AUTONOMES. Un documentaire de François BÉGAUDEAU

François Bégaudeau : « Tu te fais des drôles d’amis quand tu t’attaques à la bourgeoisie » Abonnés

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Il est temps de prendre le temps. Tout l’été, retrouvez le meilleur de Là-bas, une sélection de ce que vous avez (peut-être) raté cette année. Même en vacances, les AMG [1] sont vraiment des privilégiés ! En octobre, Daniel Mermet recevait François Bégaudeau, auteur du livre Un enlèvement (Gallimard, 2020) et du documentaire Autonomes.

Sortir du système, vivre une autre vie, en rupture, en marge, autrement, être indépendant, être autonome. Des vieux mots, des vieux rêves. Mais qui se vivent parfois, qui se risquent, qui marchent ou qui se plantent, mais qui ont en commun le même vieux désir de tordre les barreaux de la cage et d’aller voir là-bas si j’y suis.

Après son bouquin cinglant sur la bourgeoisie, François Bégaudeau s’intéresse à l’inverse, il s’intéresse aux excentrés, plus ou moins excentriques, qui échappent aux radars dominants et sont passés à travers les mailles dans la façon de produire, de penser, de soigner, de croire, de vivre tout simplement, en rupture avec le conformisme anticonformiste du bourgeois cool d’aujourd’hui, et du monde imbécile qu’il a engendré. Et ça fait du bien.
Pour Margaret Thatcher ou Emmanuel Macron, il n’y a pas d’alternative, c’est leur monde ou bien c’est les Amish avec leurs lampes à huile. Vous n’avez pas le choix. Le film de Bégaudeau dit autre chose. Etre autonome ce n’est pas se couper du monde, personne ne peut se dire vraiment indépendant. Mais, être autonome c’est choisir sa dépendance. C’est du boulot, mais oui, ça peut faire beaucoup de bien et ça peut faire envie.
Il faut préciser que le film a été écrit, filmé et monté avant le confinement de 2020.

Un entretien de Daniel Mermet avec François Bégaudeau, écrivain, auteur du livre Un enlèvement (Gallimard, 2020) et du documentaire Autonomes (24images et Atmosphères Production, 1h52).

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journaliste : Daniel Mermet
réalisation : Cécile Frey et Jonathan Duong
son : Jules Krot et Alexandre Lambert

Notes

[1AMG : Abonnés Modestes et Géniaux

Voir aussi

  À LIRE :

François Bégaudeau, Un enlèvement, Gallimard, 2020, Paris

François Bégaudeau, Histoire de ta bêtise, Pauvert, 2019, Paris

 À VOIR :

François Bégaudeau, Autonomes, 24images et Atmosphères Production, France, 1h52

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.