Un point sur la retraite par points avec l’inspecteur Filoche

Gérard Filoche explose Macron Abonnés

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Étude d’impact bidonnée, avis négatif du Conseil d’État, déséquilibre financier artificiel, valeur du point indexée sur un indicateur qui n’existe pas, la nouvelle étape de la lutte contre la réforme des retraites a mis en évidence une série de bizarreries et d’incohérences à peine croyables.

Pourtant, le texte avance. Le projet de loi est arrivé dans l’hémicycle lundi 17 février et malgré l’âpre bataille parlementaire qui s’annonce (40 000 amendements ont été déposés par l’opposition), on voit mal ce qui pourrait l’arrêter, alors que le gouvernement menace de recourir au 49-3. A-t-on déja perdu ? Ou est-ce qu’au contraire, toutes ces erreurs du pouvoir annoncent l’échec de la « réforme » ?

Contre le défaitisme ambiant, 15 minutes de l’inspecteur Gérard Filoche, et ça repart !

[EXTRAIT] Gérard Filoche explose Macron

Les arguments de Gérard Filoche, en bref :

- 40 000 amendements ont été déposés par l’opposition à l’Assemblée nationale. L’examen des articles n’a pas pu avoir lieu en commission dans les temps impartis, puisque le texte passe en « procédure accélérée ». Résultat : c’est le texte initial qui se retrouve dans l’hémicycle. Motif possible d’inconstitutionnalité.

- Emmanuel Macron disait dans son programme « qu’il n’y avait pas de problème financier avec les retraites ». Pourtant, aujourd’hui, le gouvernement demande aux syndicats de trouver 113 milliards d’économie sur les 7 prochaines années. Résultat : la CGT, qui conteste l’existence d’un déficit, a claqué hier la porte de la conférence de financement, isolant un peu plus la CFDT.

- L’âge d’équilibre à 64 ans qui était « la ligne rouge » de Laurent Berger a été allègrement franchie : dans le texte discuté en ce moment à l’Assemblée, il est prévu que l’âge d’équilibre recule d’un mois chaque année. Résultat, pour la génération des années 90, on se retrouve déjà à un âge d’équilibre à plus de 66 ans. Laurent Berger est prié de manger son chapeau.

- Contrairement à ce qui avait été annoncé par Edouard Philippe, la valeur du point ne sera pas indexée sur les salaires, mais sur le « revenu d’activité moyen par tête ». Vous ne savez pas ce que c’est ? C’est normal : cet indicateur n’existe tout simplement pas ! Et le gouvernement compte obliger l’INSEE à le créer, en fixant les modalités par décret...

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On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.