[ENTRETIEN 29’34] CE QUE CACHE LE DISCOURS DE MARINE LE PEN

Comme une dinde qui vote pour Noël

Le , par L’équipe de Là-bas

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement


(Dessin : Manfred Deix)

Trahi par la gauche, trompé par la droite, dégoûté des « politicards pourris », terrorisé par le chômage, méprisé par la petite bourgeoisie culturelle, diabolisé, fascisé, désorienté dans une France sans promesse, l’électeur du FN avait trouvé une revanche amère en votant pour le bravache Le Pen.
Le ressentiment est un poison qui engendre l’aveuglement. Mais aujourd’hui le FN promet beaucoup plus. Il offre ce que les partis n’offrent plus ; un sens, une identité, un passé, un avenir,une épopée, un renouveau, un monde meilleur. Bref, tout ce qui faisait la gauche, la vraie. Mais cette gauche ne répond plus. Repue, traitre ou vieillie ? En tout cas elle s’est laissée entièrement dépouillée de ses trophées et de ses bijoux de famille, sans opposer de résistance. Et la voila depuis, au fond de son trou, tétanisée à l’idée de passer pour facho si elle reprenait son bien. Sans grande émotion, le journal le Monde nous apprend que Jean Vilar est devenu la référence du FN en matière de culture populaire. Un crachat sur la tombe de celui qui joua Arturo Ui .
Mais les électeurs du FN, croient-ils vraiment à tout ça, ? On connait leur réponse « De toute façon ça pourra pas être pire, on sait pas, il faut l’essayer... ».
En attendant, quels que soient les profils des électeurs du FN, leurs motivations et leurs aspirations, tout converge vers la clé unique de toute explication et de tout horizon : l’immigré, avant tout, en dessous de tout, l’immigré. Mais ce n’est pas dit comme ça, bien sûr, c’est suggéré, c’est codé, les mots sont importants et le FN le sait depuis longtemps. Déjà Bruno Mégret et Jean-Yves Le Gallou avaient précisé le bon usage des mots. Ne dites pas CLASSE mais MASSE. Ne dites pas UNIVERSALISME dites COSMOPOLITISME. Ne dites pas ASSOCIATION ANTIRACISTE dites LOBBY ANTIRACISTE.


02. Les mots de Le Pen
Là-bas si j’y suis

Les mots de Le Pen

Que cachent les discours de Marine Le Pen ? Derrière un langage policé et consensuel, contre le terrorisme, contre les spéculateurs, contre les fraudeurs, pour la République, pour la laïcité, pour la justice sociale, Marine Le Pen a échafaudé un discours à double étage, dont le premier niveau parle à tous, en l’éloignant apparemment de son père, et dont le sous-texte parle aux militants pour les rassurer sur le fond qui, lui, n’a pas changé.

Cécile ALDUY, professeure de littérature à Stanford, nous aide à décrypter ses paroles, en commençant par le discours de clôture de l’Université d’été du Front National à La Baule, prononcé par Marine Le Pen le 23 septembre 2012 :

« Nous voyons la nécessité de réaffirmer partout la République, quand le communautarisme et le fondamentalisme avancent.

Et on me traite d’intégriste pour oser dire ces vérités ?

On me traite d’intégriste parce que je défends la laïcité, parce que je ne vois que des Français parmi les Français, parce que je voudrais que chacun soit fier de son drapeau, de nos trois couleurs ?

On me traite d’intégriste parce je crois en l’assimilation, au rouleau compresseur républicain, à condition qu’on ne transige jamais sur nos lois, sur nos valeurs, sur nos principes, et qu’on mette un coup d’arrêt à une immigration légale et clandestine aujourd’hui hors contrôle ?

Mais qu’ils me traitent d’intégriste si ça les amuse ! Moi au moins, je suis intègre !

Je suis entière, sincère, je ne fuis pas les débats et les questions qui fâchent ! »

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

Mai 1936. Il y a 80 ans, le Front Populaire La vie est à nous ! ou quand le peuple triomphait Accès libreÉcouter

Le

Dans nos émissions, nous sommes revenus plusieurs fois sur cette époque qui, aujourd’hui, 80 ans après, est une inspiration pour les luttes actuelles. Prenez le temps d’écouter – et de savourer – « LA VIE EST À NOUS » en trois épisodes avec des éclairages de l’historienne Daniele TARTAKOWSKY et les voix disparues qui ont changé nos vies.

Vive la paresse ! Accès libreÉcouter

Le , par L’équipe de Là-bas

Décrétons le premier Mai fête de la paresse, fête de la longue lutte des travailleurs pour la réduction du temps de travail et pour le temps de vivre, de rêver et d’aimer...
Et tout ça à travers un tas de chansons sur le travail.
Quel boulot !
Programmation musicale : Franck Haderer

Tout un été Là-bas MOI PRÉSIDENT, JE RÉPONDRAI À CHAQUE FRANÇAIS QUI M’ÉCRIRA ! AbonnésVoir

Le

Hervé Le Tellier, prix Goncourt pour son roman L’Anomalie, est moins connu pour sa correspondance avec plusieurs présidents de la République française. Pourtant, dans Moi et François Mitterrand, il dévoilait sa correspondance secrète avec ce grand homme et révélait l’incroyable vérité sur sa mort. Une vérité que les médias ont totalement occultée, il faut avoir le courage de le dire. Mais il évoquait aussi ses échanges épistolaires avec Jacques Chirac aussi bien qu’avec Nicolas Sarkozy. Tous ces grands chefs d’État ont pris le soin de répondre à Hervé alors qu’il n’était pas encore célèbre mais un simple citoyen. Le (ou la) futur(e) président(e) aura-t-il (elle) la même modestie ? Cette question nous fournit l’occasion de (ré)écouter l’entretien qu’Hervé nous a accordé en 2016. À travers ces échanges épistolaires, c’est une partie mal éclairée de notre histoire qui apparaît en montrant le rapport entre ces grands hommes et un modeste citoyen comme Hervé.

Tchernobyl, c’est notre paradis ! Avec les derniers habitants de la zone interdite Les joyeux fantômes de Tchernobyl Accès libreÉcouter

Le

Elles préféraient rester dans la zone contaminée plutôt que de quitter leur maison. Des centaines de milliers d’habitants furent évacués de gré ou de force dans une zone de 30 km après la catastrophe du 25 avril 1986. Mais ces quelques femmes avaient voulu rester, malgré dénuement et abandon.

Environ 700 irréductibles, les SAMOSELY, survivaient ainsi dans la zone la plus contaminée par la radioactivité dans le monde, 2 600 km2, devenue aujourd’hui un « parc involontaire » où se développent une faune et une flore étranges, avec toujours ces habitants tenaces depuis trente ans. (...)