et d’os. Là réside l’épouvante pour Franju, dans un fantastique débarrassé de tout folklore mais qui touche à des angoisses profondes, et en premier lieu les siennes. Il déclarait souvent avoir tourné Le Sang des bêtes alors qu’il adorait les animaux, La Tête contre les murs alors que rien ne l’effrayait plus qu’être « contaminé par les fous », et Les Yeux sans visage alors que les lames le terrorisaient.

  • Là-bas 2024 : douze mois, douze articles Lucie Castets, pas seulement le tube de l’été ? Accès libre

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    Comme par magie, elle est sortie du chapeau de la gauche le 23 juillet 2024. La voix des dieux de gauche est sortie des nuages : « petite Lucie, tu vas faire première ministre ! ». « Quoi ? Moi ? Qui n’ai aucun mandat, qui ne demande rien, qui ne connais guère la jungle politicienne ? »

    La voilà poussée en pleine lumière et, miracle incroyable, toutes les gauches sont d’accord pour l’installer à Matignon. Après Léon Blum et François Mitterrand, la gauche unie s’appelle Lucie Castets. On l’acclame, on lui joue Lucy in the Sky, oui mais c’est qui ? Énarque, économiste, militante des services publics, ouverte au compromis et toutes gauches compatible. Dans les rédactions, on est partagé, doit-on écrire haut fonctionnaire ou haute fonctionnaire ? Vite fait la voilà médiatisée, la voilà peopolisée, la voilà dézinguée : Lucie et son rouge à lèvres, ce sera juste le tube de l’été, et basta. Matignon, c’était pour de rire, pour le carrosse c’est retour citrouille. Oui mais dans Castets, il y a castagne, la gauche ne l’a pas lâchée et pour la suite elle est très décidée. Mais décidée à quoi ? Dialogue avec Laurence De Cock.

  • Là-bas 2024 : douze mois, douze articles Gaza, un génocide gentil… Abonnés

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    C’est JOE SACCO qui dit ça. Qui le dit et qui le dessine dans GUERRE À GAZA, une BD grinçante et urgente. Le héros, c’est GENOCIDE JOE, c’est-à-dire un certain JOE BIDEN quelque peu impliqué dans les massacres en cours. La France est devenue le caniche des États-Unis au point de ne plus s’émouvoir de la totale responsabilité de cette Amérique qui fait mine de s’apitoyer et d’implorer la paix tout en livrant des tonnes d’armes à Nétanyahou. Mais d’abord, est-ce un génocide ou un cas de légitime défense ? Joe SACCO propose « AUTO-DÉFENSE GÉNOCIDAIRE ».

  • Un concert du WASHING JAZZ MACHINE enregistré au Lieu-Dit le 31 janvier 2024 Le Lieu-Dit vivra ! La preuve : ce concert de fête… Accès libre

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    Le Lieu-Dit ferme. Un coup dur, un coup très dur. Gros coup de blues samedi 21 décembre pour la dernière. Là-bas perd un repère et pas seulement nous. Depuis vingt ans, toute la gauche qui ne baisse pas les bras est passée rue Sorbier pour faire le plein d’idées, de projets, de révoltes et de rencontres tout en vidant un verre ou deux ou plus car c’était le moyen militant de soutenir Hossein, le génie du lieu.

Une sélection :

La lettre hebdo de Daniel Mermet La résistance d’un prof israélien accusé de trahison Accès libreLire

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On tue Nasrallah, on oublie Gaza, on danse à Tel Aviv, Nétanyahou exulte, BHL est de retour. Joe Biden pleure les enfants morts et fait l’indigné tout en livrant ses bombes à Bibi. Bonne nouvelle aussi pour le RN et Marine Le Pen, ses amis d’extrême droite remportent les législatives en Autriche. Le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche ) – qui soutient Israël – est un parti franchement nazi. Son leader Herbert Kickl veut devenir le VOLKSKANZLER, le « chancelier du peuple », titre emprunté à un autre autrichien, Adolf Hitler.

Hommage à Catherine Ribeiro (1941-2024) Catherine Ribeiro en concert aux Bouffes du Nord Accès libreVoir

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En 1995, la chanteuse Catherine Ribeiro créait au théâtre des Bouffes du Nord le spectacle « Vivre libre ». Elle y chantait ses propres chansons mais aussi celles d’Aragon, de Barbara, Brel, Ferrat, Ferré, Lluís Llach, Colette Magny, Gérard Manset, Danielle Messia, Anne Sylvestre et même, si vous allez jusqu’à la fin, une surprise à réécouter alors que nous célébrons le 80e anniversaire de la libération de Paris. En hommage, nous vous proposons de découvrir ce concert :

L’historien Gérard Noiriel publie PRÉFÉRENCE NATIONALE (Gallimard,3.90Euros) (Vidéo et podcast | durée : 51’23) Préférence nationale : cette vieille recette facho, un sujet urgent AbonnésVoir

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« Il y a toujours un groupe qui symbolise le rejet en fonction de la conjoncture du moment », dit l’historien Gérard Noiriel. Il est urgent de démonter le système de cet apartheid dont les électeurs du RN sont souvent eux-mêmes les premières victimes.