« VOTER, C’EST ABDIQUER », disait le libertaire Élisée Reclus, et les murs de Mai 1968 répétaient : « ÉLECTIONS, PIÈGE À CON ». Sans encourager à l’abstention, FRANÇOIS BÉGAUDEAU pose la question : que fait l’électeur le jour de l’élection ? Réponse : tout sauf de la politique.
L’abstention, voilà l’ennemi. Défaillance civique ou expression démocratique, le non-votant est un irresponsable qui bafoue un droit sacré obtenu de haute lutte par nos valeureux ancêtres et que des milliards d’êtres humains nous envient. Francois Bégaudeau dit tout de suite qu’il est un abstentionniste « non-prosélyte ». Pour lui, la question de voter ou non ne porte aucun enjeu. Le choix de voter ou non n’est pas un choix politique. Que fait l’électeur le jour de l’élection ? Il fait tout, sauf de la politique.
Un entretien de Daniel Mermet avec Francois Bégaudeau, qui publie Comment s’occuper un dimanche d’élection (Divergences, 2022).