Qui ne connaît pas Doctissimo ? Le site arrive en tête des résultats quand on pose une question de santé à Google. Fondé en 2000 par deux médecins et hommes politiques de droite, Laurent Alexandre et Claude Malhuret, Doctissimo se voulait le site de référence en « information santé et bien être ». Mais pour être rentable, le site a dû attirer des annonceurs, et donc faire évoluer son contenu pour s’attirer les clics de la fameuse « ménagère de moins de cinquante ans ».
Parmi les « articles les plus partagés », on trouve désormais « Les meilleures positions pour tomber enceinte » (avec plein d’illustrations), « Calculez votre Indice de Masse Corporelle (IMC) », ou encore « Épilation du maillot : ce que les hommes préfèrent ». Un positionnement supposé « féminin » qui permet à la régie publicitaire de Doctissimo d’attirer les annonceurs beauté, grossesse ou puériculture.
Contenus sponsorisés, publi-rédactionnel, techniques de référencement, collecte de données personnelles, marketing ciblé : Sophie Eustache nous dévoile comment Doctissimo se préoccupe moins de la santé de ses lecteurs que du bien-être de ses annonceurs. Un exemple parmi tant d’autres d’un modèle économique pernicieux : un site Internet en libre accès, financé par la publicité et ultra-dépendant de Google.
Un entretien de Jonathan Duong avec Sophie Eustache, journaliste, auteure de l’article « La "patiente informée", une bonne affaire » dans Le Monde diplomatique de mai.
Programmation musicale :
– Raoul de Godewarsvelde : Chanson Sans Calcium
– Ginette Garcin : Cresoxipropanédiol en Capsule