C’est le 3 novembre prochain qu’aura lieu l’élection présidentielle aux États-Unis. La course des primaires pour désigner les candidats, État par État, est lancée.
Côté républicain, la désignation de Donald J. Trump ne fait aucun doute, tant il a su rassembler les conservateurs, peu gênés par ses provocations outrancières mais rassurés par sa politique en faveur des plus riches.
Côté démocrate, la question ouvertement posée est celle de savoir qui sera le mieux à même de battre Donald J. Trump le 3 novembre. Le sénateur Bernie Sanders, qui se définit lui-même comme « socialiste », est bien placé après ses succès au caucus de l’Iowa et à la primaire du New Hampshire. Il peut se vanter d’être l’un des seuls à ne pas avoir le soutien financier de lobbies et de milliardaires, mais à financer sa campagne uniquement avec les petites contributions de millions d’Américains, qui lui ont donné en moyenne 18 $.
Si le succès de Sanders se confirme dans les prochaines primaires, l’appareil démocrate va chercher quel candidat lui mettre en travers de la route, comme il l’avait fait avec Hillary Clinton en 2016 : sont sur les rangs l’ancien vice-président d’Obama, Joe Biden, le milliardaire Michael Bloomberg, 12e fortune mondiale, et le tellement jeune et tellement brillant Pete Buttigieg, ancien maire d’une petite ville de l’Indiana, si peu connu qu’il a axé une partie de sa communication sur la façon dont il convient de prononcer son nom : Pete « Boot-Edge-Edge ». Ces trois représentants de l’ordre établi auront à cœur, pendant cette campagne, de surfer sur la détestation de Trump, pour mieux faire oublier les turpitudes et les échecs du Parti démocrate, que symbolisent les huit années d’inaction de la présidence Obama.
Un entretien de Jonathan Duong avec Serge Halimi, directeur de la rédaction du Monde diplomatique, auteur de l’article « Ce que Donald Trump permet… » dans Le Monde diplomatique de février 2020.