Le « grand débat » se termine. Et à Là-bas si j’y suis, on ne voulait pas qu’on dise qu’on n’a pas participé. Voici donc la proposition que nous versons au débat avant qu’Emmanuel Macron rende ses conclusions : une Sécurité sociale de l’alimentation. Un entretien de Jérémie Younes avec Bernard Friot :
S’il y a bien un domaine où l’on constate que le marché, laissé à lui-même, fait n’importe quoi, c’est bien la production alimentaire : il tue les paysans et les agriculteurs, massacre les sols, nous gave de pesticides et de malbouffe, et en plus, il y a encore des gens qui crèvent de faim, tandis que l’on détruit un tiers de la production excédentaire. Une folie qui ne peut décemment plus continuer longtemps.
D’où cette idée que nous allons creuser aujourd’hui avec Bernard Friot : une Sécurité Sociale de l’alimentation sur le modèle de ce que nous avons créé en matière de soins : une « cotisation alimentaire », dont le budget serait géré par les travailleurs et qui permettrait de créditer à chacun 100 euros de nourriture sur la Carte Vitale, à dépenser auprès de professionnels conventionnés. Une façon de solvabiliser la production de nourriture saine, et d’assurer un réel salaire aux paysans et agriculteurs. Une lumineuse idée, qui nous a déjà permis d’extraire la Santé du marché capitaliste. Et si on faisait la même chose avec la bouffe ?
Un entretien de Jérémie Younes avec Bernard Friot, économiste et sociologue.