Le deuxième volet de la nouvelle adaptation des Trois mousquetaires sort en salles ce mercredi

« Les Trois mousquetaires » : pourquoi il vaut mieux relire le roman de Dumas qu’aller voir le film au cinéma Abonnés

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C’est ce mercredi 13 décembre que sort en salles Les Trois mousquetaires. Milady : il s’agit du deuxième volet de la nouvelle adaptation du roman d’Alexandre Dumas produite par Mediawan, le géant audiovisuel de Pierre-Antoine Capton, Xavier Niel et Matthieu Pigasse. La première partie, sortie en avril dernier, avait attiré 3,3 millions de spectateurs. Alors faut-il aller voir cette suite au budget colossal de 35 millions d’euros et au casting cinq étoiles ? Préférez le roman de Dumas ! Évelyne Pieillier, qui a publié Mousquetaires et Misérables, vous explique pourquoi.

Théâtre du Châtelet, Les 3 mousquetaires, opérette western de Francis Lopez, 1971

Pourquoi deux romans français du XIXe siècle sont devenus des chefs-d’œuvre de la littérature mondiale, adaptés des milliers de fois dans toutes les langues, en bande dessinée, au théâtre, au cinéma, en série, en comédie musicale, en dessin animé ou en film érotique ?

En 2019, les manifestants hongkongais en lutte contre l’ingérence de Pékin sur la vie politique de la péninsule choisirent comme hymne Do You Hear The People Sing ?, la chanson phare du spectacle musical Les Misérables, dont la première version en français fut interprétée en 1980… par Michel Sardou. En 2023, une nouvelle adaptation des Trois mousquetaires par Pathé, en deux longs-métrages, bénéficie d’un budget pharaonique de 72 millions d’euros, censé être rentabilisé par l’exportation du film à l’étranger. Pour Évelyne Pieiller, si ces deux romans parlent encore aujourd’hui au monde entier, c’est justement parce qu’ils sont populaires, au double sens du terme : ils touchent un large public, et ils mettent en scène le peuple. Un peuple qui, de 1789 à 1848, ne cesse d’exister et de revendiquer, et d’être réprimé. Comment la littérature française a fait exister ce peuple insurrectionnel, c’est ce que cherche à comprendre Évelyne Pieiller dans un livre formidable, Mousquetaires et Misérables, publié aux éditions Agone.

Une plongée dans l’histoire et la littérature du XIXe siècle que l’écrivaine et journaliste au Monde diplomatique a racontée à Jonathan Duong.

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.